Groupe WhatsApp d’ados : « Un calvaire, il peut y avoir cent messages en deux minutes »

EXCLUSIF. Une enquête sur l’entrée en 6e que nous vous révélons montre que de nombreux parents laissent leurs enfants se servir de la célèbre messagerie, sans grand contrôle.

Sur nombre de groupes WhatsApp de classes, le niveau ne vole pas haut avec insultes, dénigrements, moqueries... (Illustration). LP/Arnaud Journois
Sur nombre de groupes WhatsApp de classes, le niveau ne vole pas haut avec insultes, dénigrements, moqueries... (Illustration). LP/Arnaud Journois

    « Qui peut m’envoyer l’exercice de maths ? J’ai pas eu le temps de le faire. » Dès le matin, 7 heures, Sacha (certains prénoms ont été modifiés), 13 ans, entend son portable vibrer. Comme lui, le groupe WhatsApp de sa classe se réveille. Le pré-ado est tenté mais ne lit pas chaque message. « C’est beaucoup de perte de temps », concède le collégien qui passe en 3e dans un établissement public réputé de l’ouest parisien. Sacha a l’habitude. Pour lui, tout a commencé en 6e, l’année de son premier portable et son premier groupe de classe au grand dam de sa mère, Clara. « Un calvaire, il peut y avoir cent messages en deux minutes », tempête cette femme 49 ans qui a bien tenté de surveiller les échanges de son fils. En vain.

    D’après une enquête exclusive menée cette année par Tralalere pour le programme Internet sans crainte (réalisé entre le 15 juin et le 31 juillet auprès de 1 000 parents dont les enfants rentrent en 6e), à l’entrée en 6e, 46 % des parents laissent leur enfant utiliser leur propre téléphone, 46 % l’équipent d’un appareil et 43 % l’autorisent à consulter WhatsApp sans vraiment savoir dans quel engrenage ils s’engouffrent. « Ils leur laissent utiliser un outil pour échanger avec les autres mais sans forcément leur donner de règles. Les enfants n’ont pas les codes. Très rapidement, cela part dans des conversations qui n’ont pas lieu d’être », met en garde Axelle Desaint, directrice d’Internet sans crainte et ancienne membre de la commission écran lancé par l’Élysée en 2024.