VIDÉO. On a testé le « bikepacking », le voyage à vélo sans s’encombrer

BICLOU, ÉPISODE 50. À vélo, les « bikepackers », s’imposent peu à peu sur les routes. Ces voyageurs se dépaysent sans s’alourdir, grâce à des sacoches accrochées à même leur monture. Dans le Vaucluse, terre de prédilection de la pratique, nous avons testé ces randonnées en mode ultraléger.

    Le départ est fixé au petit matin, à L’Isle-sur-la-Sorgue (84). Avec Laurent Belando, un cycliste chevronné, nous nous apprêtons à filer vers notre première randonnée bikepacking, une escapade à vélo en mode ultraléger. Au programme : une centaine de kilomètres dans le Vaucluse, l’une des destinations les plus prisées par les cyclistes adeptes de la bagagerie minimaliste.

    Lorsque vous partez à vélo en faisant le pari de n’emporter que l’essentiel, vous faites rapidement face à des choix cornéliens. Faut-il privilégier un stock conséquent de barres de céréales et faire l’impasse sur une paire de chaussettes supplémentaire ? Espérer coûte que coûte une météo clémente et laisser au placard pulls et imperméables, quitte à rentrer trempé ? « Quand on part, on part avec ses peurs », rassure Laurent Belando. Comprenez que si vous craignez d’avoir faim, vous aurez toutes les chances de prévoir vos provisions en excès. Et si vous êtes hypocondriaque, vous risquez de vous alourdir avec une trousse de secours plus volumineuse que de raison.

    S’alléger au maximum, c’est la philosophie même du « bickepacking », une forme de voyage à vélo qui s’impose peu à peu sur les routes. Quand on demande à Laurent Belando de détailler ce que peut bien être ce énième anglicisme, il pointe son matériel : « La définition, ça vient essentiellement des sacoches », glisse ce quadragénaire, auteur de « Vélos Nomades », une bible sur le sujet. « Si on voulait résumer, le bikepacking, c’est un peu l’équivalent du baroudeur à sac à dos et le cyclotourisme, c’est plus le voyageur à valise ».



    Depuis une grosse dizaine d’années, les adeptes de la discipline font de ces sacoches légères leurs alliées pour enchaîner des sorties à vélo de plusieurs jours plus sportives que le traditionnel cyclotourisme : « Tu prends plaisir à te séparer des choses inutiles et finalement profiter des choses que tu as à portée de main, comme le paysage qu’on a là », décrypte ce passionné. Et plutôt que de compter sur un porte-bagages volumineux pour harnacher ses affaires, le « bikepacker » accroche tout son attirail sur le vélo lui-même, grâce à des sangles et du velcro. Une manière de gagner de précieux kilos, une pointe d’aérodynamisme et de filer loin des sentiers battus plus aisément. « On essaye de quitter au maximum les routes pour essayer de se retrouver dans des endroits au calme où on se sent un peu privilégiés. Il y a une part d’exploration, une part d’aventure », souligne notre guide.

    Les équipementiers ont flairé la bonne affaire et proposent des gammes complètes de sacoches adaptées. Fourche, cadre, tube de selle et guidon peuvent être équipés et emporter près de 40 litres d’affaires. Un maigre attirail lorsque l’on sait que les cyclotouristes peuvent naviguer avec près de 100 litres de chargement.

    Le « bikepacking » peut, en revanche, peser un peu plus lourd sur votre porte-monnaie. Pour vous offrir quatre sacoches, il vous faudra débourser entre 250 euros et 450 euros, en fonction de la marque et de la gamme des produits. « Il n’y a pas besoin d’avoir un gros budget, il faut prévoir 30 balles pour une sacoche, 50 balles pour un hôtel, tempère Laurent Belando, au début il faut voir simple et y aller par étapes ». Les moins aguerris peuvent ainsi débuter avec deux jours d’expédition et une seule sacoche, tout en faisant étape dans une chambre d’hôtel, sans s’encombrer avec du matériel de camping.

    Pour les plus minimalistes, il existe d’ailleurs le « bikepacking carte bleue ». Là, il s’agit de partir avec presque rien, sauf une CB pour s’offrir des nuitées confortables sur la route et quelques victuailles sur le bord du chemin.