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FARHOUD. EMEUTE SANGLANTE CONTRE LES JUIFS DE BAGDAD.

Publié le 02/10/2024 à 20:33 par rol-benzaken Tags : center sur vie monde argent coup article société histoire

Farhoud.

EMEUTE SANGLANTE CONTRE LES JUIFS DE BAGDAD. IRAK.

Le Farhoud (en arabe : الفرهود « dépossession violente, pogrom ») est une émeute sanglante contre les Juifs de Bagdad, alors capitale du royaume d'Irak.

Il survient les 1er et 2 juin 1941, alors que la ville ne possède plus d'autorités politiques, après la fuite du sympathisant nazi Rachid Ali al-Gillani et avant l'arrivée des forces britanniques et transjordaniennes. Les émeutes font environ 180 victimes juives selon les sources officielles.

Foule iraquienne lors du Farhoud (juin 1941).

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Le rabbin de Bagdad (heAvraham Hillel (extrême gauche, assis) avec d'autres rabbins irakiens dont Sassoon Kadouri, Yehuda Moshe Fatih ou Isaac Abraham Salomon/Jilda, Bagdad, 1906.

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Contexte

Le rabbin de Bagdad (he) Avraham Hillel (extrême gauche, assis) avec d'autres rabbins irakiens dont Sassoon Kadouri, Yehuda Moshe Fatih ou Isaac Abraham Salomon/Jilda, Bagdad, 1906.


La présence juive en Irak, l'ancien royaume babylonien, remonte à plus de 2 500 ans, à la suite de l'exil à Babylone. En 1941, on compte approximativement 150 000 Juifs irakiens dont environ 90 000 à Bagdad et 10 000 à Bassora. Ils jouent un rôle actif dans la vie irakienne, dans l'agriculture, le commerce, la finance et même l'administration, et deviennent des citoyens à part entière sous le mandat britannique.

Le massacre du Farhoud a été confiné à la seule ville de Bagdad. Des sources indiquent cependant que si les assassinats n'ont effectivement eu lieu qu'à Bagdad, les violences physiques contre les Juifs et le pillage de leurs biens se sont produits à Mossoul, Kirkouk, Erbil, Bassorah, Amara et Falloujah où vivaient de moins grandes communautés juives qu'à Bagdad.

Des historiens ou sociologues, tel Yehouda Shenhav, s'accordent à considérer qu'il s'agit là d'un événement exceptionnel dans l'histoire des relations judéo-musulmanes en Irak. Il se produisit quelques heures avant l'entrée des Britanniques à Bagdad pendant la Seconde Guerre mondiale, après la fuite du Premier ministre pro-nazi Rachid Ali al-Gillani, qui laissa Bagdad en proie à l'anarchie politique. Il était de l'intérêt des Britanniques, écrit Shenhav, que se produisent des affrontements entre juifs et musulmans3.

C'est dans des sources moins académiques que le Farhoud est présenté comme un événement révélateur d'un antisémitisme en Irak. En effet, dans l'histoire des Juifs en Irak, les Juifs, écrit la journaliste Julia Magnet, ont connu deux émeutes d'ampleur, à Bassorah en 1776 et à Bagdad en 1828. De plus, au long de leur longue histoire en Irak, les Juifs ont été victimes à maintes reprises des violences, et de décrets ordonnant la destruction de leurs synagogues ; certains ont été forcés sous la menace de se convertir à l'islam, selon l'essayiste (en) Bat Ye'or.

Le terme de « pogrom » utilisé par certains spécialistes est récusé par d'autres, dans la mesure où il assimile à tort l'expérience historique des juifs orientaux à celle des juifs européens6, bien que les procédés et les résultats soient sensiblement identiques dans ces deux zones géographiques.

La Société des Nations a confié le mandat de l'Irak au Royaume-Uni, perçu comme un envahisseur détestable dont les Juifs seraient les alliés naturels. Entre 1914 et 1922, les Juifs se sont sentis protégés par les Britanniques qui ne toléraient aucune moquerie, ni violence physique contre eux.

L'Irak connaît un regain d'antisémitisme après la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale. Le mécontentement populaire est entretenu et cultivé par Fritz Grobba, l'ambassadeur d'Allemagne en Irak de 1932 à 1941, qui fournit généreusement argent, livres et films. En 1934, des dizaines de fonctionnaires juifs Ministère de l'Économie et des Transports sont mis à pied ; à partir de 1935, le nombre d'étudiants juifs dans les établissements scolaires publics commence à être limité de manière officieuse ; en 1936, 300 fonctionnaires juifs sont licenciés dont de nombreux hauts responsables.


Réfugiés à Berlin, Rashid Ali al-Gilani et le mufti Amin al-Husseini lors de l'anniversaire du coup d'État en Irak du 1er avril 1941, Berlin (année inconnue).

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Outre le soutien aux mouvements antisémites et fascistes locaux, des intellectuels et des officiers sont invités en Allemagne en tant qu'hôtes d'honneur du parti nazi, notamment le mufti de Jérusalem, Mohammed Amin Al Husseini, et des textes antisémites sont publiés en arabe dans les journaux.

L'ambassade d'Allemagne achète le journal Al Alim Al Arabi (« Le monde arabe ») qui publiera une traduction en arabe de Mein Kampf et des Protocoles des Sages de Sion, outre sa propagande antisémite ordinaire. Elle soutient aussi la formation d'Al-Futuwwa, un mouvement de jeunesse basé sur le modèle des Jeunesses hitlériennes qui envoie un délégué au congrès du parti nazi à Nuremberg en 1938 et accueille le chef des Jeunesses hitlériennes, Baldur von Schirach. En 1939, Al-Futuwwa compte près de 63 000 membres.

Juifs irakiens rescapés du Farhoud, atteignant la Palestine après de nombreuses difficultés, 1941.

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Statue « Prière » située à Ramat Gan (Israël), à la mémoire des morts du Farhoud et des 13 Juifs pendus à Bagdad en 1969.

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Plaque de la sculpture Prières à Ramat Gan.

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