Passer au contenu principalPasser à la recherchePasser au pied de page
Maison Connectée

Les assistants vocaux nous écoutent-ils vraiment ?

Amazon, Google et Apple proposent des assistants vocaux et enceintes connectées. © metamorworks / Adobe Stock

Alexa, Siri, Google... Voici sans doute les trois noms propres les plus prononcés chaque jour. Les assistants vocaux sont omniprésents, répondant à nos questions et demandes. Mais nous écoutent-ils uniquement pour pouvoir nous répondre, ou en permanence pour obtenir des données ?

Les murs n'ont pas d'oreilles, les assistants vocaux, si

C'est une question que l'on se pose forcément à partir du moment où une intelligence artificielle s'est installée dans son salon ou son téléphone. Peuvent-elles nous écouter en permanence et pour quelles raisons ? Pour la première partie de la question, la réponse est bien entendu "oui". Les assistants vocaux répondant par définition à des commandes vocales, ils sont forcément constamment à l'écoute, se déclenchant une fois les mots clefs prononcés ("OK SFR", "Alexa", "OK Google"...). Il s'agit bien d'une écoute passive, que les utilisateurs ont autorisée au moment d'approuver les conditions générales d'utilisation.

Les appareils connectés sont donc en veille, jusqu'à être déclenchés et les données récupérées ne sont pas supposées être envoyées en ligne, mais bien être sotckées dans le disque dur local. Bien entendu, comme dans une série, des agences gouvernementales type FBI ou CIA peuvent y avoir accès, ainsi que les moteurs de recherche, pour établir des publicités ciblées. Ces derniers mois, on a appris que des employés des GAFAs (Google, Amazon, Facebook et Apple) écoutaient bien certaines conversations, mais dans le seul but d'améliorer l'algorithme, en intégrant les requêtes des utilisateurs. C'est ce que l'on appelle le deep learning. Ces conversations écoutées ne concerneraient que 1% de la totalité et ne sont pas couplées aux comptes Google et Amazon.

The Wire

Il y a quelques mois, on apprenait ainsi que plus de 1000 employés de chez Amazon travaillaient au quotidien sur ces enregistrements, dans le but d'améliorer Alexa et l'expérience client. Et surtout, ces conversations sont totalement anonymes et les employés / écouteurs n'ont aucune possibilité de savoir qui ils sont en train d'écouter. En outre, il est également possible de désactiver l'utilisation des enregistrements vocaux, en modifiant les paramètres de confidentialité de son appareil.

Ces pratiques d'écoute devraient être encore davantage encadrées ou modifées dans un futur proche. Début août, l'autorité des protections de données de Hambourg a entamé une procédure administrative à l'encontre de Google, qui n'est plus autorisé à écouter ces conversations pour au moins trois mois. Ce qu'Apple a également décidé de faire dans la foulée, tandis qu'Amazon a préféré verser dans la transparence, expliquant sur l'application Alexa que les fichiers audio peuvent effectivement être manuellement révisés pour aider l'algorithme à s'améliorer, et rappelant comment faire pour désactiver l'envoi et l'écoute de ces fameuses conversations.

Les assistants vocaux nous écoutent donc bien et heureusement, puisque c'est qu'on leur demande. Mais seulement si vous le voulez bien et pour encore mieux vous répondre. Après tout, c'est si rare de nos jours de parvenir à trouver une oreille attentive...

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur