L'école de Paris..






De haut en bas :
Portrait de sa compagne Jeane Hébuterne, Amadeo MODIGLIANI 1920
Le sculpteur Miestchanioff, Chaïm SOUTINE 1923
L'homme au chapeau melon assis dans un fauteuil, Pablo PICASSO 1915
Les trois acrobates, Marc CHAGALL 1926
Scène de rue à Cuba, Jules PASCIN 1925
Jacques Lipchitz, Diego RIVERA 1914
1904 – 1929, une période prestigieuse de l’histoire de l’art, un de ces mythes qui a donné à l’identité culturelle française son ouverture vers l’étranger.
La fameuse expression « Ecole de Paris » a été annoncée pour la première fois par le journaliste et romancier André Warnod. Elle désigne, dans un premier temps, l’art français des « Grands indépendants » contre l’école académique avant de réunir les artistes étrangers, déjà connus, qui ont apporté leur apport dans l’art moderne. Ils s’appellent Amadeo Modigliani (Italie), Pablo Picasso (Espagne), Foujita (Japon) Sanyu (Chine), Marc Chagall, Serge Poliakoff, Frélègne, Kikoïne (Russie), Kupka (Pologne), Pascin (Bulgarie), Soutine (Biélorussie), etc ..
L’école de Paris naît donc pour réaffirmer la suprématie de l’art français intégrant une première génération d’artistes, débarquée avant la première guerre mondiale, rêveuse de Paris. Paris, la capitale des libertés. Paris, le centre du monde….
C’est du moins la légende qui a alimenté les projets d’exil des étrangers. La réalité pouvait bien ensuite gâcher le rêve et le transformer, dès leur arrivée à un cauchemar. Réunis en petite colonies, par nationalité et par mode de vie, plutôt que par affinités esthétiques, les artistes immigrants vivaient, à l’exception de quelques uns, dans la misère la plus noire comme Modigliani, Soutine, Chagall, Zadkine, Lipchitz, Laurens,..
C’est surtout aux cafés de Montparnasse : Un vieux quartier de Paris dans le XIVème arrondissement que cette population étrange et fascinante trouve son épanouissement culturel. Ce fut un lieu de prédilection des échanges d’idées et de goûts. Même si les critiques ont vite repéré les spécificités de chacun, certains leur ont également volontiers reconnu les motivations explicites des caractères nationaux attribués à leurs patries d’origine. S’agissant de l’Est d’où vient la plus part, leur œuvre paraît dominée par l’imagination, l’émotion et une sensibilité très extériorisée.
En fait leur trajectoire dépend autant du fait que se sont de fortes individualités marquées par leur milieu d’origine et leur histoire personnelle que de l’esprit de manifeste et de débat qui règne sur Paris. A tel point que ces peintres apparaîtront le plus souvent comme des suiveurs des courants majoritaires de peinture française. Quelques personnalités ont échappé à long terme au groupe en se taillant la meilleure part : Chagall, Soutine et Modigliani surtout, sans qu’on leur reconnaisse forcément la puissance des révolutionnaires de cette modernité historique.
Née dans la liberté, l’école de Paris n’a ni leader, ni maître-penseur, ni théorie, ni fondateur, ni manifeste, ni même une esthétique, on ne s’enferme pas dans un seul moule, on croit en ce qu’on fait, on doute, et on avance dans la plus grande et la plus riche des synergies.
Adeptes de la modernité au sens large, allant des manifestations les plus avant-gardistes de l’époque (cubisme, abstraction,..) aux expressions les plus modérées, ils constituent, selon le mot de Michel SERRES « un manteau d’arlequin, bigarrure composite, faite de morceaux de toutes tailles, mille formes et couleurs variées [..] partout inattendu, misérable, glorieux ».















