Gilets jaunes : «La France n’en peut plus !», estime Benjamin Griveaux

Le porte-parole du gouvernement, pressenti pour disputer la mairie de Paris à Anne Hidalgo dans un an, s’insurge contre les casseurs «enragés»… et déplore la «complicité » de certains Gilets jaunes.

 Paris, France, le 16 mars. Des manifestants sur la place de l'Etoile. L'acte 18 des Gilets jaunes à Paris a été particulièrement violents.
Paris, France, le 16 mars. Des manifestants sur la place de l'Etoile. L'acte 18 des Gilets jaunes à Paris a été particulièrement violents. LP / Olivier Corsan

    Porte-parole du gouvernement et très probable candidat à la mairie de Paris dans un an, Benjamin Griveaux condamne fermement les violences qui ont émaillé dans la capitale l'acte 18 de la mobilisation des Gilets jaunes.

    Que ressentez-vous après ces nouvelles images de violences et de pillage auxquels on a assisté à Paris ?

    BENJAMIN GRIVEAUX. Je vais vous dire mon sentiment : la France n'en peut plus! Nous faisons face à une minorité d'enragés. J'ai aussi vu samedi dans les rues des gens qui ont manifesté calmement pour le climat, notamment des jeunes, mais aussi des Français qui ont débattu dans les Conférences citoyennes régionales du Grand débat. Pour moi, ça c'est la France. Une France républicaine, démocrate, qui aime le débat. Ce qu'on a vu sur les Champs-Élysées, ce n'est pas la France. Il n'y a pas d'excuses à chercher quand on participe, encourage ou qu'on applaudit à des violences, des incendies et des pillages.

    Vous pensez à qui quand vous dites cela ?

    Quand je vois des gens autour des saccages qui, sans eux-mêmes se rendre responsables de départs de feu ou d'actes criminels, encouragent la violence et harcèlent les forces de l'ordre, il y a une part de complicité. Je pense aussi à toutes ces personnes qui font circuler des vidéos, des photos et des messages sur les réseaux sociaux. Ils encouragent et avivent la haine.

    Le très probable candidat à la mairie de Paris dans un an, Benjamin Griveaux./LP/ Olivier Corsan
    Le très probable candidat à la mairie de Paris dans un an, Benjamin Griveaux./LP/ Olivier Corsan LP / Olivier Corsan

    Cette « minorité d'enragés », ce sont des casseurs, des militants politiques… ?

    Un mélange de personnes qui refusent qu'en France il y ait des élections libres, un processus démocratique, qui veulent s'en prendre à la République et à ceux qui la servent. Qui mettent la vie des autres en danger. Samedi, une maman a été évacuée avec son bébé de 9 mois de son immeuble incendié. Qui croient-ils combattre en faisant cela? Autre symbole terrible, ce kiosque en feu sur les Champs-Élysées. Or, les kiosquiers, ce sont des gens qui travaillent dur et font vivre la liberté de la presse.

    Un syndicat de police a dit que cela « aurait pu être anticipé ». Notamment en surveillant mieux ce qui circulait sur les réseaux sociaux…

    Les blacks block et tous ces genres de groupuscules, n'agissent pas sur les réseaux sociaux. Ils n'annoncent jamais où ils vont se retrouver. Tout cela relève du banditisme. Quand on va commettre un acte criminel, on ne l'annonce pas sur les réseaux sociaux.

    Si la loi anticasseurs, qui sera prochainement examinée par le conseil constitutionnel, avait été effective, cela se serait passé différemment ?

    Une chose est sûre, cette loi peut permettre de mieux identifier en amont les personnes dont on pense qu'elles poseront problème, leur interdire de prendre part à une manifestation, mais également prévenir les violences grâce aux fouilles.

    Il faudrait interdire ce genre de manifestation ?

    On ne peut pas interdire ce qui n'est pas déclaré. Je rappelle qu'elles ne sont pas déclarées…

    Quelle image ces événements renvoient-ils de la capitale ?

    Pour les Parisiens, il est insupportable de voir la plus belle ville du monde et ses commerçants éprouvés comme cela. Ils avaient déjà beaucoup souffert au moment des fêtes. Heureusement que l'État a été là pour mettre en place des dispositifs de compensation. Nous serons toujours à leurs côtés.

    Une police municipale aurait changé les choses ?

    Forcément, dans ce contexte-là, elle serait un complément utile à la police nationale : en repérant en amont les groupes hostiles qui se constituent, pour orienter les piétons et touristes vers les zones plus sécurisées, pour être auprès des commerçants, en prévention, pour sécuriser des vitrines.

    Certains dans l'opposition étrillent Emmanuel Macron, en week-end au ski, pendant qu'il y a des violences à Paris…

    C'est une fausse polémique. Il a présidé la Cellule interministérielle de crise à Paris, et s'est évidemment tenu informé minute par minute toute la journée. Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur se sont rendus sur place. Si nos oppositions n'ont que cela à dire, il faut s'interroger. J'attends dans ces moments-là un peu de dignité et d'unité nationale.