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Gouvernement Barnier: Attal demande une clarification de "la ligne politique" pour déterminer "la participation" des macronistes

Michel Barnier à coté du Premier ministre sortant Gabriel Attal lors de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Hotel Matignon à Paris, le 5 septembre 2024

Michel Barnier à coté du Premier ministre sortant Gabriel Attal lors de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Hotel Matignon à Paris, le 5 septembre 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP

Le Premier ministre Michel Barnier doit clarifier sa "ligne politique, notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts et sur les grands équilibres gouvernementaux", pour que les députés macronistes envisagent d'intégrer son gouvernement, a estimé mardi Gabriel Attal dans un message aux membres du groupe Ensemble pour la République (EPR).

Après sept années de baisses d'impôts, Michel Barnier a fait sursauter certains de ses interlocuteurs macronistes en évoquant une hausse des prélèvements, au nom d'une situation budgétaire étouffante, mais au risque de se priver de soutiens dans sa propre famille politique.

"Malgré les deux rendez-vous organisés, et le passage du Premier ministre lors de nos journées parlementaires, nous ne disposons pas encore d'une visibilité claire", a écrit le président du groupe, Gabriel Attal, expliquant avoir sollicité un nouveau rendez-vous avec Michel Barnier "pour décider de (leur) participation au gouvernement".

"Je vous informe que nous avons sollicité auprès du Premier ministre, avant la constitution du gouvernement, une rencontre avec une délégation restreinte de notre groupe afin d'y voir plus clair", précise l'ex-Premier ministre, affirmant toutefois que "nous ne serons jamais une force de blocage, mais toujours une force de solutions".

L'entourage de Michel Barnier dément la hausse d'impôts

Le nouveau Premier ministre aurait évoqué auprès de plusieurs interlocuteurs une hausse des prélèvements, au nom d'une situation budgétaire particulièrement difficile, avec un déficit public qui pourrait se creuser à 5,6% du PIB cette année, voire 6,2% en 2025. Son entourage a démenti mardi, affirmant qu'il ne s'agit que "de pures spéculations".

Mais ces rumeurs font frémir les macronistes, particulièrement opposés à toute hausse d'impôts, qui irait à l'encontre de la ligne défendue depuis sept ans par Emmanuel Macron. Les Républicains, dont fait partie Michel Barnier, y sont aussi hostiles.

Michel Barnier avait déjà laissé entrevoir une inflexion lors de sa première interview télévisée le 6 septembre, au lendemain de sa nomination. "Les Français ont envie et besoin de justice" fiscale, avait-il glissé.

Pour Gabriel Attal, "c'est à la lumière" des nouveaux échanges avec le Premier ministre "que nous reviendrons vers vous pour décider de notre participation au gouvernement", écrit-il aux députés.

La rédaction avec AFP