Procès des viols de Mazan: la fille de l'accusée dénonce "un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années"

Nouvelle journée au procès des viols de Mazan, ce vendredi. Après la principale victime, Gisèle Pelicot, c'est sa fille, Caroline Darian, qui est entendue par le tribunal. Et elle a décrit son père comme "l'un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années".

Dominique P. est jugé à Avignon pour avoir drogué sa femme et l'avoir fait violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet. "Comment on fait pour se reconstruire quand on sait (ça)?", a demandé Caroline Darian, 45 ans, la fille du principal accusé.

Caroline Darian s'est présentée à la cour comme la fille du principal accusé et de la victime avérée, qui a vécu des atrocités insoutenables. "J’aimais mon père" a confié Caroline Darian à la cour. "Au lendemain de la révélation des faits, j’emmène mon fils à l’école. Il aime tellement son 'papou', je ne peux pas lui dire qu’il ne le reverra jamais", indique-t-elle.

Elle poursuit: "Quand on retrouve ma mère, elle est détruite. L’enquêteur nous dit alors qu’il ne sait pas combien d’hommes sont impliqués, 30 ou 50".

Persuadée d'avoir été agressée

Le calvaire de Caroline Darian n’est pas terminé. En effet, la police a trouvé deux photos d’elle, endormie et dénudée. "Je découvre que mon père m’a photographiée à mon insu", confie-t-elle la gorge nouée. Sa mère est en larmes sur les bancs des parties civiles. "Aujourd’hui, je ne cherche pas à enfoncer mon père, la justice se chargera de le juger pour des faits avec des preuves tangibles. Mais comment fait-on quand il n’y en a pas?", a-t-elle demandé.  

Caroline Darian est persuadée que son père l’a également agressée sexuellement. "Dites-moi monsieur le président, pour espérer aller mieux, comment fait-on quand son père est l’un des plus grands prédateurs sexuels des 20 dernières années, sans la preuve d’avoir été soi-même droguée?", interroge-t-elle.