Utopia 56

2024 est désormais l'année la plus meurtrière à la frontière franco-britannique. Ce mardi 3 septembre, 12 personnes ont été annoncées comme décédées lors du naufrage de leur embarcation au large du Cap Gris-Nez dans la Manche. Deux autres personnes sont en urgence absolue. Parmi les victimes, une dizaine de femmes, dont plusieurs mineures. Les recherches en mer ont été arrêtées après quelques heures, pourtant deux personnes sont toujours portées disparues. C’est le sixième incident en mer impliquant des décès depuis le début de l’été. Ce nouveau drame amène à 43 le nombre de victimes de cette frontière en 2024. Et nous ne sommes qu’au mois de septembre. C’est l’année la plus meurtrière de l’histoire moderne de cette frontière. Comment en sommes-nous collectivement arrivés à être habitué·es à ces drames ? Il n’est pas question de manque de secours en mer, mais bien de mise en danger assumée des personnes. Les associations alertent depuis des années, les chiffres le montrent : la hausse de la répression amène à la hausse de décès. Pourtant, les ministères s'entêtent dans une politique de "bunkerisation des frontières", au lieu de mettre en place des voies de passages sûres et des politiques d'accueil adaptées. Ces morts sont des choix politiques. Plus de 2 000 personnes ont rejoint l’Angleterre en traversant la Manche sur ces sept derniers jours. 21 000 depuis le début de l’année. Cette frontière est un point de passage pour toutes celles et ceux qui ne peuvent s’établir dans les pays européens ou souhaitent tenter leur chance au Royaume-Uni. Ces personnes continueront donc de passer, peu importe les obstacles, et mettront toujours leur vie en danger, faute de choix et d’autres possibilités. 30 années de politiques répressives le démontrent : cette stratégie d’empêchement est non seulement inefficace, mais dramatique. Militons pour l'ouverture de voies de passages sûres et pour des politiques d'accueil dignes. Maintenant. Retrouvez notre communiqué sur notre site internet ➡ https://lnkd.in/evdzfwbK

Hier soir, les équipes d’Utopia 56 à Paris ont rencontré 57 enfants à la rue et leurs parents, souvent des mères seules. Les enfants ont : 17 mois, 3 ans, 1 an, 8 ans, 11 ans, 16 ans, 6 ans, 3 ans, 14 ans, 10 ans, 6 ans, 2 ans, 13 ans, 6 ans, 9 ans, 9 ans, 10 ans, 14 ans, 15 ans, 4 ans, 15 mois, 5 ans, 16 ans, 8 ans, 7 ans… À la veille de la rentrée scolaire, plus de 2 043 enfants ont passé la nuit à la rue en France, soit une augmentation de 120 % par rapport à 2020. Ce chiffre, basé sur les refus d'hébergement par le 115 sur une journée, ne représente qu’une fraction du nombre d’enfants qui passent au moins une nuit à la rue chaque année. Ce chiffre ne prend pas non plus en compte les milliers de mineur·es isolé·es sans abri. Cette réalité n’a rien d’une fatalité, elle est le résultat des politiques de dissuasion à l’égard des personnes en migration et de l'abandon des plus vulnérables d'entre nous, une mécanique de maltraitance institutionnalisée et volontaire. Face à ce constat, il est crucial de comprendre que nous pourrions rapidement et simplement mettre fin à ces situations si nous en avions réellement la volonté. Tous ces enfants ont pu être hébergés pour la nuit dans l’espace d’urgence d’Utopia 56.

20 444 personnes ont réussi à rejoindre l'Angleterre à partir des côtes françaises depuis le début de l'année, à bord d'embarcation de fortune. Un chiffre presque identique à celui de l'année dernière à la même période, et ce, malgré la forte répression à cette frontière. Nous nous inquiétons de la multiplication des incidents mortels en mer ces derniers mois. Au moins 23 personnes ont perdu la vie en tentant cette même traversée depuis janvier. Retrouvez notre communiqué de presse complet, sur notre site internet : https://lnkd.in/ghR4M7y2.

Il est 6h30 sur une plage près de Dunkerque. Pour Farah, originaire d’Irak, c’est la cinquième tentative de traversée vers le Royaume-Uni. Alors que le soleil commence à peine à se lever, une vingtaine de silhouettes épuisées émergent des dunes où elles ont passé la nuit et se précipitent vers le rivage. Une dizaine de policiers tentent de les en empêcher. Malgré la présence d’enfants, l’un d’eux utilise sa bombe lacrymogène comme pour disperser des mouches. On entend une femme crier : « Please stop, please stop ! ». À quelques mètres au large, une embarcation les attend. La majorité du groupe parvient finalement à entrer dans l'eau. Une par une, elles sont tirées à l’intérieur de l’embarcation. À l’arrière, un policier bloque Farah et son mari. En pleurs, Farah tombe à genoux et supplie l’agent de les laisser passer. Après quelques minutes, ils réussissent finalement à rejoindre le reste du groupe. Une fois tout le monde à bord, l’embarcation s’éloigne légèrement et reste en attente pendant plus d’une heure. En l’espace d’un instant, une quarantaine de personnes apparaissent à nouveau sur la plage, mais une dizaine d’entre elles n'arriveront pas à rejoindre l’embarcation à temps. Parmi elles, une mère pousse ses deux filles dans un fauteuil ; l’une d’elles est atteinte d’autisme et ne marche plus. Les parents sont abattus, ils essuient là leur septième échec. Il y a également quatre jeunes Vietnamiens, deux femmes et deux hommes, dont l’un s’est démis l’épaule en tombant et un couple originaire d’Albanie, dont la femme est enceinte de six mois. Épuisés et trempés, tous retournent sur le campement, mais restent déterminés à retenter la traversée dans quelques jours. Pour cette seule journée de samedi, plus d’un millier de personnes ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni par la mer et plusieurs centaines y sont parvenues, dont Farah et son mari. Au moins 25 personnes sont décédées depuis le début de l’année, la situation humanitaire est catastrophique.

📣 Utopia 56 recrute ! 👤 CDD - Un.e coordinateur·rice de l’antenne Utopia 56 Calais - spécialité accompagnement des bénévoles 📍Poste basé à Calais 📆 Prise de poste entre le 1ᵉʳr octobre et le 12 octobre. 🖥️ Pour postuler : Envoyer lettre de motivation + CV par e-mail à : rh@utopia56.org avec en sujet “Coordinateur.rice CALAIS spé Accomp bénévoles + Prénom Nom” https://lnkd.in/eJxRtN4q

📣 Utopia 56 recrute ! 👤 CDD - Un.e Coordinateur.rice de l’antenne Utopia 56 Calais 📍Poste basé à Calais 📆 Prise de poste mi-septembre 🖥️ Pour postuler : Par e-mail à : rh@utopia56.org avec en sujet “Coordinateur.rice CALAIS – SPé LOG + Prénom Nom” https://lnkd.in/eRGHebtx

📣 Utopia 56 recrute ! 👤 CDI - Un.e chargé·e de développement des ressources humaines 📍Poste basé à Paris/ Bagnolet 📆 Prise de poste : début octobre https://lnkd.in/eNSS42jY

Les familles des victimes de la frontière franco-britannique ont besoin d’aide pour payer les enterrements et rapatriements de leurs proches décédé·es. ➡ https://lnkd.in/epzvMXpY Depuis début juillet, neuf personnes sont mortes sur le littoral nord en tentant de rejoindre l'Angleterre. Dina, 21 ans, est montée avec sa famille sur une embarcation pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni le 27 juillet. Le bateau était surchargé. Dina est morte sous le poids des autres passagers. Les autres personnes secourues ont été ramenées en France. Le 29 juillet, Mohammed 11 mois, est décédé à Calais des suites d’une maladie génétique. Alors qu'il était né en Allemagne, sa famille avait décidé de fuir quelques jours auparavant, pour aller tenter sa chance en Angleterre, car iels risquaient d'être expulsé·es à tout moment. Une histoire, Nasredine, Abdel Aziz, Abdul Rani, et les 24 autres personnes décédées à la frontière depuis le début de l’année 2024, en ont toutes et tous une. Chaque drame à la frontière, ce sont des parents, un frère ou une sœur, des ami·es, des proches, qui sont en deuil. Le groupe décès est un ensemble de citoyen·nes, militant·es, membres d’association, qui tentent d’honorer la mémoire des personnes décédées à la frontière, et d’accompagner les proches dans les différentes démarches (identification officielle qui peut prendre des mois, liens avec les autorités, démarches administratives…). Une cagnotte a été créée et circule pour tenter de rassembler de l’argent et aider à financer les enterrements et rapatriements. 𝘜𝘯 𝘦𝘯𝘵𝘦𝘳𝘳𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘤𝘰𝘶̂𝘵𝘦 𝘢𝘶 𝘮𝘪𝘯𝘪𝘮𝘶𝘮 2000€. 𝘜𝘯 𝘳𝘢𝘱𝘢𝘵𝘳𝘪𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘦𝘳𝘢 𝘥’𝘢𝘶 𝘮𝘰𝘪𝘯𝘴 5000€. La famille de Dina souhaite rapatrier son corps en Irak, afin qu’elle soit enterrée auprès de ses proches. Vous pouvez aider en participant à la cagnotte ou en la partageant autour de vous. Merci.

📣 Utopia 56 recrute ! 👤 Un.e alternant·e chargé·e de recherche de financements 📍Poste basé à Paris/ Bagnolet 📆 Début de l’alternance : courant septembre 2024 https://lnkd.in/eY2c8mrz

La rue n'est pas une fatalité ! Depuis le 1ᵉʳ juillet, nous avons ouvert un nouveau lieu d’hébergement collectif dans un immeuble mis à disposition par le propriétaire. Ce lieu permet de proposer une alternative à la vie à la rue et d'accueillir toutes les nuits près de 130 personnes : des familles avec ou sans enfants, et des femmes isolées. Des profils très vulnérables parmi lesquels des nouveaux nés, des personnes âgées, des personnes en situation de handicap ou porteuses de traumatismes liés à leur parcours migratoire. Un lieu de refuge solidaire. Sur place, une équipe de salarié.es et de bénévoles reçoivent, installent et veillent. Les enfants jouent ensemble, les parents peuvent se reposer un peu et baisser leur vigilance. Les familles se rencontrent et peuvent s’entraider, s’échanger des conseils et des informations. Un petit déjeuner est proposé le matin. Bientôt des visites médicales seront possibles sur place, ainsi que des activités en journée. Simple. Basique. Mais sécurisé. En cette période de Jeux olympiques et paralympiques, aucune mesure de facilitation de déplacement, ni d'hébergement en Ile-de-France, n’est prévu pour ces familles. L'ouverture de ce lieu constitue un vrai temps de répit pour de nombreuses personnes, mais reste insuffisant en termes de conditions de logement dignes, et face à l'inaction des pouvoirs publics qui promettaient un héritage social des JOP 2024. C’est le quatrième lieu de ce type créé par Utopia 56 en l’espace de deux ans et demi. Preuve en est que cette nouvelle forme d’hébergement d’urgence fonctionne et peut être multipliée. Rien que dans Paris, il y a 120 000 logements inoccupés. Quand on veut, on peut.