Brexit : Boris Johnson plie une nouvelle fois devant le Parlement

Le Premier ministre ne fera pas obstruction au projet de loi « anti no-deal » initié par les travaillistes et une partie de sa majorité.

 Après des heures de discussion et de bagarre, le Premier ministre Boris Johnson quitte la Chambre des Communes dans la nuit de mercredi à jeudi.
Après des heures de discussion et de bagarre, le Premier ministre Boris Johnson quitte la Chambre des Communes dans la nuit de mercredi à jeudi. REUTERS/Henry Nicholls

    Et dire que l'on n'en est qu'au milieu de la semaine! Après avoir perdu sa majorité à la Chambre des Communes et échoué à convoquer des élections anticipées mercredi, six semaines après son arrivée aux commandes, le Premier ministre britannique Boris Johnson a accepté jeudi matin, à l'aube, de ne pas faire d'obstruction au texte législatif demandant un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020.

    Le gouvernement Johnson s'est « engagé » à laisser ce texte « suivre toutes les étapes en cours » à la Chambre des Lords (chambre haute du Parlement) jeudi et vendredi, « le texte retournant ensuite lundi à la Chambre des Communes pour d'éventuelles autres considérations », a tweeté le groupe parlementaire du Parti travailliste, principale formation d'opposition.

    Jusque-là, l'opposition à un Brexit sans accord redoutait qu'à la Chambre des Lords, les alliés de Boris Johnson tentent de ralentir l'avancée du texte par une multiplicité d'amendements. Or, le temps presse, le Premier ministre ayant décidé de suspendre le Parlement jusqu'au 14 octobre, soit deux semaines avant la date actuelle du Brexit, le 31. Les Lords devraient avoir tout bouclé vendredi à 17 heures.

    En plus de s'être attiré les foudres de ses ennemis traditionnels, Boris Johnson a été désavoué par 21 députés conservateurs modérés - dont des poids lourds du parti - qui ont voté avec l'opposition mardi pour contrecarrer sa stratégie sur le Brexit. Le chef du gouvernement les a tous exclus du parti et n'a désormais plus de majorité à la Chambre des communes. Mais « BoJo » ne « compte pas démissionner » selon un porte-parole de Downing Street.

    Pour l'ancien maire de Londres, ce terrible camouflet en interne l'oblige à se tourner vers Bruxelles avec diplomatie : toute demande de report doit être approuvée à l'unanimité des 27 autres Etats membres de l'Union européenne.

    Petit soulagement ? Johnson a reçu le soutien de son allié le président américain Donald Trump. « Il sait comment gagner. Ne vous inquiétez pas, ça va aller », a déclaré mercredi soir M. Trump depuis le bureau ovale.