Juan d'Oultremont

artiste plasticien belge

Juan d’Oultremont, est un artiste plasticien belge, né en 1954 à Bruxelles où il vit et a longtemps enseigné l'installation et la performance à l'École de recherche graphique (ERG). Romancier, auteur de chansons pour Maurane, Sébastien Wield ou Philippe Lafontaine, pour lequel il a notamment écrit les paroles de Cœur de loup. Il est connu pour ses nombreuses participations comme chroniqueur à des émissions de radio et de télévision en Belgique. Sa méthode pédagogique a provoqué la polémique[1].

Juan d'Oultremont
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Distinction
Performance Cissiste no 09.433, Bâle, 2009.

Biographie

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Juan d’Oultremont naît en 1954 à Bruxelles[2]. C’est dans le cadre de ses études de peinture à Bruxelles dans l’atelier de Marthe Wéry, de Thierry de Duve et de Pierre Carlier, qu’il crée le mouvement Cissiste International en 1975. Il fut lauréat du Prix de la Jeune Peinture belge en 1977. Il se forme également à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles notamment aux côtés de Chantal De Spiegeleer[3].

Il est notamment connu pour l'invention en l’an 2000 du concept d'abruxellation[4],[5],[6],[7]. Par ailleurs, il fit partie durant 15 ans de l'équipe du Le Jeu des dictionnaires et de La Semaine infernale sur la RTBF, ainsi que de celle de La Télé infernale[8] et de C'est presque sérieux. Il a également fait partie de l'équipe des Sauveurs[9] sur Nostalgie.

On le retrouve en 2024 dans l’équipe de Salut les copions présenté par Walid sur les antennes de La Première de la RTBF[10].

Il quitte l'enseignement en [8].

Son œuvre

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Juan d’Oultremont s’inscrit dans un art d’attitude qui peut prendre des formes allant de la peinture, à l’installation, en passant par l’écriture[8], la performance, voire la collection. Son travail s’articule autour de notions récurrentes comme le faux, le statut de l’artiste, le double, le sexe, la tuberculose[9]... Autant de thèmes que l’on retrouve directement ou indirectement dans sa pratique de l'écriture, dans ses chansons[9]. C’est ce même univers qui est présent dans le graphisme des pochettes qu’il réalise entre autres pour le label de jazz Blue Note[9], dans ses pièces de théâtre et dans les bandes dessinées dont il est le scénariste. On le retrouve également en tant que chanteur sur trois albums produits par Benjamin Schoos, alias Miam Monster Miam, pour le label Freaksville Records[8].

Son travail de plasticien a fait l’objet de nombreuses expositions en Belgique, en France, en Suisse et aux États-Unis. On retrouve ses œuvres autant dans des collections belges qu’étrangères. Depuis 2019, il questionne l’iconographe populaire et le retour à l’original, avec ses cover paintings, un travail de peinture sur des pochettes de disques vinyles destiné à en faire disparaitre les éléments typographiques.

Dans sa série Inflatable Caveman Club (2022), il opère avec humour un même retour aux sources en retaillant dans le bois, le matériau d’origine, des gourdins gonflables pour enfants.

En tant que commissaire d’exposition, il poursuit depuis 1998 le cycle « Mise en doute »[8]. Sa pratique pluridisciplinaire est fondée sur : « Faire ce que personne ne vous demande de faire » et « Apparaître là où on ne vous attend pas[9] ».

Polémique dans le contexte de #MeToo

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Dans le cadre de son cours de performance à l'ERG, Juan d’Oultremont aurait infligé des séances d'humiliation à ses élèves féminines, notamment celles qu'il jugeait « trop grosses » ou d'autres qu'il insultait. La plasticienne franco-luxembourgeoise Deborah De Robertis accuse en son ancien professeur de l'avoir contrainte à « regarder des films pornographiques incestueux entre une fille et son père », poussant « le vice jusqu’à [la] forcer à l’appeler comme tel ». Tout en démentant « cette version des faits », Juan d’Oultremont a refusé de répondre aux questions du Monde[11]. Cependant, d’Oultremont admet une « relation réciproquement consentie » lorsque Deborah de Robertis avait 25 ans[12].

Publications

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Romans / Nouvelles / Podcast

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Livres d'art

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  • Arts '90+4 Monographies d'Artistes, Woluwé-Saint-Lambert, 1994
  • Travaux de campagne (L'art, La Guerre, Le Jardinage), nouvelles, Centre d'Art Nicolas de Staël, 1999
  • Rien ne va plus, Éditions de la Lettre volée, 2016 (ISBN 978-2-87317-470-5)
  • Record Painting (retour en grâce), Éditions du Caïd, 2019 (ISBN 9782930754253)[22].

Bande dessinée

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  • il est le scénariste de la série Éclipse avec Chantal De Spiegeleer[3],[26],[27].

Musique

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Il a sorti trois albums parus chez Freaksville Records[28] :

Collaborations dans l'univers musical

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  • il a travaillé sur plusieurs albums de Philippe Lafontaine, Maurane, Jaune libre, Sébastien Wild, K. Loren, Charlie Maker ;
  • il est l'auteur des paroles du titre de Philippe Lafontaine, Cœur de loup qui obtint un disque d’or en 1989 ainsi que le Prix Socam 1991[30] ;
  • il a réalisé le graphisme des pochettes d'albums notamment pour le label de jazz Blue Note.

Films et clips

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  • Le Victorieux, 1974, sélectionné pour le festival de New York et de Teheran. « Aussi moderne d’allure qu’un tableau de Weselman ou un roman de Le Clezio » selon le journal Le Monde.
  • Oui mai, 2005

Il réalise les clips du groupe français « Jaune Libre » ainsi que ceux de ses propres chansons.

Pièces de théâtre

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Expositions

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Un catalogue d'exposition, préfacé par Jean-Luc Chalumeau, est publié aux éditions Millon/Petits Papiers[36].

Prix et distinctions

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Notes et références

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  1. https://focus.levif.be/expos/qui-a-peur-de-lartiste-deborah-de-robertis/
  2. HW, « Juan d' Oultremont - Récapitulatif », sur ensembles.mhka.be (consulté le ).
  3. a et b Nicolas Anspach, « Le retour de Chantal De Spiegeleer », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Stéphane Malandrin, « Critique : Bruxelles, à mots ouverts. Quand une cité se raconte à travers les conversations anonymes de ceux qui la peuplent. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b « Abruxellation », sur BD Gest' (consulté le ).
  6. « Abruxellation », sur L'Employé du Moi (consulté le ).
  7. « abruxellation-flagellation », sur guidolu.com (consulté le ).
  8. a b c d et e « Juan d’Oultremont », sur École de recherche graphique, (consulté le ).
  9. a b c d e f g et h « Arts plastiques contemporains : Juan d'Oultremont - Dessinateur - Scénariste », sur Fédération Wallonie-Bruxelles (consulté le ).
  10. « Salut les Copions - Trouver son mantra avec Juan d'Oultremont et Comment convaincre les Français de dire septante et nonante grâce à Vincent Delbushaye »   [ ], sur Auvio, (consulté le ).
  11. Roxana Azimi, premier juin 2024, « L’affaire Deborah de Robertis divise le monde de l’art », sur Le Monde (consulté le ).
  12. Catherine Makereel, premier juin 2024, « #MeToo: Juan D’Oultremont mis en cause par la plasticienne Deborah de Robertis », sur Le Soir (consulté le ).
  13. « Ariane Le Fort présente Compte à rebours de Juan d'Oultremont (Onlit) », sur Dailymotion (consulté le ).
  14. Christine Pinchart, « "Judas côté jardin", quand Juan d'Oultremont se nourrit de ses souvenirs d'enfance », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Marie-Anne Georges, « Le jardin extraordinaire de Juan D’Oultremont », La DH Les Sports+,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Juan d'Oultremont, lauréat du Prix Marcel Thiry 2020 », sur ActuaLitté (consulté le ).
  17. « Juan d’Oultremont remporte le prix Marcel Thiry », Le Carnet et les Instants,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Juan d’Oultremont, «Manneken-Prix» 2020 », L'Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Daniel Couvreur, « Trois auteurs et deux autrices forment le quinté du Prix Rossel », Le Soir,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  20. « L’Académie dévoile les lauréats de ses prix littéraires », Le Carnet et les Instants,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Noir Jaune Rouge - Belgian Crime Story - Une décence royale par Juan d'Oultremont »   [ ], sur Auvio, (consulté le ).
  22. « Le Mug : Charlotte Perriand, architecte avant-gardiste et Cover Painting sur Auvio » (consulté le ).
  23. « Fax to fax », sur BD Gest' (consulté le ).
  24. Kathleen Wuyard, « Cœur de Loup : Juan d’Oultremont séduit avec Alicia, son roman graphique surprenant », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Jean-Paul2, « Juan d’Oultremont, Alicia », sur lelitteraire.com, (consulté le ).
  26. « De Spiegeleer - Scénariste et dessinateur », sur Le Lombard (consulté le ).
  27. Chantal De Spiegeleer (interviewé par Nicolas Anspach), « Interviews : Chantal De Spiegeleer : "Ma priorité va à Blake et Mortimer" », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (en) « Juan D'Oultremont », sur Discogs (consulté le ).
  29. « Juan d’Oultremont », sur Spotify (consulté le ).
  30. C. Pt., « Juan d'Oultremont, «cœur de loup» en ses désenchantements », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « Théâtre de la Toison d'Or », sur idearts.be (consulté le ).
  32. Charles Van Dievort, « Laurence Bibot reprend son micro à Uccle », La DH Les Sports+,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Biographie détaillée », sur Jacques Mercier (consulté le ).
  34. C.P., « Des couples et des champignons », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. Xavier Guilbert, « Quelques instants plus tard… », du9,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. a b c d e et f Jean Luc Cougy, « Quelques instants plus tard… 40 « duos » Art Contemporain/BD », En revenant de l'expo !,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. a et b « Juan d'Oultremont - Présentation - Bibliographie », sur objectifplumes.be (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Articles

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  • « Juan d'Oultremont et la sex attitude », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Interviews

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Vidéographie

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Liens externes

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