Lutte armée et lutte politique en Amérique Latine.
Ce livre, écrit à la Havane, a été rédigé après de longues discussions avec Fidel Castro, qui a tenu à en relire lui-même le texte.
À l’instar de Che Guevara, Régis Debray tente de participer à la tentative de création d’un foyer de guérilla en Bolivie à la fin des années 60.
Avant l’arrestation et l’exécution du Che, Debray est lui-même arrêté et comparaît devant un tribunal militaire en novembre 1967. Il est condamné par ce tribunal à une peine de 30 années d’emprisonnement.
Dix années consacrées à la cause de la révolution latino-américaine comme acteur, témoin ou organisateur, ont donné à l’auteur - qui ne manque pas du courage de dire - les moyens de savoir : de Fidel Castro à Che Guevara et Salvador Allende, du Venezuela à Cuba, de la Bolivie au Chili, Régis Debray a vécu de l’intérieur les principaux tournants d’une histoire continentale.
Dans ce livre, écrit sept ans après l'exécution du commandante Che Guevara, R.Debray prend clairement le parti pris d'un suicide politique et soutient la thèse, selon laquelle le Che s'est laissé mourir en Bolivie, en 1967.
Si les hommes parviennent à transformer le monde, qu'est-ce que l'action d'un homme d'action peut transformer de lui-même ?
Il ne suffit pas de faire le tour de la terre pour accomplir sa propre révolution.
« Il faut discriminer (hors idéologie) ceux qui, au moins le temps d'un combat, auront misé leur vie sur autre chose que le confort de leur ego, et tous les autres.
À cet égard, ce livre d'un bel écrivain français, plutôt classique dans sa texture, reste à mes yeux exemplaire. »
(Denis Tillinac)
Pourquoi l'histoire bégaye ?
Coagulation par la mort, clôture orthodoxe, rôle des serments et testaments, rites d'inscription, métaphores de la guerre, discours utopique.
Lettre d'amour ? Aide-mémoire trop personnel ? Démystification ? Tout cela ensemble, dans une douceur très quotidienne.
J'ai partagé le vœu d'Alfred de Musset, toute honte bue, d'où ce recueil.
On a aussi sa vanité et on ne veut pas passer sans phrases pour un idiot incurable, alors on argumente pied à pied, on gigote, on interpelle, au lieu de prendre acte que les jeux sont faits et que la protestation des attardés fait encore partie du jeu.
Ne consommez pas du Venise, drogue qui n'est douce qu'au premier "voyage".
Si vous vous êtes laissé entraîner une fois pour faire comme tout le monde, allez dans la boutique à culture la plus proche et voyez où l'accoutumance a mené vos aînés.
Roman psychologique à travers des personnages et des événements réels, de la lutte armée en Amérique latine dans les années soixante aux milieux officiels de la France des années quatre-vingt.
Non, il n'est pas bon de découvrir tout ce que nous devons à nos dérades, ni à quoi tient une vocation, voire une fidélité - un cheveu, une rencontre d'adolescent, de ridicules héritages.
Dans ce qu'il a appelé l'examen de conscience d'un républicain, Régis Debray dévoile sans crainte les non-dits de la République : la passion, la guerre, la patrie.
Or, que peut le code sans le glaive ? Et le droit sans l'amour ? Voilà qui remet l'Euroland à sa place, modeste, très modeste…
Voici en toute liberté rebondissant sur Debord et Benjamin, le Che, Lévi-Strauss ou Malraux, sur la guerre à l'âge des réseaux et la politique de la technique, sur les métamorphoses du paysage ou encore sur le poids du livre dans nos fluidités numériques.
Dégager à nouveaux frais les péripéties d'une genèse, les bifurcations d'un itinéraire et les coûts de la survie.
Comment ? En scrutant le terre-à-terre du Ciel.
Quand le sacré, par retour de balancier, s’invite dans le débat d’idées et pénètre en force dans les rues et les maisons, dans quelle situation se retrouve l’homme ou la femme qui ne se veulent tenus par aucune obédience (le romancier, le cinéaste, le chroniqueur, le poète) ?
Jésus pouvait traverser la mer de Génésareth, aller au-delà du Jourdain et revenir le lendemain sur l'autre rive.
Ce n'est plus possible.
Liberté, égalité, fraternité :
Les trois marches du perron suprême, disait Victor Hugo.
Peut-on encore accéder à la marche d'en haut sans retomber dans la terreur
ou bien dans la niaiserie ?
En France, tout ce qui pèse et qui compte se veut et se dit sans frontières.
Et si le sans-frontiérisme était un leurre, une fuite, une lâcheté ?
Le propos de cette enquête, où l'œil et l'esprit s'interpellent gaiement, est d'enlever au sacré sa majuscule et ses mystères pour lui remettre les pieds sur terre.
Les échappées qui suivent sont à un essai ce qu’une flânerie est à un défilé, ou une songerie à un traité de morale.
Elles demandent seulement au lecteur un peu d’indulgence pour ce qu’elles peuvent avoir de mélancolique, de cocasse ou d’injuste.
Le stupéfiant Histoire, avatar halluciné de l'Histoire sainte, nous a légué autant de héros que de tyrans, de défricheurs que de fossoyeurs.
La fin récente de l'ère chrétienne et progressiste ne nous oblige-t-elle pas à reconsidérer nos rapports
avec cette grande puissance d'enthousiasme et d'illusion ?
Un dépôt de bilan peut se consigner dans la bonne humeur, avec clins d’œil et sourires.
Ce livre-testament voudrait faire le point sur le métier de vivre dans le monde d’aujourd’hui, sans rien sacrifier aux convenances.
Qu'en est-il de l'art d'être français ? Et quelle figure d'écrivain serait la mieux à même d'incarner ce génie singulier ?
Régis Debray examine de près les mérites respectifs des deux candidats à la fonction suprême.
Sa conclusion : Hugo d'abord, Hugo toujours.
Tant il y a de bonheur, en contrepoint, à voir resurgir, en bout de course, plus vivaces, plus entraînants que jamais, les héros de roman dont il nous est arrivé d’usurper l’identité dans notre for intérieur.
Fût-il en fin de carrière ou de vie, un cadet de l’art d’écrire ne saurait déménager à la cloche de bois, sans régler ce qu’il doit aux grands aînés qui l’ont, à leur insu, incité à poursuivre ou à tenter de rebondir.
L’amateur de formes brèves n’est jamais à court de ressources pour donner à une pirouette les allures d’une pensée, et d’une esquive une esquisse. C'est l'avantage quand le sens est dans la frappe, à bon entendeur salut. On connaît les liens ancestraux, unissant le militaire au lapidaire - depuis le "veni, vidi, vici" de Jules César jusqu'au laconisme gaullien.