Yvelines : deux mois après l’incendie du Siaap, les causes du sinistre toujours inconnues

La direction de l’usine Seine-Aval de Saint-Germain-en-Laye continue de faire des aménagements pour accroître le traitement des eaux usées suite à l’incendie du mois de juillet.

 Saint-Germain-en-Laye, le 3 juillet. L’incendie avait complètement détruit tout un bâtiment de l’usine de traitement des eaux usées.
Saint-Germain-en-Laye, le 3 juillet. L’incendie avait complètement détruit tout un bâtiment de l’usine de traitement des eaux usées. Odile Tambou

    Où en est le Siaap? Après le grand incendie du 3 juillet qui a vu partir en fumée l'unité de clarifloculation, l'usine Seine-Aval de Saint-Germain-en-Laye (qui traitait alors 60 % des eaux usées d'Ile-de-France) a vu sa capacité de traitement dégringoler. Et des eaux non traitées ont été rejetées dans la Seine, provoquant une catastrophe écologique d'ampleur.

    Saint-Germain-en-Laye, ce jeudi. LP/M. Fi.
    Saint-Germain-en-Laye, ce jeudi. LP/M. Fi. Odile Tambou

    Ce jeudi, lors d'une réunion convoquée par la préfecture des Yvelines, le président du Siaap, Bélaïde Bedreddine, et la direction du syndicat interdépartemental ont tenté de rassurer les élus et la population avant de faire un point sur les travaux à venir.

    Des experts sur place ce jeudi

    Les causes encore inconnues. On sait que le feu est parti du local de stockage de chlorure ferrique mais la raison précise du sinistre est encore inconnue. Une première visite d'experts avait eu lieu le 9 juillet mais le point de départ du feu était inaccessible pour des raisons de sécurité.

    « Il a fallu deux mois pour évacuer les eaux souillées et sécuriser le local impacté », explique Yann Bourbon, le directeur du site Seine-Aval. Ce jeudi, une mission d'experts a pu pénétrer sur les lieux pour examiner plus avant le cœur du bâtiment. Leurs conclusions sont attendues.

    « Ce délai de deux mois pose tout de même question. Il faudra être très clair à ce sujet car cela contribuera à rassurer la population, insiste Philippe Rouleau (LR), le maire d'Herblay (Val-d'Oise). Depuis l'incendie, on n'est pas complètement tranquilles. »

    10 t de poissons morts

    Un traitement sous contrôle. Avant juillet, le site Seine-Aval traitait 2,3M de m³ d'eaux usées tous les jours. Une capacité tombée à 1,45M de m³ aujourd'hui. « Nous allons atteindre 1,7M de m³ à la fin de l'année, avant de parvenir à 2M de m³ au printemps 2020 », assure Yann Bourbon, le directeur de Seine-Aval.

    « Nous n'avons pas d'inquiétude pour cet hiver, assure le président du Siaap, mais il faudra être prêt pour la saison chaude, quand les températures vont remonter et que la Seine aura un faible débit. C'est dans ces conditions que le risque de mortalité piscicole est le plus fort. »

    Depuis l'incendie, le Siaap a récolté pas moins de 10 t de poissons morts, à cause du manque d'oxygène. Néanmoins, selon ses analyses, le nombre d'espèces n'a pas diminué et la densité des poissons a recommencé à croître durant l'été, même si une nouvelle pollution a eu lieu à la fin juillet.

    La pollution de la Seine après l’incendie au Siaap avait provoqué une forte mortalité chez les poissons. DR/Manu Desousa
    La pollution de la Seine après l’incendie au Siaap avait provoqué une forte mortalité chez les poissons. DR/Manu Desousa Odile Tambou

    « Des travaux sont menés avec la Direction régionale et interdépartementale de l'Environnement et de l'Énergie et les associations de pêcheurs pour réfléchir aux moyens de repeupler le fleuve », note Jacques Olivier, le directeur général du Siaap.

    Trois ans pour finir les travaux. 2019 va permettre de procéder au nettoyage et au diagnostic complet des travaux à mener. 2020 sera consacrée aux passations de marché avant que le chantier ne démarre en 2021 pour s'achever à la fin 2022. Pas moins de 6000m² ont été ravagés par les flammes.

    Le Siaap revoit la disposition des installations à l'occasion de ces travaux. Dans l'avenir, le chlorure ferrique sera stocké à l'extérieur de l'unité et non plus au centre comme c'était le cas tandis que « la charpente et la toiture seront repensées », précise le Siaap. L'ensemble des coûts devrait atteindre 80 M€ à 100 M€ selon le président du Siaap Bélaïde Bedreddine.