Top 14

Racing 92: la star Owen Farrell doit encore convaincre

Le
C'était la recrue la plus attendue du Top 14 en ce début de saison. Owen Farrell a disputé son premier match sous le maillot du Racing 92, samedi à Castres (victoire 31-28 du CO), mais l'ex-capitaine du XV de la Rose n'a pas brillé. Il a même manqué six points au pied qui auraient pu donner la victoire aux Ciel et Blanc. Pas de quoi s'inquiéter, assurent son entraîneur et ses coéquipiers.
Publicité

Il n'est pas une simple recrue estivale. Owen Farrell (32 ans) a quitté les Saracens après 14 saisons dans le club anglais pour inscrire son nom sur une liste bien spéciale, celle des grands numéro 10 de l'histoire du Racing 92. Après Andrew Mehrtens, Juan Martin Hernandez, Jonathan Sexton, Dan Carter, Pat Lambie et Finn Russell, une nouvelle ère promet de s'ouvrir dans les Hauts-de-Seine. D'ailleurs, la direction du club ne s'en cachait pas lors de la présentation de ses huit recrues estivales. 

"Pour Owen, il faudrait un double écran pour inscrire son palmarès", glissait dans un sourire l'ex-entraîneur et actuel président Laurent Travers. Six fois champion d'Angleterre (2011, 2015, 2016, 2018, 2019, 2023), trois fois champion d'Europe (2016, 2017, 2019) avec les Saracens, l'ouvreur compte aussi 112 sélections avec le XV de la Rose avec qui il a remporté trois fois le Tournoi des VI Nations (2016, 2017, 2020). En 2019, il est nommé capitaine de l'Angleterre. Capitanat qu'il honorera pendant quatre ans, avant d'annoncer faire une pause dans sa carrière internationale pour son bien-être mental au sortir de la Coupe du monde 2023.

"Quand tu joues 10, tu dois apprendre tous les termes en français, les annonces en touche, les lancements de jeu"

Alors forcément, pour sa première en Top 14, tous les yeux étaient rivés sur Owen Farrell samedi après-midi au stade Pierre-Fabre. En tout cas, à l'entrée des joueurs sur la pelouse... Mais ce n'est pas lui qui a fait sensation à Castres! C'est l'ailier camerounais Christian Ambadiang, fraîchement arrivé de Nevers au CO cet été. Avec un sauvetage phénoménal pour écœurer le Racingman Max Spring qui filait seul dans l'en-but tarnais et l'essai de la gagne (31-28) pour son équipe à la 80e, il a renversé les plus de 11.000 supporters castrais.

En face, Owen Farrell ne s'est pas illustré. Sans grand impact sur le jeu francilien, il a même manqué deux pénalités - pourtant dans ses cordes - qui ont privé le Racing 92 de six points. Des points qui auraient pu donner la victoire aux Ciel et Blanc. "Il a essayé de contrôler le match mais pour être honnête, on a perdu le contrôle en début de seconde période sur nos propres erreurs." Son entraîneur Stuart Lancaster se voulait patient et indulgent samedi après la rencontre.

"Dans son attitude, dans sa façon de parler avec les gens, il a une aura. Rugbystiquement, il est au-dessus des autres"

D'abord parce qu'il n'a pas disputé les deux matchs de préparation de son équipe fin août (une défaite face à Brive et une victoire contre Lyon). Mais aussi et surtout parce qu'il doit s'acclimater à un nouveau pays, une nouvelle langue et un nouveau championnat. "Je parle anglais et je le connais bien", explique Stuart Lancaster qui l'a fait débuter en équipe d'Angleterre en 2012 lorsqu'il en était le sélectionneur. "Je pense que ça l'aide à s'intégrer. Mais quand tu joues 10, tu dois apprendre tous les termes en français, les annonces en touche, les lancements de jeu."

Pour le coach anglais du Racing, ce n'est qu'une question de temps avant que son ouvreur passe la barrière de la langue. Pour le reste, pas d'inquiétude. "On est deux compétiteurs. Il sera frustré, je le suis, mais ce n'est que la première journée de Top 14. La 26e journée est en juin, les barrages le 28 juin, donc le chemin est encore long".

Prochain rendez-vous face à Clermont samedi

La confiance qu'accorde Stuart Lancaster à Owen Farrell est partagée par ses coéquipiers. Le trois-quart centre Gaël Fickou décrit le numéro 10 anglais en ces termes: "Il ne se démarque pas par son talent mais par son travail". L'arrière Max Spring confirme et va même plus loin: "Owen est arrivé et dès le premier entraînement on a tous dit 'Bon, il n'a pas 112 sélections pour rien'. Rien que dans son attitude, dans sa façon de parler avec les gens, il a une aura. Rugbystiquement, il est au-dessus des autres." 

Le public n'attend qu'à voir. Un challenge qu'apprécie l'ouvreur anglais, selon son staff, et qu'il aura l'occasion de relever ce samedi après-midi pour la réception de Clermont (16h30).  

Winny Claret

Top Articles