En début d’année Ultimate Fishing lançait l’opération « à 2 bars on relâche la pression » visant à ouvrir un débat sur la mise en place d’une limitation des captures pour les plaisanciers.
Non seulement ce quota est l’outil manquant aux organismes de contrôles pour parvenir à appréhender les braconniers (l’exemple du quota mis en place pour les ormeaux est la preuve que cela fonctionne) mais il permettrait aussi de réduire le prélèvement aujourd’hui autorisé d’une minorité de pêcheurs qui ne savent pas se mettre de limites.
Ces dernières semaines, la FNPPSF, la FFPM, la FCSMP, la FFESSM et l’UNAN réagissaient vivement à l’action d’Ultimate Fishing. Malheureusement elles avaient confondu l’exemple de la législation irlandaise (quota de 2 bars par jour et par pêcheur) mis en avant dans le cadre de notre action avec la proposition réelle de notre société qui consiste simplement à ouvrir un débat général sur l’idée des quotas pour la pêche récréative.
Il faudrait se poser la question des espèces concernées (le bar n’est peut être pas la seule espèce à protéger ainsi), de la durée (l’application peut s’envisager à la sortie, à la journée, à la semaine, à l’année) mais aussi de la façon de mesurer la limite (en nombre de poissons, en taille totale, en poids total ?)…
Des discussions récentes entre Ultimate Fishing et les fédérations en question ont permis de porter à la connaissance de ces dernières la position réelle de notre société. Les fédérations en ont profité pour dire leur opposition aux quotas journaliers, les considérant « totalement inadaptés et injustes » pour une majorité de pêcheurs de loisir en mer qu’elles représentent.
Nous notons qu’elles ne ferment pas la porte à un quota qui pourrait être appliqué sur une période différente. Nous pouvons ainsi envisager partager un de nos axes de réflexion avec les fédérations.
Nous souhaiterions rappeler que selon les études les plus récentes et les plus crédibles (bva/ifremer) environ 30 % du prélèvement de bars est réalisé par les plaisanciers alors que 70 % l’est par les professionnels.
En 2013, pour la première fois, le CIEM considère le bar comme « surexploité » et a formulé une recommandation de baisse allant de 20 à 36 % (selon les zones) des captures de bars à l’échelle européenne. Cette recommandation n’a pas encore été suivie sur le plan politique mais il est fort probable que le bar sera concerné par un plan de gestion dans les prochaines années.
Les professionnels seraient alors forcés de réduire leurs captures mais les plaisanciers français pourraient également être concernés et une limitation des prélèvements de bars leur serait alors très probablement imposée.
Sur le plan scientifique et politique on se prépare déjà à cet encadrement (cf lien vers le rapport d’expertise en fin d’article) et la réflexion sur ce quota et ses modalités est déjà bien engagée, d’autant plus que la campagne de sondage bva auprès des pêcheurs a montré un bon accueil de ces derniers pour ce type de mesure (84 % des pêcheurs métropolitains y seraient favorables).
Alors puisque, de l’avis général, un quota serait utile et qu’on semble nous le préparer sérieusement, nous considérons plus que jamais qu’il est nécessaire que nous en débattions entre pêcheurs. Il faut absolument peser les avantages et les inconvénients des différentes options afin de ne pas être pris au dépourvu quand sa mise en place devra se faire.
Nous considérons qu’il est de la responsabilité des différents acteurs de la filière de se poser cette question maintenant et qu’ouvrir ce débat aux pêcheurs de loisir et à nos clients est le moindre des respect dont on puisse leur faire part.
A lire pour compléter ses connaissances sur le sujet :
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Rapport d’experise sur la pêche de loisir maritime et sa gestion
Le Goff Ronan, Morizur Yvon, Levrel Harold, Biseau Alain, Veron Gerard, Drogou Mickael, Laurans Martial, Merrien Claude, Morandeau Gilles, Caill-Milly Nathalie (2012).
Note relative à la pêche maritime de loisir et à sa gestion. DPMA-DEB, Ref. RBE/EDERU, 10p.http://archimer.ifremer.fr/doc/00111/22177/
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Communiqué des 5 fédérations signataires de la Charte sur le sujet :
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