Vingt ans après la tempête du siècle, les bois de la capitale ont retrouvé leurs couleurs

Les deux poumons verts de la capitale sont loin d’avoir retrouvé leur luxuriance de la fin du XXe siècle. Mais les traces du passage de la terrible tempête Lothar sont de moins en moins visibles.

 Bois de Boulogne en décembre 1999. La moitié des arbres des deux bois parisiens avait été mise à terre par la tempête Lothar.
Bois de Boulogne en décembre 1999. La moitié des arbres des deux bois parisiens avait été mise à terre par la tempête Lothar. LP/P.L.

    C'était il y a vingt ans, presque jour pour jour. Dans la nuit du dimanche 26 décembre 1999, des vents d'une violence inouïe avaient traversé tous le nord de la France, ravageant tout sur leur passage. La capitale, où des rafales de près de 170 km/h avaient été mesurées, s'était réveillée dans un paysage de désolation. Outre le mobilier urbain et les équipements publics, la « végétation » avait énormément souffert du passage de Lothar.

    Près de 4000 arbres d'alignement (presque 2% du total) avaient été déracinés. Mais c'est surtout dans les bois de Boulogne et de Vincennes (le plus exposé au vent) que la tempête avait tourné à la catastrophe écologique. Pas moins de 150.000 arbres (soit un arbre sur deux) avaient été mis à terre en quelques heures. Vingt ans plus tard, l'image des immenses clairières parsemés de troncs que la tempête avait percée dans les bois n'est plus qu'un lointain mauvais souvenir.

    Un vaste plan de repeuplement

    Le plan de repeuplement forestier avait débuté dès l'automne 2000, après une phase de déblaiement longue de près de 10 mois (et pour laquelle le concours de l'armée avait été demandé). Il a permis de redonner « relativement rapidement » des couleurs aux deux espaces boisés. «L'ensemble des zones détruites a été reconstitué au printemps 2004 pour le bois de Vincennes et au printemps 2005 pour le bois de Boulogne », précise-t-on au service des espaces verts de la Ville.

    Le plan de restauration n'a cependant pas visé à refaire les bois à l'identique. «L'idée de miser, partiellement du moins, sur la régénération naturelle pour reconstituer le bois a été bien respectée à Paris», confirme Georges Feterman, président de l'association Arbres. Le «service de l'arbre » de la mairie de Paris a par ailleurs tiré des enseignements de la tempête.

    Le programme de reboisement (300.000 plants et plus de 10.000 hautes-tiges dans les deux sites) s'est donc attaché à diversifier les espèces replantées : des chênes, des érables ou des charmes ont donc été préférés aux résineux qui présentaient plus de résistance au vent durant la tempête hivernale et qui avaient été les premiers à tomber.

    Les opérations de «réparation arboricole» post-Lothar ont permis d'améliorer la biodiversité des bois parisiens. Selon les spécialistes, il faudra cependant encore 3 ou 4 décennies avant que ces deux sites retrouvent leur densité végétale d'avant 99.