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En regardant la neige se poser sur les pierres d'un torrent, le jeune Haru Ueno pressent que sa vie va s'inscrire sous le signe de l'harmonie : rechercher, capter, servir et honorer la beauté des formes. Il quitte ses montagnes natales de Takayama, se passionne pour l'art, s'impose comme un marchand renommé. Aussi chaleureux qu'indépendant, toujours entouré d'amitié, Haru s'adonne pleinement au bonheur des rencontres, des fêtes au lendemain desquelles il est de retour dans sa maison dont le coeur abrite un érable et qu'entourent temples et jardins de Kyoto. De ce lieu rare, il a fait un havre. Il veut y passer une vie lumineuse, ignore combien elle sera empreinte de drames où, à la douleur du Japon, se mêle sa quête fervente des métamorphoses de la beauté. Haru a une trentaine d'années quand son destin lui en offre la plus belle manifestation - et à jamais l'en prive. Car quelque part en France, fruit d'une liaison éphémère, une petite fille est venue au monde. Elle s'appelle Rose. Il lui est interdit de l'approcher, bien qu'elle incarne désormais le secret, la vérité et probablement toute l'âme de son existence. Depuis son premier roman, Muriel Barbery se confronte aux nuances de l'altérité. Aucun endroit, aucun paysage, aucun personnage ne pouvait lui offrir un tel territoire d'imaginaires et de sensibilités.
Haru est un marchand d'art, un japonais qui a aimé une femme française qui n'est restée avec lui que le temps de dix nuits. De cet amour est née une enfant, qu'il n'a jamais pu approcher. ce livre conte l'amour d'un père lointain dans un pays où la beauté et la violence mêlée autorisent plus qu'ailleurs l'intériorité des êtres, le bonheur au coeur de la tristesse.