From the course: Développer son intelligence émotionnelle

Décoder une émotion

Et s'il y avait du bien dans les émotions ? Vous êtes-vous déjà ouvert à cette opportunité ? Quel serait alors leurs messages ? Nous vivons dans une société où les émotions sont généralement taboues, sauf une, la joie. Est-il bien vu d'exprimer sa colère, sa peur ou sa tristesse en public ? Chez la plupart des personnes, un sentiment de culpabilité vient s'associer à l'expression de ce type d'émotions. La joie en revanche a bon dos, à travers le rire, l'humour, le bonheur, la santé, le bien-être, tout est associé à la joie. Toutefois, la joie n'est pas éternelle. Que se passe-t-il lorsque la joie n'est plus présente ? Eh bien, nous essayons de trouver toutes sortes de subterfuges pour la retrouver. Le subterfuge le plus connu est la consommation. En effet, tout le marketing est basé sur la joie, à tel point que pour être joyeux, il faut acheter. Mais pourquoi la colère, la peur ou la tristesse n'auraient-elle pas leur place au même titre que la joie dans notre société. En France, nous considérons quatre émotions principales : La colère, la joie, la peur et la tristesse. Certains pays d'Asie en ajoutent une cinquième, le souci, dans le sens de l'agitation mentale. Les Américains quant à eux considèrent plutôt six émotions principales : Les quatre principales plus la surprise et le dégoût. L'approche asiatique est celle qui me parle personnellement le plus car elle se pose en adéquation avec notre fonctionnement biologique. Elle est vieille de près de trois mille ans. C'est celle que j'aborde ici. À quoi nous servent donc toutes ces émotions ? La colère permet de s'affirmer, de poser ses limites, d'exprimer ses besoins et ses désirs. Elle est source de créativité. En excès, la colère mène à la rancune, la frustration, l'agressivité ou l'impatience, elle altère notre élan vital. La joie permet d'être enthousiaste, d'aller de l'avant, de réfléchir sainement avec bienveillance, de faire confiance. Elle est source de vitalité. En excès, la joie mène à l'euphorie, la frénésie ou l'agitation, elle altère notre discernement. Le souci permet de réfléchir avec prudence, de se concentrer, d'étudier, il est source d'apprentissage. En excès, le souci mène à la rumination, à l'anxiété, au surmenage intellectuel ou à la rêverie. Il altère notre cohérence. La tristesse permet de se détacher des gens ou des choses, de valoriser le changement et l'impermanence de l'environnement, de faire les bons choix. Elle est source de volonté. En excès, la tristesse mène à la nostalgie, aux remords, à la mélancolie ou à la dépression. Elle altère notre jugement. La peur permet de réagir face au danger, de préserver le corps, de prendre les bonnes décisions, elle est source de réalisation. En excès, la peur mène à la procrastination, à la paralysie, à l'angoisse, à la crainte ou la frayeur. Elle altère notre prudence. Vous voyez que toutes ces émotions ont finalement leur utilité. Comme elles ne sont pas considérées dans notre société, elles ont tendance à être refoulées, à s'accumuler et à s'exprimer violemment lorsque nous n'y sommes pas prêts. Ça justifie bien que leur nature est de s'exprimer. Afin de changer de paradigme et de pouvoir les accepter, il nous faut à présent comprendre le motif du tabou. En effet, en changeant nos représentations mentales, c'est-à-dire nos pensées, nous pouvons agir sur ces émotions. Alors, que devons-nous accepter dans les émotions ? Quels sont leurs messages ? La colère survient lorsque notre environnement défie notre volonté. En acceptant les limites de l'environnement, des autres, nous atténuons la colère. La joie survient lorsque notre environnement correspond à nos aspirations. En acceptant la limite du temps, nous comprenons que la joie ne peut être éternelle, et qu'elle reviendra plus tard. Le souci survient lorsque nous voulons tout anticiper et tout contrôler. En acceptant le lâcher-prise, nous prenons du recul sur les événements. La tristesse survient lorsque nous perdons une habitude, un travail, un objet, un être proche. En acceptant la perte, nous faisons de la place pour de nouvelles opportunités. La peur survient lorsque nos capacités ne correspondent pas à l'adversité de l'environnement, de manière réelle ou projetée. En acceptant nos propres limites, nous apprenons à faire de notre mieux. Les émotions ne sont pas simples à décoder pour des personnes qui ne les ont jamais écoutées. Il se peut même que certaines émotions s'expriment à la place d'autres, c'est le principe de l'« Émotion racket ». Une Émotion racket correspond à une émotion qui a été réprimée par le passé et que nous manifestons par une autre émotion. Après avoir accepté l'utilité de l'émotion et son existence, il faut pouvoir la décoder. Nous avons vu si comment aborder les différentes émotions en changeant nos représentations mentales. L'analyse et la compréhension du sens d'une émotion vous appartiennent. Alors, comprenez-vous l'importance des émotions et leur utilité. Parvenez-vous aller décoder et à récupérer le bon message ?

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