Trois secouristes tués dans le sud du Liban après une attaque israélienne, selon Beyrouth

L’équipe de la Défense civile libanaise éteignait des incendies provoqués par de récentes frappes israéliennes lorsqu’elle a été touchée. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a qualifié l’attaque de « nouvelle agression ».

Trois secouristes ont été tués et deux autres blessés lors d'une attaque israélienne contre une équipe de la Défense civile qui éteignait des incendies dans le sud du Liban, selon les autorités nationales. AFP/Rabih Daher.
Trois secouristes ont été tués et deux autres blessés lors d'une attaque israélienne contre une équipe de la Défense civile qui éteignait des incendies dans le sud du Liban, selon les autorités nationales. AFP/Rabih Daher.

    Le ministère de la Santé libanais a annoncé samedi que trois secouristes avaient été tués et deux autres blessés lors d’une attaque israélienne contre une équipe de la Défense civile qui éteignait des incendies dans le sud du Liban.

    « L’ennemi israélien a pris pour cible une équipe de la Défense civile libanaise qui éteignait des incendies provoqués par les récentes frappes israéliennes dans le village de Froun, ce qui a entraîné le martyre de trois secouristes », a indiqué le ministère dans un communiqué, ajoutant que deux autres personnes avaient été blessées dont l’une se trouvait dans un état critique.

    Dans un communiqué, la Défense civile a confirmé la mort de trois de ses membres dans « une frappe israélienne qui a visé un véhicule de pompiers ». Le ministère a condamné « cette attaque israélienne flagrante qui a visé une équipe d’un organe officiel de l’État libanais ».

    « Violation flagrante des lois internationales »

    Dans un communiqué, le Premier ministre libanais Najib Mikati a qualifié l’attaque de samedi de « nouvelle agression » et de « violation flagrante des lois internationales ».

    Le mouvement Amal, allié du Hezbollah, a par la suite déclaré que deux de ses membres figuraient parmi les victimes, tués « alors qu’ils accomplissaient leur devoir humanitaire ».



    Selon le ministère de la Santé, cette attaque est « la deuxième du genre contre une équipe d’urgence en moins de 12 heures ».

    Plus tôt samedi, le ministère a en effet déclaré que deux membres du personnel d’urgence du Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, avaient été blessés lorsque « l’ennemi israélien a délibérément ciblé » la zone entourant l’incendie qu’ils allaient éteindre à Qabrikha (sud), entraînant la perte de contrôle de leur véhicule.

    Une série d’attaques du Hezbollah

    Samedi, le Hezbollah a annoncé une série d’attaques contre des troupes et des positions israéliennes près de la frontière, notamment à l’aide de roquettes Katioucha, certaines en réponse aux « attaques de l’ennemi israélien » contre le sud du Liban.

    L’agence de presse nationale libanaise a rapporté des frappes aériennes et des bombardements israéliens sur plusieurs zones du sud du pays.

    L’armée israélienne, elle, a déclaré avoir identifié des « projectiles » en provenance du Liban, interceptant certains d’entre eux. Elle a précisé avoir frappé une « infrastructure militaire du Hezbollah et une rampe de lancement » de roquettes dans la région de Qabrikha et tiré à l’artillerie dans d’autres zones du sud du Liban.

    614 morts depuis le début des violences transfrontalières

    Dans un communiqué, le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, a indiqué que 27 membres des services d’urgence et agents de santé avaient été tués et 94 autres blessés « en raison de l’agression (israélienne) », depuis octobre.

    Deux hôpitaux et 21 centres de santé ont été « ciblés », tandis que 32 véhicules de pompiers ou d’ambulances ont été « mis hors service ou partiellement endommagés », selon le communiqué qui demande la fin du « ciblage répété et délibéré des travailleurs de la santé et des civils ».

    Le sud du Liban est le théâtre d’échanges de tirs quasi-quotidiens entre le Hezbollah et l’armée israélienne depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre, entre Israël et le Hamas palestinien, un allié du mouvement libanais pro-Iran.

    Au Liban, ces violences transfrontalières ont fait 614 morts, en majorité des combattants du Hezbollah mais également au moins 138 civils, selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, 24 soldats et 26 civils ont été tués, selon l’armée.