Le sujet fait partie des éternels débats, à l'image de la confrontation pain au chocolat / chocolatine : la tomate, fruit ou légume ? Au fil des échanges enflammés sur les différences entre fruits et légumes en soirée (chacun ses soirées, après tout), vous avez fini par vous faire une raison : si tout le monde affirme que la tomate est un fruit, c'est qu'elle doit l'être. Commencez à servir l'apéritif paisiblement et à sortir les tomates cerises, on tranche la question pour vous.

Selon la définition botanique du fruit, c'est-à-dire l'organe comestible des plantes, la tomate est en effet un fruit. Si vous n'avez pas la main verte et que cela vous paraît obscur, c'est le moment d'observer de plus près un plant de tomates... ou si vous n'êtes pas l'heureux jardinier d'un petit potager, de faire une recherche sur Google Images.

Au début de l'été, le plant pousse à son rythme. Un matin, une petite fleur jaune apparaît, pour être remplacée quelques temps plus tard par une création ronde et verte, remplie une fois à maturité de multiples vitamines, nutriments et antioxydants — et autrefois considérée comme une "pomme empoisonnée".

Mais que s'est-il passé ? En fait, la fleur s'est auto-fécondée et a donné naissance à un fruit : la tomate. Pour les botanistes, celle-ci est donc le fruit de la plante "tomate". Attention toutefois à ne pas planter les semis trop tôt (notre version maraîchère de "vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué"). La question est plus compliquée qu'il n’y paraît.

Car une fois dans votre assiette, pas de doute : la tomate est salée... En tout cas, elle est consommée de la sorte sur vos pizzas parfaites ou salades mozzarella agrémentées de feuilles de basilic. D'ailleurs, selon sa définition gastronomique, le fruit est un produit comestible de saveur généralement sucrée. Cela fait a prioride la tomate un légume, à ne pas conserver au réfrigérateur et à manger de préférence cuit.

Les définitions des différents dictionnaires définissent aussi un légume comme une plante potagère dont tout / une partie se mange. La tomate étant une partie du plant et se dégustant... Il s'agit une nouvelle fois d'un légume. À ce stade, si la question vous tend, vous aurez sûrement envie de planter, semer, tailler, cultiver pour vous détendre un peu.

Alors pour abréger les discussions une fois pour toute, la justice américaine et les législateurs européens s'en sont mêlés.

À la fin du XIXe siècle, une douane américaine impose des droits sur les importations de légumes... mais pas sur les fruits. La Cour Suprême est saisie : la tomate est-elle un fruit exempt de taxe, ou un légume susceptible de rapporter de l'argent ? D'après la justice, la tomate doit être définie au sens commun du terme. Donc, comme un légume.

En 2011, le Congrès américain ajoute son grain de sel sur la salade : la sauce tomate des pizzas peut être considérée comme un légume — le tout, pour laisser ces mets au menu des cantines scolaires. C'était sans compter la décision officielle de l'Union Européenne pour compliquer le tout, car dans la directive du 20 décembre 2001, elle considère officiellement la tomate... comme un fruit, aux côtés des tiges de rhubarbe, des carottes, des patates douces, des concombres, des citrouilles, des melons et des pastèques.

Du coup, la tomate, fruit ou légume ? Une bonne façon de couper la poire (ou plutôt la tomate) en deux pourrait être de l'envisager sous le prisme des botanistes, qui la voient comme un légume-fruit — à savoir un fruit qui se mange comme un légume.

Et voilà, maintenant, vous savez tout !

L’écureuil roux n’a pas dit son dernier mot. L’espèce, qui a longtemps souffert de la variole de l’écureuil transmise par son cousin gris semble finalement avoir pris sa revanche. Au cours des quatre dernières années les chercheurs de l’Université de Liverpool ont étudié les populations évoluant au cœur de la réserve naturelle de Formby. La petite ville côtière se situe dans le comté de Merseyside, au nord-ouest de l’Angleterre. Les résultats de leurs travaux de recherche, publiés en 2013, indiquent la présence d’anticorps contre le virus chez au moins 10% des spécimens de la région.

La variole de l’écureuil est l’une des principales causes de mortalité chez l’espèce au pelage fauve. Elle est transmise par son concurrent aux poils gris, introduit au 19e siècle au Royaume-Uni et redouté pour être porteur du virus sans pour autant en mourir. Formby est l’une des rares réserves protégées d’Angleterre où le nombre d’écureuils gris est strictement contrôlé pour éviter la compétition avec l’écureuil roux. Malgré cette protection, une épidémie de variole survenue en 2008 a dévasté la population de l'écureuil roux, la réduisant de 80%.

Les chercheurs se sont donc naturellement demandés si au sein des 20% restants, il existait des spécimens naturellement invincibles à l’infection ou si la totalité étaient des rescapés ayant échappé par chance à l’épidémie.

"Nous avons commencé ce projet en nous demandant si des écureuils avaient survécu à l’exposition au virus" indique à BBC Nature Tim Dale, directeur de l’équipe de recherche.

"Notre travail indique qu’il existe un petit pourcentage de spécimens qui, après avoir été exposés, ont continué de vivre en bonne santé dans la forêt", ajoute t-il. La présence d’anticorps dans le sang des spécimens roux est une bonne nouvelle pour les experts en charge de la conservation de l’espèce. En effet, les systèmes immunitaires des rongeurs semblent pour la plupart avoir évolué pour répondre efficacement à l’infection de l’agent pathogène.

Les chercheurs restent pourtant prudents par rapport à ces résultats. "Il y a encore beaucoup de travail à faire" indique Tim Dale. Il conclut : "Le pourcentage d’écureuil présentant les anticorps est très petit et nous ne savons pas si cette proportion est suffisante pour transmettre cet avantage à la prochaine génération".

Les scientifique s’attèlent désormais à trouver les financement nécessaires pour poursuivre leurs travaux. Ils envisagent d’étudier la voie de transmission du virus de la variole et la façon de combattre l’infection