La gorgebleue à miroir, oiseau au plumage d’une grande beauté

C'est ce que m'a expliqué Thierry Bergès, de la LPO Poitou-Charentes. Le nom de cet oiseau évoque ainsi le plumage du mâle orné d'un lumineux plastron bleu azur, souligné d'une fine bande noire bordée d'un large croissant roux. Perchée, la gorgebleue à miroir se tient volontiers les ailes pendantes à la manière d’un rouge gorge. Elle laisse alors apercevoir la couleur rousse de la base de sa queue, dont l’extrémité est barrée d’une large bande brune. En vol, elle montre surtout un dos gris brun et parfois sa tête marquée d’un sourcil crème. Cette belle palette de couleurs est ponctuée d’une petite tache d’un blanc immaculé chez les oiseaux de la sous-espèce gorgebleue de Nantes qui fréquentent notre région. La gorgebleue est un petit passereau vif et très furtif. Elle se déplace sous le couvert végétal en sautillant ou en courant très vite. Une fois perchée au sommet d’une tige elle lance son chant d’une grande variété, et cela de l’aube au crépuscule. Le mâle se consacre activement à la défense de son territoire et à la séduction d’une femelle. En période de reproduction, le couple se retire sous le couvert végétal, à l’abri des regards indiscrets. Cinq à six œufs sont pondus début mai. En juin, les va-et-vient incessants des deux parents, désormais silencieux, puis l’apparition des premiers jeunes, trahissent la nidification.  

Les gorgebleues nichent dans les zones humides, surtout en Europe du Nord et des populations isolées s’installent plus au sud.  

Dans notre région, on les rencontre principalement sur la frange littorale, dans les marais salants et les fossés vaseux qui quadrillent ces paysages, Mais, depuis quelques années, les observations se sont multipliées dans l’ouest de la Vienne Dans le département, les plaines céréalières ont leur préférence. Les gorgebleues à miroir y ont adopté les champs de colza. Cette plante leur assure ainsi gîte et couvert Le colza donne des pousses hautes sur un sol relativement nu, mais aussi suffisamment dense au niveau des tiges pour assurer la discrétion. Cette plante attire également  de nombreux insectes. Nos gorgebleues y trouvent la base de leur nourriture qu'elles complètent à l’automne par des baies. La nidification de l’espèce dans la Vienne n’est avérée que depuis 2014. Si son expansion vers l’est se poursuit, on peut espérer qu’elle devienne assez commune dans notre département. À moins que ses effectifs ne subissent le même déclin que celui observé pour de nombreux oiseaux inféodés aux zones d’agriculture intensive.  

Sources : LPO Poitou-Charentes  

Ambiance sonore. Jack Berteau.