GM&S : les salariés oscillent entre inquiétude et colère

Alors que l'avenir de l'usine de la Souterraine est examiné ce lundi matin par la justice, les 277 salariés restent inquiets. Seul candidat en lice, GMD ne reprendrait que 120 personnes.

La Souterraine (Creuse), le 24 juillet. Après une longue attente, les ouvriers devraient en savoir plus sur leur sort en milieu de semaine.
La Souterraine (Creuse), le 24 juillet. Après une longue attente, les ouvriers devraient en savoir plus sur leur sort en milieu de semaine. AFP/PASCAL LACHENAUD

    Les vacances d'été n'ont pas apaisé les tensions. A la Souterraine, dans la Creuse, les nerfs des salariés de l'usine GM&S sont toujours à vif. Ce lundi matin, la plupart des 277 ouvriers du site ont prévu d'aller manifester leur colère et leur inquiétude devant le tribunal de commerce de Poitiers, où se tiendra une énième audience pour étudier la seule offre de reprise du site de l'équipementier automobile par l'emboutisseur GMD. La décision définitive devrait ensuite être annoncée mercredi ou jeudi.

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    « On ne s'attend pas à un miracle, soupire Yann Augras, le responsable de la CGT. Mais, pour nous, cette offre n'est pas du tout pérenne, ni pour les salariés ni pour l'usine. » D'ailleurs, lors d'un vote consultatif organisé vendredi, les salariés de l'usine ont jugé l'offre de GMD « insuffisante » sur le plan de l'emploi. Et ont donné un avis défavorable pour cette reprise.

    120 salariés repris sur 277

    Pourquoi ? Tout d'abord parce qu'ils ne croient pas vraiment en l'intérêt du repreneur pour leur site. Et surtout parce que, sur les 277 salariés, 120 seulement seront repris. Or, ceux qui resteront sur le carreau n'obtiendront aucune indemnité supralégale. « Certains ont trente ans de maison, des enfants en études supérieures ou un conjoint qui ne travaille pas, décrit Yann Augras. Quand on sait que GM&S est le deuxième employeur du secteur, on comprend que ce sera compliqué pour eux de rebondir. » Mais, pour l'instant, personne ne semble prêt à modifier la donne. Ni l'Etat ni les constructeurs comme Renault et PSA, qui ont déjà mis au pot à hauteur de 15 millions d'euros pour permettre à GMD de déposer son offre.

    A Bercy, on s'inquiète tout de même d'une éventuelle réaction violente des salariés, à l'issue de la décision. « Les noms des ouvriers qui ne seront pas gardés devraient être connus une semaine après la décision du tribunal, prévient le syndicaliste de la CGT. Il est difficile de savoir comment ils réagiront. Mais c'est là que les choses risquent de tourner au vinaigre. »

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