Brexit : Londres et l’UE «d’accord» pour une période de transition

La période de transition post-Brexit, durant laquelle Londres ne participera plus aux décisions de l’UE mais appliquera encore ses règles, prendra fin le 31 décembre 2020.

 Bruxelles (Belgique), le 19 mars 2018. David Davis, le négociateur britannique, et Michel Barnier, son homologue européen.
Bruxelles (Belgique), le 19 mars 2018. David Davis, le négociateur britannique, et Michel Barnier, son homologue européen. REUTERS/François Lenoir

    L'Union européenne et le Royaume-Uni ont franchi une étape importante ce lundi en se mettant d'accord sur « une large partie » du traité de retrait du Royaume-Uni de l'UE. Ils ont notamment trouvé un accord sur les termes d'une période de transition post-Brexit, ont annoncé les négociateurs des deux parties, Michel Barnier et David Davis. Cette période de transition est souhaitée par Londres pour éviter les conséquences d'une rupture brutale fin mars 2019 (date de sortie officielle du Royaume-Uni de l'Union européenne), en attendant que soient conclus des accords commerciaux entre l'UE et le Royaume-Uni. La période de transition post-Brexit prendra fin le 31 décembre 2020.

    « Pendant cette période, le Royaume-Uni ne participera plus » aux prises de décisions au sein de l'UE, tout en devant en appliquer les règles, a expliqué Michel Barnier, le négociateur européen lors d'une conférence de presse. Londres conservera en revanche « tous les bénéfices du marché unique et de l'union douanière », a-t-il ajouté.

    « Une étape décisive »

    Les négociateurs ont par ailleurs convenu que les citoyens britanniques et des 27 « qui arriveront pendant la période de transition bénéficieront des mêmes droits que ceux arrivés avant le Brexit » dans un pays européen ou au Royaume-Uni.

    « Ce que nous vous présentons aujourd'hui avec des vides est un bien un texte juridique conjoint qui constitue à mes yeux une étape décisive », a encore expliqué Michel Barnier lors d'une conférence de presse.

    Sur la question épineuse de la frontière irlandaise, les deux parties ont trouvé un compromis provisoire. « Nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui pour que la solution du backstop fasse partie du texte juridique de l'accord de retrait », a annoncé Michel Barnier. Il faisait référence à la proposition européenne de mettre en place un « espace réglementaire commun » incluant l'UE et l'Irlande du Nord, « sans frontières intérieures », en l'absence de toute autre solution satisfaisante.

    Trouver un équilibre sur la question de la frontière irlandaise

    Theresa May avait vertement répliqué à ce texte, assurant qu' elle n'accepterait « jamais » ces dispositions concernant la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, qui menacent selon elle l'intégrité du pays. « Nous avons accepté la nécessité d'inclure un texte juridique qui décrit » cette solution, a affirmé le ministre britannique du Brexit David Davis. « Mais notre intention est toujours de parvenir à un partenariat qui est si rapproché qu'il ne requiert pas de mesures spécifiques en lien avec l'Irlande du Nord », a-t-il ajouté, précisant que Londres continuait d'étudier différentes options. L'objectif des 27 est de trouver un équilibre entre « l'absence de frontière dure en Irlande » et le « respect de l'intégrité du marché unique », a de son côté rappelé Michel Barnier.