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Athlétisme – 4 mois avant les Jeux Olympiques de Paris, que retenir des Mondiaux en salle de Glasgow ?

Paul Citron

Publié 04/03/2024 à 16:04 GMT+1

Noah Lyles battu et en argent sur 60 mètres, Just Kwaou-Mathey et Cyrena Samba-Mayela médaillés sur 60 mètres haies, Femke Bol stratosphérique sur 400 mètres… A quelques mois des Jeux Olympiques de Paris, les Mondiaux en salle de Glasgow ont appuyé quelques tendances, comme ils ont offert certaines surprises. Voici les choses à retenir de ce rendez-vous parfois trompe-l’œil.

Noah Lyles a fini 2e du 60 m à Glasgow, le 1er mars 2024.

Crédit: Getty Images

Les certitudes : Duplantis, Bol et Crouser sans rivaux

Pour certains athlètes, ces Mondiaux en salle de Glasgow n’ont ressemblé qu’à une occasion supplémentaire de montrer leur écrasante supériorité. Armand Duplantis est de ceux-là. Le Suédois a une nouvelle fois survolé le concours du saut à la perche, qu’il a remporté (6,05 m) avec 15 centimètres d’avance sur son dauphin (Sam Kendricks, 5,90 m).
L’Américain Ryan Crouser a aussi remporté sans grande difficulté le concours du lancer du poids (22,77 m). Comme Duplantis, il est recordman du monde, titré en plein air à Budapest l’été passé, et personne ne semble pouvoir se mettre en travers de sa route vers le titre olympique.
Femke Bol aussi a éclaboussé les Mondiaux écossais de son talent. La Néerlandaise a explosé son propre record du monde du 400 m en salle (49”17) en finale. Le monde qui la sépare de ses concurrentes sur le tour de piste – le double tour de piste en l’occurrence – grandit à chaque course. "Elle a couru 5 fois en 3 jours… Respect, souffle notre consultant Stéphane Caristan. Il y a des arbitrages à faire, mais elle peut faire 3 podiums (400 m, 4x400 m, 4x400 m mixte, ndlr) cet été."

Les (fausses) surprises : Lyles et Warholm battus, Alfred en trombe

Noah Lyles n’est que médaillé d’argent sur 60 mètres. Nouveau roi du sprint depuis Budapest, digne successeur d’Usain Bolt, il a fini derrière son compatriote Christian Coleman. Et ça n’a rien d’un tremblement de terre, selon Stéphane Caristan. "Lyles est à sa place, il est battu par plus fort que lui, par un spécialiste de la salle."
Noah Lyles n’est jamais aussi excellent que sur les deuxièmes parties de course, et il a travaillé cet hiver pour améliorer ses premiers appuis. A l’inverse, Christian Coleman est une bombe sur les 20-30 premiers mètres et il détient le record du monde en salle. En salle, le rapport de force s’inverse donc logiquement entre les deux sprinteurs. Le résultat de Lyles apparaît même plutôt prometteur pour la saison en plein air.
Coiffé au poteau par le jeune Belge Alexander Doom sur 400 m, Karsten Warholm est logé à la même enseigne. Même si son bourreau en finale n’est pas un cador de la discipline – Doom est 37e au ranking –, sa deuxième place n’a rien d’inquiétant. "Avec cette sortie en salle, il a dû se rassurer", veut même croire Stéphane Caristan. Avant de retrouver les haies sur le tour de piste lors des compétitions en plein air, le Norvégien a coupé sa préparation axée sur les obstacles pour disputer ces Mondiaux et jauger sa forme sur le plat. Son chemin vers l’or à Paris sur 400 m haies n’est pas entravé.
Chez les femmes, c’est Julien Alfred qui a tiré la première sur 60 m. La Sainte-Lucienne de 22 ans a profité de plusieurs absences pour s’emparer de l’or. Une belle performance de la jeune sprinteuse caribéenne, qui se pose en candidate au podium aux Jeux de Paris. Mais il ne faut pas s’y tromper : Sha’Carri Richardson, Shericka Jackson et Shelly-Ann Fraser-Pryce gardent une longueur d’avance à l’approche des JO.

Quid des Français ?

Deux médailles, deux fois sur 60 mètres haies : en bronze avec Just Kwaou-Mathey, en argent avec Cyréna Samba-Mayela. Voilà le bilan métallique de l’équipe de France à Glasgow, qui a le mérite d’illustrer le secteur préférentiel des Bleus à l’heure actuelle : les haies. Mais au vu du pedigree des deux médaillés, rien n’assure qu’ils remonteront sur la boîte aux JO.
A 24 ans, Just Kwaou-Mathey poursuit sa progression constante vers le plus haut niveau, et cette première médaille mondiale honore sa régularité. Il ne faut pas oublier pour autant que JKM s’était arrêté en demi-finales à Budapest sur 110 m haies l’été passé. 5 finalistes en Hongrie étaient absents à Glasgow. Kwaou-Mathey reste donc tout de même un outsider, aussi sérieux qu’il soit, en vue des Jeux.
La conclusion est comparable pour Cyréna Samba-Mayela. La jeune Française (23 ans) a pris l’argent derrière la recordwoman du monde du 60 m haies Devynne Charlton. Une superbe performance qui souligne son gros potentiel, mais que la mesure empêche de monter en épingle. D’abord, la Française a déjà été sacrée championne du monde en salle il y a deux ans, à la surprise générale. Et cela n’a pas véritablement propulsé sa carrière vers les sommets.
"On va attendre l’été, souligne Stéphane Caristan. Mais elle me semble dans de meilleures conditions que lors de son titre il y a deux ans. Je l’ai trouvée beaucoup plus convaincante." 5e de sa demi-finale sur 100 m haies à Budapest, Samba-Mayela doit en effet montrer qu’elle peut désormais regarder les patronnes dans les yeux en plein air. Ensuite, là encore, plusieurs absentes étaient à déplorer. En fait, la médaillée d’or bahaméenne Devynne Charlton était la seule rescapée de la finale de Budapest alignée au départ de ces Mondiaux. Le plateau des Jeux de Paris sera autrement plus relevé.
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