Gestomètre du marcheur rue Ferdinand Mathias à Hellemmes
Rue Ferdinand Mathias à Hellemmes inventorier regard rivé au trottoir croûtons de pain imbibés de sable et de ciment liste de courses sur papier bleu plié (chantilly, soupline, œufs, planta, illisible, râpé) débris de briques plus ou moins gros chiens cellophanes de bonbons cordon rouge d’emballage cadeau sangle de pack d’eau "cristalline" carton gaufré de biscuits ticket de bus pailles en plastique kleenex usagé emballage de sandwich "pain nordique poulet" mégots de cigarettes filtres mégots de roulées canettes éventrées brique explosée de jus de fruit dépliant publicitaire "réduction immédiate" Fouler le pavé le béton les plaques en fonte de Pont-à-Mousson les enrobés entre quoi d’impossibles brindilles d’herbe Penser lève les yeux bonhomme traverse le long faubourg il doit s’y trouver une issue Longer alors le commun des murs trait de brique ininterrompu de 2 kilomètres 3,50 mètres de haut rouge sang jadis noir sang séché maintenant finira-t-il jamais le mur sang Lire des slogans qu’estompent le temps et l’habitude du regard OAS FLN OUI NON Vive De Gaulle CGT Grève générale Ne travaillez jamais Mange ton maître Vive Mesrine ange de pureté Défense d’afficher Flotter au-delà du vague, du gris, du médiocre Aider l’hydre à vider son brouillard Lever les yeux comme précédemment dit comme l’émeute affamée jadis ici même Suivre la ligne d’horizon hachurée de tuiles faîtières d’antennes hertziennes de fûts de cheminées cylindriques de poteaux métalliques de chiens assis de faîtes de peupliers d’un château d’eau pour locomotives à vapeur pacific de pigeons de lampadaires rouillés de plaques de zinc de brique et brique encore de charpentes en fer Basculer l’instant venu du sol aux nuages merveilleux nuages n'est-ce pas
Robert Rapilly, jeudi 3 mai 2007, à 22:51 [in Gestomètres] Aucun commentaire - aucun trackback