Drôme/Vaucluse : L'agriculteur à l'origine de la pollution plastique des berges du Toulourenc a été relaxé

"On faisait comme ça à l'époque" déclare le maraicher d'une voix tremblante. Sa tête est baissée, il parait mal à l'aise devant la juge. Ce retraité de 84 ans reconnait qu'il a bien jeté ces bâches en plastique. Elles protégeaient son exploitation de melon entre 1976 et 1981, il y a donc plus de 40 ans. En décembre 2022, emportées par une crue, elles ont pollué les gorges du Toulourenc, lieu à la limite entre Drôme et Vaucluse, extrêmement prisé des touristes l'été.

ⓘ Publicité

"Pourquoi le condamner pour une infraction qui n'existait pas?"

"A l'époque, cette pratique n'était pas un délit" , lance l'avocat de la défense. Tous s'accordent sur un point, notre regard sur la pollution plastique a bien changé. La procureure elle-même le reconnait, c'est devenu un délit dix ans plus tard en 1992. "Alors pourquoi le condamner pour une infraction qui n'existait pas ?".

L'Etat et les communes concernées réclamaient une sanction pour préjudice environnemental. Il y a deux ans, 19 mètres cube de plastique s'étaient répandus sur trois kilomètres, dans la rivière et au bord. L'agriculteur "aurait dû apporter ce plastique à une personne en charge de le supprimer" , rappelle l'avocate des parties civiles. Depuis, le maraicher et son assurance ont fait le nécessaire pour réparer les dégâts. Le tribunal a donc conclu que le retraité n'avait pas sciemment pollué la zone touristique des gorges du Toulourenc, donc qu'il n'y avait pas matière à le condamner.