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Elle a mis en fuite Jacques Rançon en 1998 à Perpignan

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Marylin Sandret raconte comment elle est intervenue en 1998 pour mettre en fuite un homme qui poignardait une jeune fille de 19 ans. Cet homme, c'était Jacques Rançon, meurtrier présumé de Mokhtaria Chaïb, une des disparues de la gare de Perpignan.

© Radio France

Le suspect numéro un dans l'affaire des "disparues de la gare de Perpignan", déjà mis en examen à l'automne dernier pour le meurtre de Mokhtaria Chäib en 1997, Jacques Rançon a été mis en examen vendredi 5 juin pour une autre tentative de meurtre .

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C'était en 1998, avenue de Belfort à Perpignan : il avait tenté de tuer une jeune femme de 19 ans dans un hall d'immeuble, toujours dans ce même quartier de la gare à Perpignan. Ce jour là, la victime en avait réchappé miraculeusement , grâce à l'intervention héroïque d'une voisine.

Cette voisine s'appelle Marylin Sandret. Dix-sept ans après les faits, elle témoigne pour la première fois  ce lundi sur France Bleu Roussillon.

"Je me suis retrouvée en face d'un homme armé d'un couteau ensanglanté."

Marylin raconte cette soirée du 9 mai 1998

"J'étais chez moi quand j'ai entendu quelqu'un hurler de façon bestiale, je me suis précipitée hors de l’appartement et j'ai vu deux ombres sous le porche  de l'immeuble d'en face. Je me suis approchée, j'ai vu une personne de corpulence assez ronde s'acharner, ce que je pensais au départ à coups de poings, sur l'abdomen d'une jeune femme qui était couchée sur le dos."

"Je l'ai empoignée par les épaules . Je me suis retrouvée face à face avec un énorme couteau ensanglanté et là j'ai constaté qu'il lui donnait des coups de couteau et non pas des coups de poings. Il y avait du sang partout."

"Je l'ai coursé, mais j'étais pied nus."

"Là cet homme prend la fuite rue du Canigou. Je l'ai coursé sur une vingtaine de mètres, mais j'étais pieds nus alors j'ai abandonné. Il allait très très vite et je voulais m'occuper de la victime qui était proche du coma. J'ai crié aux voisins de jeter des serviettes de toilette mouillées  pour colmater l'abdomen et d'appeler les secours. "Après ça a été un flou, parce que quand on se retrouve face à un couteau de 30 centimètres et puis avec une personne qu'on croyait mourante, c'est impressionnant."

Marylin témoignera lors du procès... s'il a lieu

A cette époque il y avait déjà eu deux disparitions dans le quartier de la gare, mais Marylin n'a "pas fait le rapprochement entre ces crimes et cette agression."

C'est 17 ans après que la victime a reconnu son agresseur en voyant Jacques Rançon à la télévision lors de son arrestation. Marylin, elle, ne l'a pas reconnu. Elle confie que "ça a a dû être très très compliqué pour cette jeune fille de garder en mémoire cette scène et ce visage et de le reconnaître 17 ans après. En 17 ans, on prend de l'age on évolue. Il faut croire que le traumatisme a été conséquent pour qu'elle le reconnaisse."

"Il n'a pas une tête de tueur."

Et quand on luit demande si elle se rend compte qu'elle a rencontré le suspect numéro un dans l'affaire des disparues de Perpignan, elle admet que "oui, c'est impressionnant." D'autant qu'à l'époque il habitait à 200 mètres de chez elle.

"Je tenais un bureau de tabac tout proche. J'ai dû le croiser, lui rendre la monnaie. Il n'a pas une tête de tueur. C'est impressionnant de savoir qu'on peut ouvrir sa porte le matin et se retrouver face à un individu qui a commis, qui commet et qui peut-être a commis autre chose."

"Il faut un procès, on ne peut pas laisser passer quelque chose comme ça."

Marylin admet avoir ressenti de la colère quand elle a appris que dans cette affaire, il pourrait ne pas y avoir de procès car le délai de prescription de 10 ans est passé : "Ça me révolte, c'est pour cette raison que j'ai pris contact avec vous. On ne peut pas, vis à vis de la victime et du travail de la police, par rapport aux risques que certaines personnes ont pris pour venir en aide à cette femme, on ne peut pas laisser passer.  C'est impossible de tolérer qu'il y ait prescription dans cette affaire.

J'en appelle à la justice, au président de la République, on ne pas laisser passer quelque chose comme ça. Ce n'est pas possible !" Si toutefois un procès a lieu, Marylin sera sans doute appelée à témoigner. "S'il le faut, je témoignerai" confie-t-elle. "Oui, je souhaite qu'il soit puni. Quand j'ai vu l'acharnement qu'il a mis à poignarder cette femme, je pense qu'il faut rétablir la justice. J'espère que cette affaire sera réglée dignement pour la victime, la police et les gens qui ont prêté secours à cette personne. J'espère que cette affaire sera réglée dignement" conclue-t-elle.

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