À l’initiative de l’association Horizons d’Ouzellaguen, Nadia Matoub, veuve du

INVITÉE PAR L’ASSOCIATION CULTURELLE HORIZONS

chanteur assassiné, Matoub Lounès, a animé avant-hier, une conférence-débat à la bibliothèque communale d’Ighzer Amokrane.
La conférencière est longuement revenue sur les moments inoubliables passés avec son défunt époux depuis leur connaissance jusqu’à ce jour fatidique du 25 juin 1998 qui a vu le Rebelle s’éteindre. Un douloureux événement qui demeure gravé dans la mémoire de la jeune Nadia. C’est avec beaucoup d’émotion et de consternation qu’elle se remémore, d’ailleurs, cette “subite séparation imposée par le destin”.
L’hôte d’Ouzellaguen ne manquera pas d’évoquer certains faits qu’elle a déjà relatés dans son livre-témoignage, Pour l’amour d’un rebelle, publié en France, en 2000, aux éditions Robert-Laffont.
Ainsi, elle s’étalera sur l’assassinat de son mari qui reste un mystère à nos jours. “Quoi qu’il en soit, c’est une affaire très complexe. Je me suis engagée avec vous à ne lésiner sur aucun effort pour arriver, peut-être, un jour, à faire la lumière sur le lâche assassinat de Lounès”, a-t-elle lâché, d’une voix émue. Nadia déplorera, en outre, le fait que ce crime soit otage des calculs politiciens, alors que son nom et son image sont devenus un fonds de commerce pour certains. Parlant des démarches qu’elle compte entreprendre prochainement, elle réitère sa volonté de porter plainte contre le sinistre Hassan Hattab, ancien “émir” national du GSPC.
Par ailleurs, accompagnée d’une foule nombreuse, elle visitera les tombes des deux frères disparus, Abdelmalek et Abderrahmane Bouguermouh, deux monuments de la culture berbère, avant de se rendre au cimetière de Targa-Tziwchine, situé à la sortie est de la ville, pour s’incliner devant la mémoire d’un autre grand militant de la cause amazighe et de la démocratie, le défunt Mohand Ouidir Aït Aïssa, ancien maire RCD de la commune d’Ouzellaguen (1990-1993), qui a trouvé la mort dans un tragique accident de la circulation, alors qu’il revenait des obsèques de Matoub Lounès.

KAMAL OUHNIA