Eurotunnel vend deux navires sur trois et lâche MyFerryLink

Les salariés de SeaFrance attendaient avec impatience la décision. Eurotunnel a annoncé dimanche soir avoir choisi l'offre du groupe danois DFDS pour la vente de deux de ses trois navires exploités par la compagnie MyFerryLink sur les liaisons maritimes entre la France et l'Angleterre.

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Eurotunnel avait décidé fin mai de ne pas renouveler son contrat avec la coopérative SeaFrance, un contrat qui prend fin le 2 juillet. D'où l'inquiétude des 600 salariés de SeaFrance.* « Le personnel de MyFerryLink ne sera pas repris à 100% »* ,  a toutefois prévenu Jacques Gounon , le PDG d'Eurotunnel lundi lors d'une conférence de presse.

Maintenir l'activité à Calais

Le groupe franco-britannique, qui exploite le tunnel sous la Manche, assure que son choix permet de maintenir l'activité à Calais et d'apporter la meilleure solution pour l'emploi.

Il se veut confiant dans l'autorisation que doit donner l'autorité britannique de la concurrence et des marchés à cette vente car il y aura demain deux compagnies maritimes d'égale importance sur les liaisons entre la France et l'Angleterre, DFDS et le Britannique P&O qui assure des liaisons entre Calais et Douvres.

Eurotunnel vend seulement deux de ses navires. Elle souhaite poursuivre le tranport de marchandises avec le troisième. Elle va en faire la demande aux autorités de la concurrence en France et en Angleterre.

Feuilleton économique et judiciaire

Eurotunnel avait racheté en 2012 les bateaux de l'ex-SeaFrance pour les louer à d'anciens marins de la compagnie regroupés dans la Scop SeaFrance qui affrète les navires au groupe Eurotunnel, via MyFerryLink.  Mais un long feuilleton judiciaire a pesé sur l'activité, les autorités britanniques estimant que cette situation posait des problèmes de concurrence.

En mai, la justice britannique a donné raison à la compagnie maritime française et elle a suspendu l'interdiction de desservir Douvres depuis Calais. Mais cette victoire n'a pas infléchi la décision du groupe Eurotunnel, un recours devant la Cour supprête étant possible.

Au lendemain de l'annonce par Eurotunnel de la vente de deux de ses navires, le président du conseil de surveillance de la Scop SeaFrance, Didier Cappelle , a succombé lundi matin à une crise cardiaque. Il était en conflit ouvert avec le PDG d'Eurotunnel sur l'avenir de MyFerryLink.