Stade Français : "Une défaite laisserait un mauvais goût dans la bouche" pour le Président Thomas Savare

**France Bleu 107.1 se pare de rose toute cette semaine ** pour accompagner le Stade Français usqu'en finale et pourquoi pas jusqu'au titre. Huit ans après son dernier sacre, le club parisien s'apprête en effet à retrouver la finale du championnat de France de rugby, ce samedi, au Stade de France. Ce sera comme en 2007, face à Clermont. Alors comment en est-on arrivé là? Quels ont été les ressorts d'un club en souffrance depuis 2010? France Bleu 107.1 vous emmène toute cette semaine à la découverte d'une renaissance, d'un club toujours atypique .

ⓘ Publicité

Vendredi : une belle histoire mais...

A la veille du match au sommet entre le Stade Français Paris et Clermont, impossible de ne pas entendre le Président du club parisien. Thomas Savare, arrivé à la tête du Stade Français, il y a quatre ans, alors que le club était au bord du dépôt de bilan. Sans lui, il n'y aurait certainement plus de rugby de haut niveau dans la capitale. Retour sur quatre années de présidence qui n'ont pas été qu'un long fleuve tranquille.

"Evidemment très heureux d'arriver là. On a montré une belle image du Stade Français" - Thomas Savare

Thomas Savare bien sûr heureux et fier du chemin parcouru en quatre ans mais le président voit aussi déjà plus loin. "L'objectif n'est que partiellement atteint. L'objectif est d'intaller le club durablement à ce niveau ." Un Président surpris aussi par son équipe, pas tant par le talent mais plus "par la maturité affichée pour un groupe assez jeune (...) On a un petit peu marqué les esprits, je crois, sur les deux derniers matches. On nous regarde un peu différemment. C'est important d'avoir une identité et je crois que le Stade Français de Gonzalo Quesada a trouvé son identité . Après c'est une belle histoire mais bon, on fait tout cela pour aller toucher le bout de bois, la saison est bonne mais (en cas de défaite), il y a aura quand même un mauvais goût dans la bouche ".

Thomas Savare qui rend aussi un bel hommage à son prédécesseur, Max Guazzini. "**J'étais ému de son émotion vendredi soir, je lui ai dit, je suis heureux pour lui qu'on ait réussi à remettre le club à ce niveau-là ** ".

Jeudi : pour l'amour du club

Le retour du Stade Français en haut de l'affiche tient aussi en un mot : fidélité. En début de semaine, Laurent Sempéré nous disait "ici, soit tu pars au bout de deux ans, à la fin de ton contrat soit, plus souvent, tu signes pour un long bail ". Cela se vérifie avec la fidélité donc des joueurs qui auraient pu partir durant les années de crise. Mais fidélité aussi des petites mains du Stade Français , ces hommes et ces femmes qui oeuvrent en coulisses pour que la partition sur le terrain soit parfaite, ceux qu'on ne voit jamais ou presque pourtant. Et ce sont d'eux que France Bleu 107.1 a choisi de vous parler aujourd'hui à travers l'exemple de Karim Benslimane, Jean-Marie Chauvet et Jean-Michel Bosanski, trois hommes qui se mettent au service des joueurs, qui s'activent sans cesse pour que l'équipe du Stade Français voit la vie en rose.

"On est un peu des papa-poule. On les aime, ces joueurs, ce club" - Karim Benslimane

De la lessive du lundi à la préparation du vestiaire le jour de match en passant par l'achat des chewing-gum préférés de tel ou tel joueur, rien n'est laissé au hasard. Rien ne leur échappe des habitudes et des petites manies de "leurs" joueurs, "leurs gamins". Objectif : "faire qu'ils n'aient qu'à penser au rugby. ** Notre but est de faciliter la vie des joueurs" ** * nous explique, passionné, Karim Benslimane, ancien salarié dans la banque, bénévole depuis quatre ans au Stade Français. "Cela peut paraître idiot mais quelque part, on se sent investi d'une grande mission, ** par amour du club, des joueurs, du staff, du sport" * .

"Ce sont des gamins, je pourrais être leur grand-père" - Jean-Marie Chauvet

Jean-Marie Chauvet, alias Marlou, 71 ans, occupe lui le poste d'intendant du Stade Français depuis 13 ans maintenant. Treize ans qu'il suit le même rituel d'avant-match, qu'il enchaîne les kilomètres de route pour les accompagner à l'extérieur (10.000 kms cette saison). "Ca me fait rester jeune d'être au contact des jeunes" dit-il en riant, avant d'ajouter "quelque part, on aura apporté notre pierre à l'édifice , on essaie de les mettre dans les meilleures conditions possibles ".  Jean-Marie a déjà connu cinq titres de champion de France et espère bien vivre le sixième, samedi, au Stade de France.

Des hommes de l'ombre, dont on ne parle pas et qui pourtant jouent un rôle précieux dans le quotidien du Stade Français, au service des joueurs, de l'équipe. L'entraîneur Gonzalo Quesada n'avait d'ailleurs pas manqué de leur rendre un hommage appuyé dans la dernière Tribune Stade Français, sur France Bleu 107.1 : "C'est certainement les plus anciens de tous qui ont la tâche la plus physique. Ils contaminent tous les autres avec cet état d'esprit d'être au service des autres, d'aimer ce club et de beaucoup donner pour la réussite de ce club ". Et pour s'en convaincre, il n'y aura qu'à les regarder s'activer samedi, lors de l'échauffement de l'équipe ou sur le banc, aux petits soins jusqu'au bout pour "leurs joueurs, leur staff ".

Mercredi : le Stade Français séduit de nouveau

A Paris, avec la diversité des offres, pas facile de s'imposer et de séduire. Le Stade Français l'a constaté durant ses années noires passées à Charléty où seuls les plus fidèles, les associations de supporters comme le Virage des Dieux , les Titis de l'Ovalie ou les Amis du Stade Français , répondaient encore présents. Sauf que les joueurs parisiens sont là aussi entrain de gagner un joli pari. Pour illustration, le match de barrage à Jean-Bouin face au Racing-Métro 92 avec le public parisien présent et bien présent pour encourager l'équipe. Comme jamais sans doute depuis le retour du Stade dans son antre historique, en août 2013.

"J'aime cette fraîcheur. Cette équipe ressemble à une bande de copains" - Sébastien Chabal

Pour illustration encore, les réactions enthousiastes et unanimes des spécialistes rugby. Aujourd'hui, tous louent la qualité du jeu produit par le Stade Français Paris mais aussi son état d'esprit. "J'aime cette fraîcheur " confie ainsi l'ancien international Sébastien Chabal , aujourd'hui consultant rugby pour Canal Plus. "Elle a bluffé tous les observateurs au cours des deux derniers matches avec sa puissance, sa vivacité, son état d'esprit " ajoute l'ancien sélectionneur du XV de France Marc Lièvremont , lui aussi consultant à Canal Plus. Pour lui, le club parisien a désormais retrouvé une vraie identité, un atout nécessaire pour séduire de nouveau.

Ne manque plus que le titre pour valider tout cela.Mardi : opération remise en confiance et responsabilisation

Ils étaient peu, très peu, pourtant à miser sur le Stade Français Paris en début de saison, après une qualification pour les phases finales râtée sur le fil, après "avoir fini à la place du con " comme le déclare régulièrement Pascal Papé. Plusieurs journaux spécialisés ne les annonçaient même pas dans les six premiers. Pourtant, cette finale est tout sauf le fruit du hasard. Depuis deux ans, depuis son arrivée à Paris, à l'été 2013, Gonzalo Quesada et son staff s'échinent à remettre en confiance un groupe meurtri, marqué par les années de galère, les changements d'entraîneurs incessants, les batailles pour se maintenir au sein de l'élite au milieu des ennuis financiers. La méthode? Parler et expliquer toujours .

Des joueurs qui ont dû aussi se responsabiliser avec l'instauration d'un Conseil des Sages pour faire le relais entre les entraîneurs et les joueurs mais aussi pour organiser la vie du groupe, hors du terrain comme des "*petits repas, des apéros * " dont parle le capitaine Sergio Parisse, ce qui permet le "*petit plus d'engagement * " pour Gonzalo Quesada, "celui qui peut faire la différence ".

Une équipe qui a su se souder aussi autour de sa particularité, témoigne le talonneur Laurent Sempéré : un club, une petite entité, dans une grande ville.

Lundi : les voyages forment la jeunesse

Autre clef de la réussite du moment? La formation parisienne, celle que l'on baptise aujourd'hui la génération dorée du Stade Français avec Jules Plisson, Rabah Slimani, Jonathan Danty, Hugo Bonneval, Djibril Camara ou encore Rémi Bonfils. Génération dorée ? Cela n'a pourtant pas toujours été le qualificatif employé avec des jeunes qui se sont forgés dans la douleur, au gré des voyages à Bucarest sous la neige, au gré des roustes encaissées à l'extérieur en Top 14, couvés toutefois par les Papé, Parisse et autre Dupuy et Rabadan. Un mouvement largement initié par Christophe Laussucq et David Auradou, les précédents entraîneurs parisiens restés trop peu de temps pour récolter les fruits de leur politique sportive.

La formation parisienne lancée dans le grand bain? Autant une nécessité économique qu'un choix.

Une formation toujours au top cette saison encore avec les Espoirs, vice-champions de France et les apparitions remarquées en Top 14 de joueurs comme Paul Gabrillagues, Mathieu de Giovanni ou encore Matthieu Ugena, qui participe au championnat du monde des -20 ans.

Les clefs d'un retour au haut niveau? La suite demain sur France Bleu 107.1 et francebleu.fr

Les dernières infos :

-Hommage à Geofrey Abadie . Le coup d'envoi de la finale, samedi, au Stade de France, sera précédé d'une minute d'applaudissements en la mémoire de Geofrey Abadie, décédé samedi dernier. L'ailier avait marqué les belles années du Stade Français avec un titre de champion de France en 1998.

-#TousenRosepourlaFinale . Le Stade Français Paris invite tous ses supporters, de Paris mais aussi de France, à se vêtir de rose pour montrer leur soutien aux joueurs du Stade Français. Tous en rose samedi, au Stade de France, mais aussi dès maintenant. Les photos sont à partager sur les réseaux sociaux du club avec le #TousenRosepourlaFinale.

-Les conférences de presse, vendredi, tardives , en raison du concert de Paul McCartney, le jeudi soir, au Stade de France. Le temps de tout remettre en état et surtout en configuration rugby, le terrain ne sera disponible pour les deux équipes qu'en toute fin d'après-midi. Premiers sur la pelouse : les joueurs de l'ASM avec un entraînement à 17h, juste après les traditionnelles conférences de presse d'avant-match animées par Damien Chouly (capitaine, Franck Azéma (manager), Aurélien Rougerie et Wesley Fofana. Le Stade Français est lui attendu au Stade de France à 18h40 , suivi d'un point presse à 19h05 en présence de Sergio Parisse (capitaine), Gonzalo Quesada (entraîneur), Joathan Danty et Raphael Lakafia.

-Des joueurs pas tous en vacances lundi . Direction l'Argentine pour certains avec l'équipe des Barbarians en tournée du 14 au 28 juin. Ont été appelés : Jérôme Fillol, promu capitaine, mais aussi Pierre Rabadan, Raphael Lakafia et Jonathan Danty.

-Matches amicaux préparatoires à la saison prochaine . Il y aura un Toulon/Stade Français. Le RCT retrouvera le Stade Français Paris, le 14 août prochain, à Mayol. Prix des billets : de 12 à 28 euros.

-Les dernières places pour aller soutenir le Stade Français , samedi, au Stade de France, sont mises en vente ce mardi, au stade Jean-Bouin (porte E), à partir de 10h30. Prix des billets : de 15 euros à 125 euros. Aucune vente en ligne n'aura lieu. Les supporters parisiens seront en Tribune Sud, au Stade de France. Pour le grand public, les toutes dernières places sont mises en vente ce mercredi via les réseaux de distribution classiques .

-Le match à vivre sur France Bleu 107.1 . Comme tout au long de la saison, France Bleu 107.1 vous permettra de vivre la finale du Top 14 entre le Stade Français et Clermont, en direct et en intégralité. Rendez-vous pour le coup d'envoi, samedi, à 21 heures. Mais tout au long de la journée, nous vous ferons vivre l'ambiance autour de cette finale avec une émission spéciale en direct du Stade de France, dès 20 heures .