"Un génie au travail" : vainqueur du Masters, Ronnie O'Sullivan continue d'enchanter le monde du snooker

ParFabien Esvan

Mis à jour 15/01/2024 à 10:23 GMT+1

Et de huit qui font vingt-trois, le compte est toujours aussi bon avec Ronnie O'Sullivan. Déjà vainqueur du UK Championship en décembre, The Rocket a remporté un deuxième tournoi de la Triple Couronne cette saison avec le Masters. Ce huitième sacre au tournoi des maîtres, son 23e Majeur en carrière, consacre toujours un peu plus la légende du jeu qui n'en a pas fini d'écrire l'Histoire…

Ronnie O’Sullivan of England reacts as he speaks to Presenter, Rob Walker after victory in the Final match between Ronnie O’Sullivan of England and Ali Carter of England on day eight of the MrQ Masters Snooker 2024 at Alexandra Palace on January 14, 2024

Crédit: Getty Images

A la fin, c'est Ronnie O'Sullivan qui gagne. Presque un adage. Parfois malmené au cours de cette finale du Masters 2024 par Ali Carter, The Rocket n'a finalement jamais quitté son orbite dimanche au Alexandra Palace de Londres. Concentré et patient malgré les nombreux centuries du "Captain" qui a mené 5-3 avant la session du soir, le numéro un mondial a dégainé au bon moment pour punir son adversaire et s'offrir un 23e tournoi de la Triple Couronne (10-7).

Le septuple champion du monde a été le plus fort pour dompter la pression ce dimanche. Derrière au score, c'est presque lui qui a dicté le tempo de la partie pour déjouer Ali Carter, coupable nombreuses erreurs à l'empochage. Ce huitième sacre au tournoi des maîtres est une nouvelle illustration du génie de Ronnie O'Sullivan. A 48 ans, il est plus que jamais au sommet.

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The Masters

Huitième Masters en poche : O'Sullivan marque encore l'histoire

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15/01/2024 à 08:31

Huitième Masters en poche : O'Sullivan marque encore l'histoire

"Il était simplement trop fort aujourd'hui, sublime, magique"

Pourtant, le scénario de la première session pouvait laisser augurer d'une surprise. Avant que le réveil ne sonne. "Les talentueux trouvent les moyens de faire l'impossible. C'est tout le génie de Ronnie O'Sullivan", a confié Alan McManus sur le plateau d'Eurosport. L'Ecossais était persuadé qu'Ali Carter n'aurait pas flanché lors de la night session.

C'était sans compter sur l'aura et le talent du plus grand joueur de tous les temps, qui a récité une partition parfaite dans la soirée. "Il a quasiment tout réussi ce soir…"C'est la classe absolue, le meilleur qui a jamais joué. Même quand il flanche, il trouve les ressources. C'est ce qu'il fait à chaque fois, malheureusement pour Ali (Carter) et le reste depuis 20 ou 30 ans."

L'éloge était aussi prononcé pour Jimmy White, ami proche du champion. "C'était un génie au travail. Il a été discipliné aujourd'hui. Quand on joue aussi bien que Ronnie O'Sullivan ou les joueurs qui gagnent des Majeurs tout le temps, on ne gagne pas seulement sur l'instinct ou en prenant des tirs difficiles. Ils veulent poser leur patte, c'est ce qu'il a fait en mettant d'abord en place son jeu de défense puis en se créant des opportunités. O'Sullivan était simplement trop fort aujourd'hui, sublime, magique."

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La bouteille pour jouer avec les nerfs de ses adversaires

Présent sur le plateau d'Eurosport après la rencontre, The Rocket a évoqué sa recette victorieuse. Car il savait ce qu'il faisait depuis 14h. "Je devais garder Ali dans le coup. Je me suis dit : 'on va voir s'il a suffisamment de bouteille pour aller au bout'. C'est la seule chose qui m'excitait ce soir. Je voulais l'amener à un point où je pouvais tester ses limites. J'adore ça."

Génie du jeu, le numéro un mondial impose aussi une bataille psychologique à ses adversaires. Cette partie contre Ali Carter en a été un nouveau symbole. "J'essaie juste d'arriver à un stade de la partie où il est question d'empocher des billes importantes. Je ne dis pas qu'Ali n'était pas capable de le faire, mais il m'a laissé à portée de fusil ce soir et il m'a donné du répit (pour mieux dégainer)."

Remporter des tournois n'a jamais été ma motivation, j'ai toujours voulu maîtriser ce jeu avant tout.

Pas toujours ravi par son niveau de jeu cette semaine, le phénomène a retrouvé des standards de jeu conformes à ses attentes. "Je n'ai jamais été motivé par les titres, les chiffres ou tout ce genre de choses. J'ai toujours voulu bien jouer, concourir et profiter du jeu, c'est l'essentiel pour moi", a rappelé la star du jeu. "Remporter des tournois n'a jamais été ma motivation, j'ai toujours voulu maîtriser ce jeu avant tout."

Place désormais à un peu de repos pour mieux attaquer la fin de saison pour Ronnie O'Sullivan. "J'ai besoin d'une pause", a conclu la légende qui a même évoqué une pause de deux mois après le Grand Prix Mondial la semaine prochaine pour se ressourcer. Cela l'amènerait jusqu'au Championnat du monde. "Pour moi, un snooker trop intense n’est pas bon. Je dois maintenant prendre du recul, consolider et prendre du plaisir dans le jeu." La recette ne cesse de payer, pourquoi Ronnie la changerait-elle… Rendez-vous en avril pour faire tomber le dernier huit de sa fameuse équation désormais.