Il est nécessaire d'entreprendre pour espérer et de persévérer pour réussir

26 décembre 2005

L'école de Paris..







De haut en bas :
Portrait de sa compagne Jeane Hébuterne, Amadeo MODIGLIANI
1920
Le sculpteur Miestchanioff, Chaïm SOUTINE 1923
L'homme au chapeau melon assis dans un fauteuil, Pablo PICASSO 1915
L
es trois acrobates, Marc CHAGALL 1926
Scène de rue à Cuba,
Jules PASCIN 1925
Jacques Lipchitz, Diego RIVERA 1914

1904 – 1929, une période prestigieuse de l’histoire de l’art, un de ces mythes qui a donné à l’identité culturelle française son ouverture vers l’étranger.

La fameuse expression « Ecole de Paris » a été annoncée pour la première fois par le journaliste et romancier André Warnod. Elle désigne, dans un premier temps, l’art français des « Grands indépendants » contre l’école académique avant de réunir les artistes étrangers, déjà connus, qui ont apporté leur apport dans l’art moderne. Ils s’appellent Amadeo Modigliani (Italie), Pablo Picasso (Espagne), Foujita (Japon) Sanyu (Chine), Marc Chagall, Serge Poliakoff, Frélègne, Kikoïne (Russie), Kupka (Pologne), Pascin (Bulgarie), Soutine (Biélorussie), etc ..

L’école de Paris naît donc pour réaffirmer la suprématie de l’art français intégrant une première génération d’artistes, débarquée avant la première guerre mondiale, rêveuse de Paris. Paris, la capitale des libertés. Paris, le centre du monde….

C’est du moins la légende qui a alimenté les projets d’exil des étrangers. La réalité pouvait bien ensuite gâcher le rêve et le transformer, dès leur arrivée à un cauchemar. Réunis en petite colonies, par nationalité et par mode de vie, plutôt que par affinités esthétiques, les artistes immigrants vivaient, à l’exception de quelques uns, dans la misère la plus noire comme Modigliani, Soutine, Chagall, Zadkine, Lipchitz, Laurens,..

C’est surtout aux cafés de Montparnasse : Un vieux quartier de Paris dans le XIVème arrondissement que cette population étrange et fascinante trouve son épanouissement culturel. Ce fut un lieu de prédilection des échanges d’idées et de goûts. Même si les critiques ont vite repéré les spécificités de chacun, certains leur ont également volontiers reconnu les motivations explicites des caractères nationaux attribués à leurs patries d’origine. S’agissant de l’Est d’où vient la plus part, leur œuvre paraît dominée par l’imagination, l’émotion et une sensibilité très extériorisée.

En fait leur trajectoire dépend autant du fait que se sont de fortes individualités marquées par leur milieu d’origine et leur histoire personnelle que de l’esprit de manifeste et de débat qui règne sur Paris. A tel point que ces peintres apparaîtront le plus souvent comme des suiveurs des courants majoritaires de peinture française. Quelques personnalités ont échappé à long terme au groupe en se taillant la meilleure part : Chagall, Soutine et Modigliani surtout, sans qu’on leur reconnaisse forcément la puissance des révolutionnaires de cette modernité historique.

Née dans la liberté, l’école de Paris n’a ni leader, ni maître-penseur, ni théorie, ni fondateur, ni manifeste, ni même une esthétique, on ne s’enferme pas dans un seul moule, on croit en ce qu’on fait, on doute, et on avance dans la plus grande et la plus riche des synergies.

Adeptes de la modernité au sens large, allant des manifestations les plus avant-gardistes de l’époque (cubisme, abstraction,..) aux expressions les plus modérées, ils constituent, selon le mot de Michel SERRES « un manteau d’arlequin, bigarrure composite, faite de morceaux de toutes tailles, mille formes et couleurs variées [..] partout inattendu, misérable, glorieux ».

16 novembre 2005

Coquelicots...


Champs aux coquelicots, Vincent VAN GOGH (1889, huile sur toile)


Au bord des routes, sur les talus
Ivres dans la lumière d’avril
Ecarlates, doux et fragiles
Ils sèment leurs pétales de carmin
Toujours plus loin sur nos chemins

Je me souviens des étés d’or
De l’espoir et de nos joies encore

Sais-tu que d’autres lendemains
Viendront fleurir dans nos jardins ?
Les rouges coquelicots d’avril
Triomphent sous le ciel tranquille
Nos rêves ne se sont pas perdus
Les coquelicots sont revenus.

Par Isabelle SEBIRE

05 octobre 2005

Merci, Président Bush...












Guernica, Picasso 1937

Merci, vous le grand dirigeant George W. Bush.

Merci de montrer à tous le danger que représente Saddam Hussein. Nombre d’entre nous avaient peut-être oublié qu’il avait utilisé des armes chimiques contre son peuple, contre les Kurdes, contre les Iraniens. Hussein est un dictateur sanguinaire, l’une des expressions les plus manifestes du Mal au jour d’aujourd’hui.

Mais j’ai d’autres raisons de vous remercier. Au cours des deux premiers mois de l’année 2003, vous avez su montrer au monde beaucoup de choses importantes, et pour cela vous méritez ma reconnaissance.

Ainsi, me rappelant un poème que j’ai appris enfant, je veux vous dire merci. Merci de montrer à tous que le peuple turc et son Parlement ne se vendent pas, même pour 26 milliards de dollars.

Merci de révéler au monde le gigantesque abîme qui existe entre les décisions des gouvernants et les désirs du peuple. De faire apparaître clairement que José Maria Aznar comme Tony Blair n’ont aucun respect pour les voix qu’ils ont reçues et n’en tiennent aucun compte. Aznar est capable d’ignorer que 90 % des Espagnols sont opposés à la guerre, et Blair ne fait aucun cas de la plus grande manifestation publique de ces trente dernières années en Angleterre.

Merci, car votre persévérance a forcé Tony Blair à se rendre au Parlement britannique avec un dossier truqué, rédigé par un étudiant il y a dix ans, et à le présenter comme « des preuves irréfutables recueillies par les services secrets britanniques ».

Merci d’avoir fait en sorte que Colin Powel s’expose au ridicule en présentant au Conseil de sécurité de l’ONU des photos qui, une semaine plus tard, ont été publiquement contestées par Hans Blix, l’inspecteur responsable du désarmement de l’Irak.

Merci, car votre position a valu au ministre français des Affaires étrangères, M.Dominique de Villepin, prononçant son discours contre la guerre, l’honneur d’être applaudi en séance plénière – ce qui, à ma connaissance, n’était arrivé qu’une fois dans l’histoire des Nations unies, à l’occasion d’un discours de Nelson Mandela.

Merci, car grâce à vos efforts en faveur de la guerre, pour la première fois les nations arabes – en général divisées – ont unanimement condamné une invasion, lors de la rencontre du Caire, la dernière semaine de février..

Merci, car grâce à votre rhétorique affirmant que « l’ONU avait une chance de démontrer son importance" même les pays les plus réfractaires ont fini par prendre position contre une attaque de l’Irak.

Merci pour votre politique extérieure qui a conduit le ministre anglais des affaires étrangères, Jack Straw, à déclarer en plein XXI ème siècle qu’« une guerre peut avoir des justifications morales » – et à perdre ainsi toute sa crédibilité.

Merci d’essayer de diviser une Europe qui lutte pour son unification ; cet avertissement ne sera pas ignoré.

Merci d’avoir réussi ce que peu de gens ont réussi en ce siècle : rassembler des millions de personnes, sur tous les continents, qui se battent pour la même idée –bien que cette idée soit opposée à la vôtre.

Merci de nous faire de nouveau sentir que nos paroles, même si elles ne sont pas entendues, sont au moins prononcées – cela nous donnera davantage de force dans l’avenir.

Merci de nous ignorer, de marginaliser tous ceux qui ont pris position contre votre décision, car l’avenir de la Terre appartient aux exclus.

Merci parce que, sans vous, nous n’aurions pas connu notre capacité de mobilisation. Peut-être ne servira-t-elle à rien aujourd’hui, mais elle sera certainement utile plus tard.

À présent que les tambours de la guerre semblent résonner de manière irréversible, je veux faire miens les mots qu’un roi européen adressa autrefois à un envahisseur :« Que pour vous la matinée soit belle, que le soleil brille sur les armures de vos soldats – car cet après-midi je vous mettrai en déroute. »

Merci de permettre à nous tous, armée d’anonymes qui nous promenons dans les rues pour tenter d’arrêter un processus désormais en marche, de découvrir ce qu’est la sensation d’impuissance, d’apprendre à l’affronter et à la transformer.Donc, profitez de votre matinée, et de ce qu’elle peut encore vous apporter de gloire.

Merci, car vous ne nous avez pas écoutés, et ne nous avez pas pris au sérieux. Sachez bien que nous, nous vous écoutons et que nous n’oublierons pas vos propos.

Merci, grand dirigeant George W. Bush.

Merci beaucoup.

Paulo Coelho

12 septembre 2005

...مــــا هـــمـــونـــي


L'envol humaniste - Huile sur toile (Michèle Van Cotthem)


ما هموني غير الرجال إلَى ضَاعـُــــــــــو
لْحْيُوط إلى رَابُو كُلّها يَبْنِـــــــــــي دَار
ما هموني غير الصبيان مْرْضُو وَجَاعُـــو
والغرس إلى سقط نُوضُو نْغْرْسُوا أشجار
وَالحَوْضْ إلَى جْفْ واسْوْدْ نْعْنَاعـُـــــــــه
الصغير ف رجالنا يْجْنِيهْ فَاكْيَة وَثْمَـــــار
مَصير وحدين عند اخِْرين ساهل تَنْزَاعُهْ
وشعاع الشمس ما تخزنه لْسْـــــــــــوَارْ
دارت وجات فْ يد الصهيون دَارْ اتْبَاعُهْ
جَابْ خُيُّهْ وُخْلِيلُهْ فِينْ عْزَارَى الـــــدُّوَّارْ
زَادْ سْبُوعـــــا تَابْعــَـــاه لْتَمْنَاعـُـــــــهْ
منْ حْرّكْ عِينُه فْ رَاسُهْ مَدّوهْ للجَــــزَّارْ
سَرْبَة هْنَا وسَرْبَة لْهِيهْ جَثْمُو وُدَاعـُــــو
ولا كلمــــة فـــوق كلمــــة الغَضَنْفـَــــر
كْثّرُو لَعْصِيدْتْهُم اللبن وُمَاعـُــــــــــــــو
وشْكُون يْقوُل جْدَّة سَفّت يَا حَضـَّــــــارْ
قوُلُو لْ هذاك قولو لــــه 00000000 قولو للا خر قولو له
قولو له إلى ما فهـــــــم 00000000 دابا لْيَّام تْوْرِّي لُــــه
قولو لَلاَّ يْمِي قولو لـــــه
قولو لَلاَّ يْمِي رَا لغْدْرْ حْرَامْ أَلاَ لَّة
إلى أنا معذب صَابْــــــــــــر00000000 إلى أنا مهجور نْكَابْـــــرْ
إلى أنا قلتو هاجــــــــــــر 00000000 إلى أنا قلتــــــو نَافَـــــر
إلى أنا قلتو قْفْلْ عَاسْـــــــرْ 00000000 ذِي لِيـَّــــام رَاه يَاسْـــــرْ
غير خلّيو اللي ما بغا يفهم 00000000 لا تقولــــــــو لــــــــه
دابـــا لْيَّـــام تـــوري لـــــه 00000000 وَا دَايْنِــــــي يَا دَايْنـِــي
إلى أنا معذب مهجور إلـى 00000000 أنـــــا منبـــود مْحْگـُــورْ
غيــــرْ ا نْجَا لِيـَّـا أنـــــــــت 00000000 خْلّينِي نْجَاِري وْنْــــدُورْ
ونقــــاوم غــــرق لبحـــور 00000000 غير ما تصيبك گـْلْتـَــــهْ
لــــــكــــــــن امتــــــــى 00000000 بلا ما يقولو ليك تفهم أنت؟
وَا دَايْنِي يَا دَايْنِي
Nass El Ghiwane

30 août 2005

Sensation...


Jules le Coeur et ses chiens (Pierre-Auguste RENOIR, 1866)

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,

Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.

Du poète Arthur Rimbaud

23 août 2005

L'art préhistorique, parce que...


Blason - un damier de 9 cases colorées (Lascaux - France)

La notion d'art est-elle vraiment applicable aux représentations graphiques que nous ont laissées nos ancêtres?

L’art pour l’art, théorie un peu désuète, présente un peu les hommes préhistoriques comme des esthètes à la recherche du "beau"... L'art pour l'art... l'art fait pour être vu...
Malheureusement la grande majorité de l'art pariétal est situé dans des grottes, souvent au fond de galeries et toujours sans lumière naturelle ! Comment, dans ce cas, imaginer que cette recherche et cette création de décoration (d'ornements) soit quasiment inaccessible ?

Le pouvoir magique est une théorie de l'abbé Breuil qui imagine que les représentations d'animaux ou de scènes de chasse étaient censées aider les hominidés dans leur recherche de nourriture. En attribuant aux images un pouvoir surnaturel, les hommes préhistoriques pouvaient ainsi exorciser leurs démons, et se "garantir" une chasse fructueuse.
Ce pouvoir magique est contredit par les nombreuses représentations d'animaux ou d'éléments sans rapport avec la chasse (mains, figures humaines...)

Le chamanisme, Jean Clottes présente la grotte comme un lieu de passage entre le monde des hommes et un monde parallèle. La grotte est donc un sanctuaire dans lequel le chaman (guérisseur, prêtre aux pouvoirs surnaturels), reconnu par sa tribu, entre en transe pour restaurer l'harmonie entre l'homme et la nature...
Les représentations seraient donc là pour créer une ambiance fantastique (quasi religieuse). Cette théorie est fortement critiquée par de nombreux préhistoriens qui n'y voient qu'une imagination débordante...

Les raisons qui ont poussé ces hominidés à créer ces peintures sont encore inconnues et plusieurs théories se sont affrontées au fil du temps... sans que jamais aucune n'obtienne l'assentiment de tous.

16 août 2005

Nos ancêtres, les artistes…



Au paléolithique, la période la plus longue de la préhistoire nommée également l’âge de pierre, l’homme vivait de la cueillette, de la chasse et de la pèche. L’agriculture et l’élevage lui étaient alors inconnus. Pourtant, ces hommes sont déjà des artistes. Les parois des grottes sont couvertes de représentations peintes et les objets du quotidien sont décorés. L’art est né…
Tenant son nom des parois sur lesquelles les peintures sont exécutées, l’art pariétal ou l’art des grottes est tapi au fond des grottes, invisible, attend un rayon de lumière pour pouvoir s'exprimer...

Cheval typique de Lascaux
Aurochs
Vache
Fresque de Lascaux (France)

L’art pariétal est connu du grand public grâce aux fresques retrouvées dans les grottes. Mais, cet art ne se limite pas aux peintures. La gravure, très répandue, va de la trace fine laissée par la pointe d’un burin de silex, à des incisions plus profondes dessinant vigoureusement les contours. Dans certains sites des enlèvements de matière importants font apparaître de véritables bas-reliefs.


Comarque – Bison Enlèvement de matière

Aussi, vers – 27 000 ans sont sculptées les premières vénus. Ce sont des statuettes de femmes aux rondeurs disproportionnées. Elles ont été retrouvées dans toute l’Europe et en Sibérie. Le plus souvent, les têtes des statuettes ne sont que sommairement esquissées. La Dame de Brassempouy est une exception. Cette tête en ivoire est l'un des rares témoignages de la représentation d'un visage humain et un charme qui en font une des plus belles œuvres d'art du monde. Elle est datée de 22 000 ans avant J.-C.


La Dame de Brassempouy (Grottes du Pape - France)

Il a fallu attendre l'explosion de l'Art Moderne et du Surréalisme pour intégrer à notre art, donc à notre pensée, la richesse des arts primitifs, premiers et rupestres. Absence de normes et de règles directement intelligibles, diversité, foisonnement, recouvrement, collages, analogies, explosions, associations libres...
Toutes choses en étroite relation avec le rêve.

06 juillet 2005

Al falsafa...un devoir


Philosophe en méditation, Rembrandt van Rijn 1633

Dans une ère opaque où règne le flou et l’ambiguïté, se multiplient les définitions et se prolifèrent les terminologies et les notations, les principes se voient mis en cause, la morale cède la place à l’éthique et les repères se perdent.
On se demande s’il n’y a pas besoin de prendre du recul, lever la tête du guidon pour voir plus claire, plus vrai, prendre du temps pour méditer, raisonner et pourquoi pas philosopher.

Au 12ème siècle déjà, Ibn Rushd (1126-1198), nommé Averroès par le monde latin, juge, médecin et philosophe, joue un rôle décisif dans l'histoire de la pensée : il recueille l'héritage d'Aristote et contribue à le transmettre à l'occident chrétien; plus encore, en recevant le Coran comme une prescription à connaître, et non pas seulement à croire, il installe la Raison au cœur de la Foi.

Plus précisément, dans son manuscrit « Fasl al-maqal wa taqrir ma bain asch’aria wal hikma min al-ittisal » : Le « Discours décisif», Ibn Rochd entend examiner «si l'étude de la philosophie (Annadar fi al falsafa) et des sciences de la logique est permise par la Loi révélée, ou bien condamnée par elle, ou bien encore prescrite soit en tant que recommandation, soit en tant qu'obligation». Le résultat, une fatwa dont le propos ne tente pas de réconcilier la foi et la raison, mais justifier l’interprétation philosophique du Coran et de montrer que l’activité philosophique est obligatoire pour ceux qui sont aptes à s’y appliquer.

On aura compris que le « Fasl al maqal » n’a pas perdu beaucoup de son actualité. C’est une invitation à adopter une approche rationnelle qui a pour finalité l'avènement du vrai.

« Le monde moderne a besoin du Discours décisif, non pas pour affirmer abstraitement le droit à philosopher, mais pour argumenter juridiquement une idée toute différente : l’exercice de la raison est une obligation que la loi révélée fait aux gens de raison ; nul ne saurait interdire l’un sans enfreindre l’autre »
Alain de Libera.


10 juin 2005

L'art...


Tête raphaélesque éclatée, Salvador Dali 1951

En cherchant une définition du terme Art, on en trouve une flopée. Le mot Art vient du latin ARS qui signifie habilité, métier, connaissance technique. Le terme grec équivalent, techn a évolué dans le sens contraire pour n’en conserver que le sens technique.

Dans son sens premier, l’art se définit comme étant une pratique qui met en œuvre l’application de connaissance et d’un savoir-faire en vue d’un objectif. Cette première définition nous mène à percevoir l’art comme une technique ou une science appliquée.

Une deuxième définition, plus moderne, présente l’art comme une pratique en vue de la production d’une œuvre susceptible d’exprimer un idéal moral, métaphysique et esthétique. Les six arts (architecture, sculpture, peinture, musique, gravure, dessin) correspondent à cette définition.

Ce n’est que plus tard, suite à l’arrivée de nouveaux courants artistiques tels que l’expressionnisme (mouvement artistique où la réalité est déformée au profit de l’expression), le réalisme (mouvement artistique et littéraire qui se propose de représenter la réalité telle qu’elle est), que l’art est considéré comme moyen d’expression et de communication.

L’art peut être perçu comme simplement ce qui s’expose (viande, cadavres, peintures, etc.). Cette définition, sujette de controverse corresponde à l’éclatement des courants les plus fous de ces dernières décennies, notamment Dada (mouvement artistique et littéraire du début du XXème siècle qui se traduit par un rejet nihiliste des aspects traditionnels de la culture occidentale), où l’on remis en question le concept d’esthétisme.

Aujourd’hui l’art établit une relation qui permet d’impliquer le récepteur d’une œuvre dans un échange avec l’artiste et l’œuvre. Une interaction qui concrétise une pensée à la fois consciente et inconsciente, collective et individuelle, un esprit libre et imaginatif. La notion d’esthétique qui a dominé l’histoire de l’art, a perdu sa consistance.

« La peinture est un art, et l’art dans son ensemble n’est pas une vaine création d’objets qui se perdent dans le vide, mais une puissance qui a un but et doit servir à l’évolution et à l’affinement de l’âme humaine, au mouvement du Triangle. Il est le langage qui parle à l’âme, dans la forme qui lui est propre, de choses qui sont le pain quotidien de l’âme et qu’elle ne peut recevoir que sous cette forme. ».
Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, Wassily Kandinsky.

Pour ma part, l’art est le merveilleux, dans la mesure où ce dernier est un peu plus que ce que l’on peut imaginer, c’est la surprise et l’admiration. L’art est le biais par lequel l’humain, le sensible, l’esprit mais aussi le bon sens, sont interpellés. Une œuvre doit vérifier une certaine cohérence, par rapport à une idée pour atteindre un but précis, sans laquelle elle se réduit à l’aléatoire, le désordre.

03 juin 2005

Pour commencer, en beauté...

Je t'aime

Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tout le temps
Où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large
Et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond
Pour les premières fleurs
Pour les animaux purs
Que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même
Je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien
Qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts
Que j'ai franchies
Sur de la paille
Je n'ai pas pu percer
Le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre
Mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse
Qui n'est pas la mienne
Pour la santé je t'aime
Contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel
Que je ne détiens pas
Que tu crois être le doute
Et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand je suis sûr de moi

Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand je suis sûr de moi

Du poète surréaliste, Paul Éluard