Pierre Ménès visé par une enquête préliminaire pour harcèlement moral

Un ancien assistant a porté plainte contre le journaliste et l’accuse d’avoir fait de sa vie «un enfer». La grande gueule de Canal+ va également saisir la justice.

 Pierre Ménès, journaliste à Canal+, est visé par une plainte.
Pierre Ménès, journaliste à Canal+, est visé par une plainte. LP/Arnaud Journois

    Il a lâché la bombe sur Twitter pendant que toute la France fêtait Noël. Embauché par Pierre Ménès pour l'assister sur l'une de ses émissions pour le groupe Canal Plus, Emmanuel Trumer a détaillé mardi soir sur le réseau social sa plainte pour harcèlement moral et injure sexiste non-publique en raison de l'orientation sexuelle, contre le journaliste star du « Canal Football Club ». Déposée fin septembre, elle a conduit, selon nos informations, à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) et à l'audition du jeune homme, aujourd'hui âgé de 28 ans, au commissariat de Boulogne-Billancourt mi-novembre. Le dossier doit être bouclé dans les prochaines semaines.

    L'origine de l'histoire remonte à la rentrée 2017. Emmanuel Trumer est recruté comme assistant au sein de la société de production FLab, par Pierre Ménès pour « 19h30 PM », nouvelle émission animée par le fantasque journaliste, sur Canal + Sport. « Un piston, assume aujourd'hui Trumer. C'était un service rendu contre un emploi équivalent que ma famille a offert à son fils (NDLR : son père est l'agent de Ménès pour le cinéma). Mais Pierre Ménès a fait de ma vie un enfer. »

    «Tout cela est affectif»

    Selon Emmanuel Trumer, Pierre Ménès le rabaisse régulièrement en public, l'affublant du sobriquet « mon petit assistant pédé ». Sur un texto diffusé sur les réseaux sociaux attribué au journaliste, le mot apparaît au détour d'une conversation. « Il me présentait de la sorte quand on allait rencontrer des joueurs et des dirigeants à l'hôtel avant les matchs », poursuit l'intéressé. Contactées, plusieurs personnes citées par le journaliste n'ont pas souhaité confirmer ou infirmer ces déclarations.

    « C'est peut-être la coutume dans ce milieu, mais ça n'est pas admissible, souligne l'avocat de l'ancien assistant parti au début de l'été 2018, Didier Seban. Il y avait dans ces propos une volonté d'humilier mon client qui était son subordonné au travail. » Une version totalement réfutée par l'avocat de Pierre Ménès, Arash Derambarsh. « Mon client a un langage fleuri, à l'image de beaucoup de Français, mais tout cela est affectif. Emmanuel était son protégé », explique celui qui pointe le délai entre la fin du contrat d'Emmanuel Trumer et son dépôt de plainte, soit plus d'un an.

    Pierre Ménès va saisir la justice

    L'intéressé, qui accuse également Ménès de « racisme décomplexé » et « de comportements très graves envers les femmes » dans un billet diffusé sur son site personnel, explique avoir été choqué par les propos de Pierre Ménès sur « le racisme anti-blanc » tenus en septembre 2019 sur CNews. « Qu'il dise ça après tout ce que j'ai entendu de sa bouche, je ne pouvais pas le laisser passer, glisse Emmanuel Trumer. J'ai donc décidé d'expliquer sur Twitter ce que je savais de lui. »

    À l'époque, Arash Derambarsh brandit la menace d'une plainte dans un texto à Emmanuel Trumer. « Mon client n'a finalement pas voulu la déposer par égard pour le père de cette personne, souligne l'avocat. Mais là, c'est scandaleux. On va régler cela devant la justice. » Le conseil du journaliste doit aussi saisir la justice en début de semaine prochaine et faire une citation directe pour harcèlement, injure ou diffamation.

    Contacté, Pierre Ménès n'a pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire.