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Mathilde Nême, Jane Douat et Hahyeon Park, cofondatrices d'Omena © DR

Omena, une appli pour accom­pa­gner les femmes ménopausées

Trois jeunes diplô­mées ont créé une appli­ca­tion dédiée à la méno­pause. Leur socié­té Omena est incu­bée chez Station F, le cam­pus à star­tups pari­sien. Rencontre avec Mathilde Nême, PDG et Jane Douat, direc­trice tech­nique d’Omena.

Votre diplôme en poche, vous avez créé l’an der­nier l’application Omena. Vous avez 25 ans, pour­quoi vous être inté­res­sées à la méno­pause ?
Jane Douat : Nous nous sommes ren­con­trées toutes les trois lors de notre mas­ter à HEC Paris. J’ai fait des études d’ingénieur à Télécom Paris tan­dis que Mathilde et Hahyeon Park (NDLR : la troi­sième fon­da­trice) ont étu­dié la bio­lo­gie, l’une en France et l’autre en Corée. Nous vou­lions créer une entre­prise dédiée à la san­té fémi­nine. Nous avons pas­sé en revue les pro­blé­ma­tiques propres aux femmes : les règles, la gros­sesse, l’endométriose, le post-​partum, l’avortement… Nous nous sommes ren­dues compte qu’il y avait un vrai manque d’information et d’accompagnement sur la méno­pause.
C’est pour­tant une période déli­cate de la vie qui s’accompagne de nom­breux chan­ge­ments : bouf­fées de cha­leur, séche­resse ou atro­phie vagi­nale, baisse de la libi­do, etc. Ma mère, par exemple, a beau­coup souf­fert. Elle a fina­le­ment sui­vi un trai­te­ment hor­mo­nal. Les méde­cins en France ont des réti­cences à pres­crire ce type de trai­te­ment, qui a pour­tant prou­vé leur effi­ca­ci­té et n’augmente que dans de rares cas le risque d’attraper un can­cer du sein.
Nous avons levé 400.000 euros cet été auprès de plu­sieurs inves­tis­seurs, ce qui nous per­met de finan­cer les coûts de déve­lop­pe­ment. Notre appli­ca­tion, gra­tuite, a été télé­char­gée 3.000 fois. Nous envi­sa­geons de pas­ser dans quelques mois sur un modèle « free­mium ». Une par­tie des conte­nus devien­drait alors payante.

Lire aus­si l Ménopause : Cessons de nous cacher !

Pourquoi aller sur Omena alors qu’il existe déjà des sites gra­tuits comme Doctissimo ?
Mathilde Nême : Nous avons rapi­de­ment consta­té que des femmes âgées de 45 à 65 ans étaient prêtes à payer pour avoir de l’information de qua­li­té sur la méno­pause. Cela repré­sente une popu­la­tion consi­dé­rable, près de 8 mil­lions de femmes ! Or les maga­zines grand public n’ont pas toutes les réponses à leurs ques­tions. L’application pro­cure divers conseils per­son­na­li­sés : des recom­man­da­tions dié­té­tiques en cas de perte de poids, des médi­ta­tions pour gérer son anxié­té ou amé­lio­rer son som­meil, des conseils de sexo­logue sur la baisse de libi­do, etc.
L’autre inté­rêt pour nos uti­li­sa­trices, c’est qu’elles se sentent moins seules. Elles peuvent échan­ger entre elles sur leur vécu. La pre­mière fois que vous avez une bouf­fée de cha­leur en pleine réunion au bureau, ça fait bizarre !

Qu’est-ce qui vous a le plus sur­prises au sujet de la méno­pause ?
J.D. : Nous n’imaginions pas à quel point cette période pou­vait être dif­fi­cile, phy­si­que­ment et sur­tout psy­cho­lo­gi­que­ment. Avec la méno­pause se pose la ques­tion de la vieillesse. La femme ne peut plus faire d’enfants. C’est aus­si une période, entre 40 et 50 ans, où les enfants quittent le domi­cile paren­tal et où beau­coup de couples divorcent.
La gyné­co­logue Brigitte Letombe, qui col­la­bore avec nous sur le pro­jet, nous don­nait l’autre jour l’exemple d’une patiente qui avait fait un arrêt mala­die, subi une prise de poids et s’était sépa­rée de son conjoint. Le tout à quelques mois d’intervalle. Elle se sen­tait « bonne à jeter à la pou­belle ». C’est un cas extrême, bien sûr. Mais on voit bien l’intérêt de pou­voir échan­ger avec d’autres femmes et poser des ques­tions à des pra­ti­ciens sur une appli­ca­tion comme la nôtre.

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