À Vaires-sur-Marne, la moitié des banderoles des Jeux olympiques a été dérobée

Pendant six semaines, la municipalité a constaté que des bâches aux couleurs de Paris 2 024 recouvrant les barrières disparaissaient au fur et à mesure que se déroulaient les Jeux olympiques et paralympiques. Au total, plus de la moitié a été volée. La maire de la commune, qui n’a pas déposé plainte, préfère prendre la chose avec dérision et leur souhaite une « belle seconde vie ».

Vaires-sur-Marne, été 2024. Pendant un mois et demi, la municipalité a constaté que des bâches aux couleurs de Paris 2024 recouvrant les barrières canalisant les flux de visiteurs disparaissaient au fur et à mesure que se déroulaient les Jeux olympiques et paralympiques. LP/Sophie Bordier
Vaires-sur-Marne, été 2024. Pendant un mois et demi, la municipalité a constaté que des bâches aux couleurs de Paris 2024 recouvrant les barrières canalisant les flux de visiteurs disparaissaient au fur et à mesure que se déroulaient les Jeux olympiques et paralympiques. LP/Sophie Bordier

    Certains sont prêts à tout pour conserver des souvenirs des Jeux olympiques. La commune de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), qui accueillait les épreuves de canoë-kayak et d’aviron au stade nautique olympique, s’est rendu compte que plus d’une quarantaine de banderoles aux couleurs olympiques, sur un total de quatre-vingt-dix, ont été dérobées. À tel point que la municipalité a été contrainte de retirer celles qui n’avaient pas encore été volées dès la soirée du dimanche 8 septembre, dernier jour des épreuves paralympiques, afin d’éviter qu’elles ne disparaissent toutes !

    Elles étaient bleues, violettes et la plupart ornées des anneaux olympiques et du logo Paris 2 024. En tout cas, elles attiraient l’œil des spectateurs tout en les aiguillant sur le chemin à prendre depuis la gare ou les lieux de dépose des navettes pour assister aux compétitions. Au total, près de 90 banderoles recouvraient les barrières de croix de Saint-André de la commune de 14 000 habitants le long du trajet de 2 km qui reliait la gare au stade nautique olympique. Edmonde Jardin, la maire (SE), raconte même avoir constaté une disparition en direct. Après s’être retournée « seulement quelques secondes », l’élue s’est aperçue que la bâche qu’elle venait de regarder avait disparue.

    « Elles ont été subtilisées tout au long des Jeux »

    Ainsi, des petits malins se sont mis régulièrement à les voler. Petit à petit, la municipalité a constaté qu’une, puis deux, puis des dizaines étaient retirées. « Elles ont été subtilisées tout au long des Jeux olympiques et paralympiques, révèle Edmonde Jardin, qui n’a pas déposé plainte. Nous avons donc été obligés de récupérer celles qui restaient afin de les préserver. »

    Vaires-sur-Marne. Environ 90 banderoles ont été accrochées par la municipalité le long du parcours de 2 kilomètres qui reliait la gare à la base nautique olympique.
    Vaires-sur-Marne. Environ 90 banderoles ont été accrochées par la municipalité le long du parcours de 2 kilomètres qui reliait la gare à la base nautique olympique.

    Résultat, les grandes bâches ont été enlevées le soir même de la fin des Jeux paralympiques. Si bien que certains habitants, manifestement déjà nostalgiques de cette parenthèse, se sont mis à avancer sur les réseaux sociaux comme Facebook que la mairie avait enlevé rapidement les banderoles et semblait « vouloir vite passer à autre chose ». « C’est faux. Nous sommes très fiers des Jeux, réagit la maire. C’était uniquement pour conserver ces bâches. »

    Des petits coins dédiés aux Jeux dans les écoles

    Car des établissements scolaires s’étaient manifestés auprès de la ville afin d’en récupérer quelques-unes dans une optique pédagogique. « Des écoles veulent aménager des petits coins autour des Jeux olympiques pour leurs élèves, se réjouit l’édile. C’est une très bonne idée pour les enfants. »

    Vaires-sur-Marne, été 2024. La maire, dont la commune a payé chaque  banderole, met en avant leur dimension symbolique.
    Vaires-sur-Marne, été 2024. La maire, dont la commune a payé chaque banderole, met en avant leur dimension symbolique.

    Si l’élue ne se souvient plus du coût exact de ces banderoles achetées aux frais de la mairie, elle met en avant leur dimension symbolique. « J’ai entendu que certaines communes les transformaient en sacs. Je ne sais pas ce que comptent en faire ceux qui les ont volées mais j’espère qu’elles auront une belle seconde vie ! »

    Reste à savoir si on les retrouvera sur les sites comme le Bon Coin où certains ont déjà commencé à revendre des objets des Jeux de Paris 2 024. Quant à ceux qui veulent les garder chez eux, on se demande bien où ils pourront mettre des banderoles de plusieurs mètres de long. Pas forcément seyantes dans un salon…