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Date de création : 19.03.2011
Dernière mise à jour : 10.07.2019
1937 articles


Au miroir du champ

Au miroir du champ

Une petite maison abandonnée de ses sons, depuis longtemps oubliée au rythme du pré, languissait sous les heures pleurant de ses volets claquants, essayant à tout va de montrer qu'elle était là.

Hélas! Pas une âme pour s'épancher un peu sur cet endroit perdu, bien loin de la civilisation des villes d'aujourd'hui, émue sous leur cohue.

_ Quelle âme? Pourrait bien passer par ici, pour combler un peu, par sa douceur, sa mélancolie, ma solitude, disait tout l'écho de sa pierre aux alentours divers, de ces multiples courants d'air.

_ Mais personne pour entendre, ni comprendre l'attente de cette ruine exposée, de sa dérive installée.

Bien des moineaux et autres piafs dormaient entre ses lignes cassées, abritées de terre, de mousse à la sérénité de  pousses, imprégnées à la pierre, lui tenant son mystère au frais, sous les rudes conditions de l'hiver.

La pluie inondait sont entrée, depuis des mois, lui remplissant sa mare, son miroir d'autrefois, qui depuis si longtemps, ne lui reflétait en rien sa physionomie de nomade aux verdures du chemin, aux ronces attenantes si fades d’un câlin sous le tumulte des vents.

_ Oh! Lala, comme je suis devenue triste sans un coeur d'artiste pour ramener à la vie mes pauvres planches toutes pourries.

_ Et la demeure en deuil de son cercueil abîmé toujours en lamentations de sa solitude programmée, se voyait dans un état, depuis longtemps ignoré.

_ Que suis je devenue? Depuis ce temps où dans ton miroir charmant, si clair d'une aubade d'eau, je ne me suis pas assise, pas reconnue de ma décrépitude, aux années asséchées.

_ Oh! Lala, quels dégâts, les différents climats ont programmés sur ma robe de bure, blessée outre mesure.

_ Alors! La petite mare voyant le désespoir de la ruine, lui dit un mot sortant de ses ondes un charme secret, pour l'embellir un instant, de son miroir limpide si discret.

_ regarde comme dans ma glace profonde, tu rayonnes d'une beauté poétique, tu resplendis d'un fluide magnétique, ne te laisse pas corrompre par les ennuis de l'existence, aime toi de ta plus belle non éloquence; car sur le pré, tu apportes au détour du chemin une nostalgie de poésie à tout promeneur passant par ta demeure.

_ ne les vois tu pas? Te photographier d’un émoi intéressé, quand? Te voyant, tu les transperces d'un idéal défrayant une extase, t'idolâtrant, à te fixer aux brumes des ans, pour toujours, de ton état charmant.

_ peu importe les années, les jours, les journées tu resplendis au soleil de midi, sous la clarté sereine quand au fil de laine le lumineux se perd aux cimes éternelles, déclinant mille ombres à la courbe de tes chênes abritant ta douceur, de madeleine.

_ Ne pleure pas, du plus loin que je vois, tu seras magnifique même à la ruine de tes tuiles, de tes pierres, de tes briques.

_ Car aux lignes de vie, tu nourris le poète quand par le plus grand des hasards, il se cogne à ta fête.

_ soit heureuse d'être toi, ta beauté règne, souveraine, au coeur de ton état, même de vilaine, en dégâts d‘abandon, il imprègne ta raison.

Auteur mpb