Vous avez décidé de vous mettre ou vous remettre au piano, voire d'accéder au niveau ++ ? Je vous propose un coaching sur mesure

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• Depuis quand développez¬-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  En fait, depuis mon plus jeune âge. J’avais à peine 5 ans quand j’ai découvert, émerveillé, le plaisir de jouer du piano. C’était dans le hall d’une résidence de vacances, quelque part à Bagnères-de-Luchon ou Thonon-les-Bains, lieux de cure thermale fréquentés par mes parents à l’époque. En face du bar, Il y avait un piano à queue (peut-être un 1/4 de queue mais je ne faisais pas trop la différence). Toujours est-il que Je me souviens avoir ressenti une attirance irrésistible pour les touches noir et blanc de cet instrument magique. Tant et si bien que mes parents n’ont pas pu faire autrement que de m’installer au piano et, à la surprise générale du « public », j’avais réussi à jouer comme ça, d’instinct, une petite comptine. J’ai même eu droit aux applaudissements de l’auditoire, il est vrai particulièrement bienveillant. A l’évidence, j’avais un don, sans doute hérité d’un grand-oncle paternel ou maternel (le jazzman Martial Solal est un cousin au 2ème degré de mon père). Du coup, mes parents ont vite compris qu’ils devaient me trouver un prof de piano. Avec l’aide du « Superprof » de l’époque, je veux dire le « bouche à oreille », ils ont fini par dégoter une prof géniale qui a su m’initier aux arcades (comme dirait Coluche) de la musique et me mettre en confiance. Un peu plus tard, j’intégrais le conservatoire de musique d’Alger où j’ai pu bénéficier des « master classes » de l’excellente Gabrielle Serra-Morand. Malheureusement, en raison de la guerre, nous avons dû quitter l’Algérie (« j’ai quitté mon pays, j’ai quitté ma maison »..) avec Enrico et quelques autres et, la mort dans l’âme, j’ai dû mettre les cours de piano en standby quelque temps. J’ai repris un peu plus tard et mis les bouchées doubles, parallèlement à mes études, à Strasbourg d’abord puis Paris. Depuis, je n’ai plus arrêté de me livrer corps et âme à cette passion dévorante. A force de travail acharné et grâce aussi aux maîtres du piano que j’ai eu la chance de rencontrer, dont certains de l’école russe et une brillantissime pianiste brésilienne, j’ai fini par atteindre le « high level ». Je me suis même risqué à quelques prestations de haut vol en public, la plupart du temps en solo, ce qui m’a permis de connaître l’exaltation de la scène et l’ivresse que procure le fait de jouer en public, j’ai envie de dire pour un public. La dernière fois, c’était il y a deux ans, chez des amis mélomanes qui ont une maison estivale en Corrèze, à Lavaur près de Meymac, et qui organisent toutes sortes d’événements, notamment musicaux, en invitant des musiciens non professionnels à se produire devant un public cosmopolite composé de touristes de passage et de résidents des environs. Pas vraiment La Roque-d’Anthéron mais presque (lol). Ce jour- là, le thème de la rencontre était : « Ne tirez pas sur le pianiste » .. Nous étions deux pianistes amateurs (de niveau quasi professionnel), alternant jazz et musique dite classique. Pour ma part, j’ai joué deux œuvres qui me tiennent particulièrement à cœur : la Chacone de Bach-Busoni (Annapurna de la technique pianistique) et la Ballade N°1 en Si bémol majeur de Chopin, plus romantique tu meurs !
  Désolé d’avoir été un peu long mais si vous me branchez sur mon sujet de prédilection, ma passion pour le piano, difficile de m’arrêter !

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  Un must, la Toccata en Ré mineur de Bach, la 9ème symphonie (surtout le 3ème mouvement) et les concertos pour piano et orchestre (le 3ème, le 4ème, le 5ème « L’Empereur ») de Beethoven, le Boléro de Ravel (malgré ou plutôt pour son caractère répétitif), les Bachianas brasileiras de Villa-Lobos, le concerto N°2 de Rachmaninov,.. Dans un autre registre : la musique d’Orange mécanique de S. Kubrick, celle du film « Le pianiste » de R. Polanski. Et bien sûr quelques standards du jazz : Duke Ellington (« Caravan »), Count Basie, Miles Davis, Gershwinn of course (« Rhapsody in blues »),…

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Eh bien, s’il faut vraiment répondre à cette question, je dirais que c’était avec une jeune fille un peu snob du 16ème (que j’appellerai Marie-Chantal) qui m’avait contacté en 2020 via le site AlloVoisins. Elle prétendait avoir quelques notions de piano acquises avec un tuto sur internet. Marie-Chantal était fan de Yann Tiersen et tenait absolument à jouer la « Valse d’Amélie » (tube de piano bar). Bon, déjà ça commençait mal car son piano (en fait un clavier numérique instable posé sur tréteaux) était difficilement accessible, juché au milieu d’un bric-à-brac indescriptible. Je lui demande de me montrer ce qu’elle savait faire. Elle se lance, joue maladroitement les toutes premières mesures du 1er thème. Je m’approche un peu du clavier, histoire de lui montrer le doigté qui va bien et là, elle se fige : « tenez-vous à distance, je vous demande de respecter mon espace vital ».. Difficile de faire du coaching dans ces conditions !
  Ensuite, je lui explique que pour jouer correctement ce morceau très rythmé, il faut compter les temps, ici à la croche : 1 et 2 et 1 et 2.. (mesure à 2/4). Là, elle se rebiffe et me déclare tout de go, d’une voix suraiguë (genre Reine de la nuit) qu’elle n’avait pas l’habitude de compter quoi que ce soit : « C’est suffisamment difficile comme ça pour moi de déchiffrer les notes, alors ne me demandez pas en plus de compter ». Je tente de lui expliquer que dans la musique, le rythme est indissociable des notes. Peine perdue : « Au moins avec le tuto » me dit-elle « l’appli me montre exactement ce que je dois jouer, pas besoin de compter vos fichues croches, ça suffit largement à mon bonheur et je n’ai pas l’intention de devenir la fille de Mozart (sic) ». C’était juste avant le confinement et les restrictions de déplacements qui s’en sont suivies. Sauvé par le gong ! Heureusement, ce cas restera une exception (cf infra ma réponse à la question N° 7).

• D’après vous, quel est l’instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  Spontanément, comme ça, je dirais le piano, ce qui ne vous surprendra pas, pourvu qu’il s’agisse d’un vrai piano acoustique, à queue de préférence, pour la richesse incomparable des sonorités. Tant il est vrai que la pratique de cet instrument exige, comme je le dis à mes élèves, de « gérer » deux portées différentes, en clé de sol et en clé de fa, et de « piloter » en même temps et en 3D main droite, main gauche et pédales, avec toutes les difficultés techniques et la précision que cela implique parfois (indépendance des mains, touches distantes, virtuosité, polyrythmie,…). A la réflexion, l’orgue à tuyaux est peut-être encore plus compliqué à maîtriser car l’organiste doit lire la musique sur trois ou quatre portées (ce qui peut arriver dans certaines partitions particulièrement difficiles au piano, ex : Bach / Busoni), clé de sol, clé de fa, voire clés d’ut et en plus, jouer sur plusieurs claviers superposés, sans compter le pédalier de basses (qui exige une véritable virtuosité des pieds) tout en actionnant tout un jeu de pistons pour moduler le son et varier les registres.

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  D’abord et avant tout, il faut être motivé. Je veux dire par là avoir une vraie motivation, personnelle, qui vient de l’intérieur, une envie irrésistible d’apprendre à jouer du piano par ses propres moyens. Non pas seulement pour faire plaisir à papa–maman.
  Ensuite, il importe d’avoir la volonté d’apprendre à lire à vue la musique et être capable de déchiffrer une partition tout en jouant (sans trop regarder les mains sur le clavier), ce qui implique :
  - De reconnaître et lire les notes sur la (les) portée(s), quelle que soit leur hauteur, en clé de sol comme en clé de fa ;
  - De connaître les éléments basiques du rythme (un cocktail très riche : blanches, noires, croches et autres dièses, bémols, silences,..) et ses déclinaisons en mode binaire (mesures à 2/4, 3/4, 4/4), ternaire (3/8, 6/8, 9/8,..), ne pas être allergique au fait de compter les temps (pas comme notre rebelle Marie-Chantal, cf supra question N°3) ;
  - De s’intéresser à la tonalité (= l’univers) dans laquelle est écrit le morceau, qu’il s’agisse de la sonate « Clair de lune » de Ludwig Van ou de « Let it be » des Beatles, savoir alterner majeur / mineur » ;
  - D’interpréter avec son cœur et, pour cela, repérer les indications de tempo (= vitesse d’exécution), de nuances, parfois savoir lire entre les lignes et, bien sûr, ajouter sa touche personnelle.
  Last but not least : il faut s’exercer ré-gu-liè-re-ment. Personne ne vous demande de jouer 5 à 6 heures par jour, comme les pros ou les fadas. Idéalement une heure/jour suffit. Sachant que ce qui compte au final, c’est la régularité de l’entraînement. 20 minutes chaque jour ce n’est pas la mer à boire ! Bien sûr, il faut s’armer de patience, je dirais presque d’acharnement. Être convaincu que le travail paie. J’allais oublier un point important : le piano se joue à deux mains. Au début, c’est difficile car ce n’est pas évident de jouer par exemple staccato à la main gauche et legato à la main droite, mais un beau jour, sans s’en rendre compte, on y arrive.. comme par miracle !
  
  Je récapitule : une forte motivation, de l’envie (d’apprendre, de progresser, de se dépasser), de la ténacité, un minimum de disponibilité.. un zeste d’imagination voire de folie, voilà quelles sont à mon sens les clés du succès.

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un bœuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  Ça se passerait dans un bar de Montparnasse ou de Saint-Germain-des-Prés, hauts lieux du jazz. Dans mon délire, j’imagine une rencontre surprise en live avec quelques-uns de mes musiciens préférés : Django Reinhardt à la guitare, Miles Davis à la trompette, Eroll Garner au piano … et votre serviteur à l’harmonica. Le barman ferait office de percussionniste.. Ça aurait de la gueule non ? En guise d’intro, j’entamerais à l’harmonica, style S. Morricone, les 1ères mesures de l’Aria des variations Goldberg du grand Johann Sebastian. Puis j’inviterais mes potes à se lancer dans une impro déjantée sur ce thème mêlant les genres, les tempi et les rythmes, New Orleans, jazz manouche, latino, bossa nova, be-bop,.. Impro qui se terminerait par des soli de chaque musicien du génial trio, avant reprise du thème initial, cette fois par l’ensemble et sur un tempo de rythm’n blues façon Count Basie (« juste un p’tit disque de Count Basie » pour ceux qui se souviennent d’Henri Salvador) émaillé de quelques sonorités métallico-cristallines d’un xylophone improvisé par le barman.

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  En contrepoint (Bach, encore et encore) de ce que je vous ai raconté précédemment (cf supra question N° 3), j’ai envie d’évoquer à présent une anecdote plus positive, plus « love story » et qui correspond mieux à la tonalité de mes relations avec mes élèves. Je voudrais vous parler d’Éric, jeune trentenaire, professeur des écoles de son état. Un garçon bourré de talent, très motivé, guitariste à ses heures dans un groupe rock, que je vois régulièrement depuis près d’un an. Quand je l’ai connu, il avait un petit clavier numérique genre synthé de 52 touches, avait quelques notions basiques de solfège et souhaitait acquérir des bases solides de l’art du piano. Il a vite troqué son synthé gling-gling contre un piano numérique haut de gamme 88 touches / toucher lourd / 3 pédales et tutti quanti. Nous pouvions dès lors passer aux choses sérieuses, alternant répertoire classique et variété : « Jeux interdits » puis « Canon de Pachelbel », « Groupie du pianiste » et, bien sûr, l’incontournable « 1er prélude en do majeur de Bach » dont il me disait être fan.
  Il se débrouillait pas trop mal pour un débutant mais ça restait hésitant, heurté, mécanique .. Un jour, je vais chez lui (il habite dans un immeuble assez standing à Nogent-sur-Marne) et, avant de commencer le cours (respect des gestes barrières oblige), je passe vite fait à la salle de bains pour me laver les mains.
  Et là, j’entends, comme souvent dans ce genre d’immeuble, quelqu’un jouant du piano.
  Je reconnais immédiatement les sublimes harmonies du 1er prélude de Bach, fluides, enchaînées avec maestria et sensibilité, sur un tempo idéal, presque du Glenn Gould.. Je demande alors à mon Eric : « C’est qui ce pianiste qui joue si bien le 1er prélude ? » Et là, ô surprise, il me répond modestement : « Eh bien c’est moi », ce que je ne mis pas longtemps à constater de visu. J’étais scotché. Quel bonheur pour moi, quelle récompense !! Là maintenant, il est sur le prélude N°4 en mi mineur de Chopin (celui qui a inspiré Gainsbourg entre autres). Il butte encore un peu sur la polyrythmie par endroits mais nul doute qu’il va un jour me réitérer le coup du prélude de Bach !

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Cette question, il faudrait la poser par exemple à Nelly, une élève que j’ai le plaisir de voir le samedi matin aux aurores à Neuilly-Plaisance, qui vient d’ailleurs de poster un avis très élogieux sur le site Superprof. Elle apprécie particulièrement ma gentillesse légendaire, la patience avec laquelle je l’aide à venir à bout des pires difficultés techniques, ma façon très ludique d’aborder les notions parfois rébarbatives du solfège, genre « la clé de fa ou la mesure à 6/8 pour les nuls », en faisant souvent référence au ski, à la danse (des choses qui lui parlent), le fait qu’elle peut m’appeler à tout moment sur WhatsAp si « elle bloque » entre 2 cours, enfin l’impression qu’elle a de faire vraiment de la musique avec moi, et pas seulement reproduire des sons à partir d’un tuto sur internet. Vous pourriez également interroger Sarah, Christophe, Auriane ou encore les parents de Romane (14 ans), Mickael (9 ans), Louann (10 ans) et bien d’autres pianistes en herbe, tous ravis d’avoir trouvé the prof de piano « idéal » sur Superprof.
  Quant à moi, je voudrais remercier ici Superprof et toute sa sympathique équipe de m’avoir permis d’entrer en contact avec ces élèves qui me donnent tant de satisfactions en retour et à qui j’ai envie de dire « I love you » !!