David Gaudu, soulagement et promesses après sa 6e place : "J'étais parmi les plus forts en montagne"

"Je fais six ou sept au final ?". Dire que David Gaudu ne prêtait pas une grande importance au classement final de sa Vuelta 2024 serait mentir. Reste que pour le Breton, l'essentiel était ailleurs ce dimanche. C'est au micro d'Eurosport qu'il a ainsi eu la confirmation de sa rétrogradation à la 6e place, dépassé par un Mattias Skjelmose bien plus à l'aise que lui dans l'exercice du contre-la-montre. Mais, à Madrid, c'était malgré cela un grand sourire qu'arborait le leader de la Groupama-FDJ. Un mélange de soulagement et de fierté.

Soulagement parce qu'après deux années compliquées, Gaudu a montré du caractère et un savoir-faire qu'on pensait perdus. Sa quatrième place lors du Tour de France 2022 avait fini par devenir sa malédiction, le genre de fait d'armes qui fixe un plafond d'attentes peut-être trop élevé pour lui. Hormis son Paris-Nice 2023, où il avait même enquiquiné Jonas Vingegaard (3e derrière Pogacar et Gaudu), le Breton n'a jamais semblé en mesure de tenir la dragée haute aux cadors de la petite reine, ni même aux plus vigoureux lieutenants.

A l'orée de cette Vuelta, il était dans le brouillard. "Il était dans le flou depuis cette 4e place sur le Tour de France, confirme ainsi notre consultant Jacky Durand. Il avait besoin de se rassurer, pour s'étalonner par rapport aux meilleurs grimpeurs. Il a été servi sur cette Vuelta qui était montagneuse. Et sur la troisième semaine, quand on le voit être au niveau d'un Roglic, d'un Enric Mas, d'être plus fort qu'un Carapaz…"

C'est exactement l'analyse que dégageait le principal intéressé. Pour lui, cette dernière semaine est un accomplissement dont il faudra se souvenir. "Sincèrement, si on m'avait dit avant la Vuelta que je terminerais 6e, j'aurais signé à deux mains pour un tel résultat, savourait-il. L'équipe aussi.Beaucoup de monde à vrai dire. Dans tous les cas, je retiendrais surtout mon niveau de montagne où j'étais parmi les 4-5 plus forts. C'est ça qui anime ma fin de Vuelta."

A la pédale, le Breton a retrouvé des couleurs et, fatalement, dans la tête, ça fait du bien. "Evidemment qu'il avait besoin de ça, confirme notre consultant. Pour se remobiliser pour les prochaines années…" A 27 ans, il s'est ouvert des perspectives qu'il s'interdisait encore voilà quelques mois.

"Il revient à son niveau d'il y a deux ans, affirmait ainsi Thierry Bricaud, le directeur sportif de Groupama-FDJ voilà trois jours. Je ne vais pas dire qu'il s'était un peu perdu en route, mais il est clair qu'il a connu des périodes compliquées. Il avait hâte de redevenir acteur." Il n'est pas le seul. Chez Groupama-FDJ, sa promotion avait été un choix fort face au déclin progressif de Thibaut Pinot mais surtout face à la possibilité de continuer de jouer sur plusieurs tableaux, avec Arnaud Démare. La formation française avait payé au prix fort l'absence de résultats de son leader. Comme un signe, c'est au moment où son leader retrouvait le mojo que Stefan Küng ouvrait son compteur en Grand Tour. Quand les planètes s'alignent…