Paris : le calvaire des habitants du 164, rue de Saussure

Le maire du XVIIe fait aujourd’hui appelle à la police judiciaire pour lutter contre les marchés de la drogue qui s’organisent entre les cinq immeubles en bordure des Maréchaux.

 Derrière ces cinq grands immeubles aux 400 appartements, se joue un trafic de drogue.
Derrière ces cinq grands immeubles aux 400 appartements, se joue un trafic de drogue. DR.

    « Trafic de stupéfiants, regroupements tardifs de jeunes, squat des parties communes, nuisances sonores, insécurité, incivilités »… La liste est longue des difficultés vécues au quotidien par les habitants du 164, rue de Saussure face à un véritable trafic de drogue qui gangrène tout cet ensemble de cinq immeubles. Une triste situation que l'on retrouve dans d'autres quartiers parisiens. Dans un communiqué rédigé par Geoffroy Boulard, le maire LR du XVIIe, en appelle aujourd'hui à la police judiciaire et au bailleur social ICF Habitat La Sablière.

    Un quartier qui a bonne figure

    En bordure des Maréchaux, non loin du faisceau de rails de la gare Saint-Lazare, cet ensemble de cinq immeubles de dix étages, ne comptant pas moins de 400 appartements a plutôt bonne figure. « C'est géré par une filiale de la SNCF. Auparavant, des cheminots occupaient les étages. Mais petit à petit, cela a changé », regrette Jean Goby, 66 ans, l'un des responsables de l'Amicale des locataires. Depuis 40 ans qu'il habite ici, il a tout vu. C'est lui qui organise les activités des seniors, « pour créer du lien social » et qui a préparé le Noël des enfants. Aidé d'un autre membre, leur site Internet montre une résidence idéale.

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    Mais tous les locataires commencent à en avoir « ras-le-bol » des dérives qu'ils voient se développer depuis deux ans. « Ce sont surtout les entrées 2, 6 et 9 qui sont occupées. Le soir, il y a de véritables trafics de drogue. La grille du parking en sous-sol est sans arrêt cassée, les places de stationnement y sont squattées et selon le moment, les clients viennent se fournir ici ou là. Les trafiquants leur prêtent même des trottinettes pour qu'ils repartent tranquillement », décrivent les habitants aux premières loges.

    Il y a les problèmes en dehors des immeubles et les occupations intérieures : les halls encombrés de matelas, de canapés… « C'est lourd à supporter. C'est pesant. Mais il n'y a pas d'agression physique », reconnaissent quand même les locataires qui préfèrent rester anonymes.

    Appel aux renforts de la PJ

    Geoffroy Boulard, compte les points. Dénonce même la « démission du bailleur », alors que le directeur de la Sablière a repoussé à plusieurs reprises un rendez-vous. Le GPIS (groupement de protection interbailleurs de sécurité) tout comme le commissariat local sont, selon lui, dépassés par la situation. Il a alors fait appel aux renforts, directement au directeur de la PJ, dont les bureaux sont désormais voisins.

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    « Il y a bien des dysfonctionnements de nature très diverse. Certains points concernent la police », se défausse la direction de la Sablière qui note une présence importante de ses employés sur place : « Une équipe de proximité renforcée avec 2 gardiens et 3 employés d'immeubles, soit 5 personnes, pour 397 logements et 10 cages d'escalier, sont présents. Une étude est en cours pour un réaménagement du parking aérien et le regroupement des locaux poubelles pour éviter le dépôt d'ordures « sauvage » » décrivent les services de la Sablière.

    Ce n'est pas assez pour le maire qui a saisi l'Agence Nationale de Contrôle du Logement Social pour le cas « Saussure ».

    Quant à la propreté, l'insalubrité, les encombrants abandonnés dans les sous-sols, il en va de l'information aux locataires. La régie de quartier « Passerelle 17 » a même été missionnée depuis plusieurs années « pour sensibiliser les locataires au jet de détritus par les fenêtres ».