La chambre régionale des comptes épingle le budget de Viry-Chatillon

Selon le rapport que vient de publier la CRC, la situation financière de la ville reste préoccupante. Et c’est en matière de gestion des ressources humaines qu’elle doit faire des économies.

 Viry-Chatillon, mardi 24 décembre 2019. La chambre régionale des comptes a examiné la gestion de la ville de Viry-Chatillon à partir de 2013.
Viry-Chatillon, mardi 24 décembre 2019. La chambre régionale des comptes a examiné la gestion de la ville de Viry-Chatillon à partir de 2013. LP/Nolwenn Cosson

    Si la municipalité s'est engagée dans une politique de désendettement, « la situation financière de la commune est préoccupante ». La chambre régionale des comptes (CRC) a examiné la gestion de Viry-Chatillon à partir de 2013. Et son rapport qu'elle vient de publier est alarmant. « La capacité d'autofinancement ne permet plus de couvrir le remboursement des annuités en capital de la dette, peut-on lire. Dans ces conditions, l'investissement est principalement financé par le recours à l'emprunt. Le remboursement de la dette nécessite, en 2018, la mobilisation de 14 années de capacité d'autofinancement brute. »

    « En 2008, c'était de 80 années », rappelle Jean-Marie Vilain (Les Centristes) qui a pris la tête de la commune en mars 2014. Il assure avoir engagé très rapidement une politique d'assainissement budgétaire. « Nous avons lancé de nombreuses actions pour réaliser des économies de gestion. Pour cela, nous nous sommes basés sur des audits commandés par nos prédécesseurs, qui n'avaient pas mis en place les recommandations. Il faut du courage pour faire des économies. »

    Des efforts à réaliser autour du personnel communal

    Des actions qui ont été, selon l'élu, efficaces. La preuve ? « En septembre 2014, le préfet m'a convoqué pour m'informer que la commune était dans le rouge, se souvient le maire. L'année suivante, il m'a stipulé que si la situation restait compliquée, des efforts avaient été faits. Depuis, je n'ai plus eu de nouvelles de lui à ce sujet. »

    Mais pour la CRC, de nouvelles mesures doivent être mises en place. À commencer sur le temps de travail du personnel communal. « C'est en matière de gestion des ressources humaines que la commune dispose de leviers importants pour réduire ses charges de gestion, assure le rapport. Outre le niveau encore élevé de ses effectifs et le recours excessif aux heures supplémentaires, la commune doit revoir la durée annuelle du travail des agents qui reste inférieure à la durée réglementaire de 1 607 heures. »

    La baisse des impôts, une promesse non tenue

    Des recommandations déjà prises en compte. « On ne vire pas des fonctionnaires. Et nous devons réduire nos effectifs tout en maintenant la qualité de nos services. C'est quelque chose qui se fait sur la durée. Le travail de vacataires a été réattribué à des agents de la fonction publique territoriale. Il y a encore des efforts à faire, nous travaillons dessus avec les responsables du personnel », assure Jean-Marie Vilain qui rappelle que la CRC n'a émis aucun rappel aux droits. « Tout ce que nous avons entrepris est rigoureusement dans les clous », se félicite-t-il.

    Les élus d'opposition ont une autre analyse. « Quand on ne fait pas grand-chose pour la commune, on ne dépense pas beaucoup, dénonce Lydie Zénéré-Lima (SE), candidate aux élections municipales. Il ne faut pas oublier que 80 % des réalisations ont été subventionnées par le département. Qui lui n'a pas hésité à augmenter les impôts. Quant au maire, il s'était engagé à baisser le taux d'imposition dans la commune. Il n'a pas tenu sa promesse. »

    En cause, le gouvernement de Hollande. « Depuis le vote de la baisse des dotations, la ville a perdu 8,7 millions d'euros, c'est quelque chose que nous ne pouvions pas prévoir en 2014, se justifie le maire qui vient de voter, pour la sixième année consécutive, le maintien des taux d'imposition locaux. Avec 2,8 millions d'euros de baisse de dotations en moins, nous aurions tenu notre promesse. »