Dans l’Oise, faire son marché coûte que coûte

Figurant parmi les 13 villes qui ont obtenu une dérogation pour maintenir leurs marchés de plein air, Compiègne et Creil ont accueilli camelots et clients ce mercredi matin. Avec des organisations diverses.

 Compiègne, mercredi. Malgré un dispositif de sécurité très encadré, les clients étaient au rendez-vous dans la rue Saint-Corneille.
Compiègne, mercredi. Malgré un dispositif de sécurité très encadré, les clients étaient au rendez-vous dans la rue Saint-Corneille. LP/Alexis Bisson

    Faire son marché, quoi qu'il en coûte. Interdits par décret depuis mardi afin de lutter contre la propagation du coronavirus, treize communes de l'Oise ont obtenu à la hâte une dérogation pour maintenir leurs rendez-vous de plein air.

    Comme Compiègne, où 17 camelots ont pris place le long de la rue Saint-Corneille, dans une configuration inédite, ce mercredi. Avec des conditions très strictes, appliquées à la lettre : barrières aux points d'accès et de sortie, comptage, jauge de 60 clients, message sonore rappelant les consignes, marquage au sol pour tenir les distances de sécurité…

    A Compiègne, douze agents de la ville mobilisés

    « J'ai une personne qui sort », martèle dans son talkie-walkie un des agents réquisitionnés. Au marché de la cité impériale, douze salariés de la ville ont été mobilisés. « C'est une sacrée logistique, confie le placier. Mais les choses se passent bien. Les gens respectent les consignes. Et les camelots sont très reconnaissants. »

    Un marché que n'aurait raté pour rien au monde Chantal, inconditionnelle de ce rendez-vous. « On est davantage contraints mais je préfère ça plutôt que d'aller dans un magasin », confie la retraitée. Un peu plus loin, Catherine retrouve quant à elle son maraîcher habituel. « Ça permet de continuer à vivre et de faire vivre les commerçants, confie-t-elle. Les gens qui peuvent encore travailler, il faut les faire travailler. »

    Décision également saluée par les vendeurs présents. « Il faut qu'on trouve nos marques, mais ça se passe très bien, appuie Valérie Cauffet, maraîchère et présidente de l'association des commerçants du marché de Compiègne. Dans l'Oise, on a quinze jours d'avance sur le reste de la France. On est mieux préparés. »

    Organisation moins rigoureuse à Creil

    L'affirmation ne vaut pourtant pas pour tout le département. À Creil, l'organisation semble en effet bien moins rigoureuse. D'ailleurs, sans les traits de distanciation tracés sur le sol de la place Carnot devant les étals, pas évident de faire la différence avec un marché habituel. Pas de contrôle ou de comptage aux entrées. Mais il faut bien l'admettre, on ne se bouscule guère en ce mercredi matin.

    « Les clients ne sont pas au rendez-vous, constate dépité un commerçant portant un masque, et retranché derrière un film plastique tendu tout le long de l'étal. Quand j'ai appris que le marché était maintenu, j'étais plutôt content mais ce matin, je me demande si je ne serais pas mieux chez moi. Sauf que les trois marchés de Creil, c'est tout ce qui nous reste pour vendre. Tous les autres ont été suspendus. »

    « Les autorisations sont révocables à tout moment. »

    Celui du mercredi est loin d'être celui qui attire le plus de clients. Ils seront sans doute plus nombreux pour le marché du Plateau de Creil et pour celui de samedi, toujours place Carnot. Avec peut-être aussi une organisation plus pointilleuse. Mieux vaut pour la ville, si elle ne veut pas voir la préfecture sévir.

    Les services de l'Etat effectueront en effet des contrôles « pour s'assurer du respect des mesures sanitaires ». Et préviennent : « Les autorisations sont révocables à tout moment. »

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