La journaliste russe opposée à l’offensive en Ukraine écope d’une nouvelle amende

Marina Ovsiannikova était intervenue en mars sur une chaîne de télévision pro-Kremlin, affublée d’une pancarte, pour dénoncer l’offensive en Ukraine. Elle a été reconnue coupable d’avoir « discrédité » l‘armée russe ce lundi et doit payer une amende de 650 euros.

Marina Ovsiannikova a interrompu en direct le journal télévisé d'une des principales chaînes russes. en mars dernier. DR
Marina Ovsiannikova a interrompu en direct le journal télévisé d'une des principales chaînes russes. en mars dernier. DR

    Les représailles judiciaires se poursuivent. La journaliste russe Marina Ovsiannikova, célèbre pour avoir interrompu le journal d’une chaîne d’État russe, a été condamnée lundi à une nouvelle amende pour avoir dénoncé le conflit. Elle avait surgi à la télévision, portant une pancarte dénonçant l’offensive en Ukraine et la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir. Le tribunal administratif de Moscou l’a reconnue coupable d’avoir « discrédité » l’armée russe et l’a condamnée à payer une amende de 40 000 roubles, ce qui équivaut à environ 650 euros selon le taux de change actuel.

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    Son avocat, Dmitri Zakhvatov, a indiqué que la journaliste avait été condamnée sur la base d’un message qu’elle avait publié sur Facebook.

    D’autres poursuites pénales

    Les images de son geste ont fait le tour du monde. De nombreuses personnes ont salué son courage, dans un contexte de répression de toute voix critique en Russie. Pourtant la journaliste avait déjà été arrêtée et condamnée fin juillet à payer une amende pour le même motif. Deux condamnations à moins de six mois d’intervalle ouvrent la voie à une affaire au pénal, avec de potentielles conséquences judiciaires beaucoup plus lourdes. Mais la journaliste a échappé au pire : pour « diffusion de fausses informations », elle risquait quinze ans de prison.

    Marina Ovsiannikova, qui continue de critiquer vivement l’offensive en Ukraine malgré les menaces judiciaires, a également partagé le texte de sa défense, tout en ironie, qu’elle a lu devant le juge lundi. « J’admets que c’est bien l’Amérique et l’Europe qui ont conduit au fait qu’en Russie il n’existe plus de liberté d’expression, de tribunal indépendant ou d’élection libre. Ou que des gens sont emprisonnés pour avoir appelé à la paix », a-t-elle notamment dit.