La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mardi 8 mai 2012


Car il faut que chacun compose le poème de sa vie

Youenn Gwernig


Je ne sais  plus combien de fois,  j'ai écrit cette  phrase de Youenn dans les sables, tant je la trouve belle et lorsque je retrouverai ma liberté d'aller vers ces grands espaces, c'est  par  là que je recommencerai.J'ai du lire cette  phrase dans les années 8o et depuis, je me suis tenu au  plus près de cette pensée.L'évidence s'incarne, la finitude n'est plus simplement  un  mot et, dans cette nouvelle expérience de vie, voilà que ma Bretagne me manque encore plus. Mes racines sont dans cette terre noire que j'ai aimé travailler,  à deux pas de la mer, et non pas  où je vis. Je porte mon pays en moi et tout ce que j'exprime en est nourri quel que soit le lieu  où  cela se fait.
Comme je vous l'ai raconté dans la précédente chronique, je vis maintenant une période d'après avec plusieurs objectifs dont celui de pratiquer  le land art le plus vite possible, ce qui est  loin d'être le cas. Lors de ces 14 années de pratique,  j'ai eu le temps de réfléchir à ce choix artistique qui s'est imposé dans ma vie comme le chemin  à suivre. J'ai connu de grandes joies, des critiques,  injustes et infondées qui m'ont profondément blessées au point de vouloir cesser,  mais j'ai surtout élevé cet art de vivre  à un art de vie. Je pourrai donc, en vous présentant ,ici, des installations, parfois connues pour certains, découvertes par les autres, continuer ce blog le plus longtemps  possible pour tous ceux, très nombreux qui  me suivent maintenant et que je remercie.

Roger Dautais




KEMENT A DRAOU

Pa'n em gavan en un toull don
ur puns tenval hep dour na fons
arabat din chom da gousket
kement a draoù a darzh er bed

bronsoù  bleunioù loened ha tud
pa'n en  gavan en un  toull don
ur gevnidenn a denn he roued
hervez lezennoù an holved

Youenn Gwernig 1995


SO  MANY THINGS

Feeling deep down  in the abyss
dark well and try and bottomless
Isohoul not now back to sleep
so  much  is blowing in the world

Buds flowers creatures mens
feeling deep down in the abyss
a spider 'weaving a coweb
according to cosmic law

Youenn Gwernig 1995
 

vendredi 27 avril 2012











Toubib, réservez-moi  une chambre avec vue sur le Havre...


Cette fois, c'est du sérieux. Je suis allongé dans une ambulance qui  m'amène aux urgences de CHU. Présomption d'infarctus  m'a dit le médecin avant  d'appeler les secours. Je passe  un dernier coup de téléphone  à ma femme et je me laisse emporter par mon destin. Nous passons  au travers des quartiers et je vois les tours défiler,  une  à  une. La tête me tourne. La route est mauvaise et je suis bringuebalé sur la civière. Je pense  à tellement de choses. Un chaos fait de d'un  mélange de peur, de résignation et d'espoir. L'arrivée aux urgences ressemble  à ce que l'on  peut imaginer. Des civières partout, entassées le long des murs avec des gens qui attendent, certains perfusés. Aucune plainte ne s'élève de ce groupe d'allongés. Les ambulanciers doublent tout le monde et s'engouffrent dans une pièce séparée en 9 box par de grands rideaux de  plastique, réservée aux urgences cardiaques. Dans la minute qui suit, c'est la prise en  main  par l'équipe médicale sous la direction d'un toubib, assez sympa. Prise de sang,  perfusion, électrocardiogramme,  échographie. Je suis ces examens dans l'inquiétude. Je voudrai savoir. Je vais savoir très vite. 
-Le médecin de garde et responsable des urgences, s'approche de moi. Il  me met la mains sur l'épaule et me dit:
- mon vieux, vous avez fait une très grosse connerie en ne venant pas plus vite. Vous avez fait un  infarctus. Il  y a du dégât mais on est la pour vous réparer,  on va vous réparer.
On ne peut être plus précis. Un tel diagnostic  me glace.
Oui, j'avais des inquiétudes par rapport  à  mes forces qui me lâchaient souvent, dans mes sorties land-art, seul, dans la nature. Je m'allongeais sur le dos, regardais le ciel et étendant que cette douleur s'en aille,  et que me revienne  un souffle nécessaire  pour rentrer. Des mois comme ça, mais sans imaginer que mon cœur lâcherait.Et  puis mon médecin traitant me disait que c'était rien, sinon  l'âge. C'est merveilleux parfois, les médecins.
marie-Claude est entrée dans le box. Plus rien ne pouvait m'arriver. J'ai vu son regard bleu,  j'y ai  lu son amour. Elle m'a embrassé et  pris par le bras.
- Alors?
- Infarctus.
- Ils te font quoi ?
- Je ne sais pas encore.
- Tu vois, je te disais
- Je sais.
Le médecin est revenu me voir
- On va vous garder,  mon vieux,  vous montez en réanimation -cardio, au 20 ème
- Dites, toubib, réservez-moi  une chambre avec vue sur le Havre
- OK, ça marche.
Lorsque je suis arrivé dans ma chambre, puis branché de partout, j'ai regardé  par l'étroite fenêtre  du  bâtiment, il  pleuvait. Le lendemain   matin, sous  un beau ciel dégagé,  j’apercevais le Havre,  me disant que la chance était avec moi.
Une semaine plus tard, je rentrais  à la maison après avoir été opéré le jeudi. Je fais ma première sortie demain, mais compte tenu des "dégâts" je ne sais pas quand je recommencerai  à pratiquer le land art. Un jour ? Je l'espère. Différemment, oui, c'est certain. Je ne peux oublier que le land art représentait  un grande partie de ma vie depuis 1998. Mais il faudra rééduquer  mon cœur, avant tout.

J'ai voulu fermer ce blog, incapable depuis le 8 avril d'éditer une nouvelle page et puis j'ai vu que vous continuiez  à le visiter, alors je continuerai aussi  à  l'animer  pour vous.

Merci de votre présence et à bientôt


Roger Dautais





Urgence

Il faut parfois que cesse le visage
que s'insurge le nœud
c'est l'heure du vêtement mouillé
qui crie la faim et la peur.

tu arraches ton élan
tu couvres la  bête et tu t'y enroules
comme pour mourir

et depuis l'espace lacéré de ton  haleine
tu réécris le pacte de vivre
le nom de ta peau
ton  poème tendu de questions.

Guy Allix

Retrouvez  l’œuvre poétique de Guy Allix   :   guyallix.art.officelive.com/poemesguyallix.aspx

lundi 2 avril 2012


































































































































Le printemps n'est pas une saison comme une autre
.



Chaque sortie me pose le même problème. Par où vais-je me diriger aujourd'hui et c'est bien la météo qui me guide. Il y a quinze jours, malgré un vent bien établi, j'ai tenté de rejoindre les plages et il faut dire que mon travail en fût contrarié. J'ai beau aimer cet environnement, j'avoue que manger du sable n'est pas mon repas favoris. Ainsi, la semaine dernière, je me suis retrouvé, à la campagne, le long d'un fleuve, près d'une fontaine en pleine ville, dans les zones de chasse des gabions, et en forêt. J'ai rencontré quelques personnes et parlé avec eux de ma pratique du land-art mais la plupart du temps, je me suis retrouvé seul et souvent sans aucun bruit de voiture ou autre, simplement accompagné du chant des oiseaux et des premières grenouilles dont le cri, repris en nombre me parût vraiment stressant.
Le premières fleurs sauvages apparaissent suffisamment en nombre pour pouvoir envisager, à cette époque du Printemps, une cueillette qui servira dans une installation, sans que cela n'abime ces ensembles. Si la floraison est trop maigre, je m'abstiens et trouve autre chose.
Arrivé sur un lieu, je peux imaginer atteindre tel ou tel but, mais je me laisse porter par l'inspiration du moment et pratiquement , à chaque fois, je me lance dans une installation née de cette disponibilité d'esprit. J'arrête ma progression, observe, écoute et décide d'entreprendre une installation" in situ" Je ressens alors, pendant la pratique, une libération profonde, un lien essentiel à ma vie, partagé avec une nature généreuse qui me permet tant. Je pense ainsi, mieux la comprendre et saisir au mieux la notion d'éphémère qui se rattache au land-art et que certains ne comprennent pas ou bien, arrivent à nier. J'essaie de saisir cette différence de point de vue. Je l'explique par le fait que ces personnes pratiquent le land art le Dimanche, quand ils peuvent, alors que pour moi, c'est une démarche quotidienne. Mais ils pensent ce qu'ils veulent et moi aussi.
Le land art étant déclinable à l'infini, il me permet de passer des travaux de force, ici je pense aux cairns, aux petites installations qui ont occupé mon temps, il y a deux semaines passées. Pour moi, c'est très lié à mon état de santé qui est fluctuant depuis mon accident de voiture, même si cela va mieux. C'est un vrai plaisir de varier les sujets et parfois, comme je l'ai fait, il y a plusieurs années, après avoir trouvé un jeu de Scrabble le long d'une route, ouvrir une parenthèse et réaliser des créations plus libres et amusantes pour moi, même si cela a été de courte durée. Malgré tout, ces installations gardaient un vrai lien avec ma vie d'art-thérapeute, par exemple travaillant auprès des personnes âgées atteintes par la maladie d'Alzheimer.
Je suis sensible aux mots et considère le land-art comme une autre sorte d'écriture dans la nature, avec ses codes et il m'arrive encore de faire apparaître de vrais mots qui me suivent tels que : Liberté. Frontière. Lire. Écrire. Peace and Love. où de plus longues phrases empruntées au poète Youenn.Gwernig. C'est aussi un échange entre ma mémoire et celle plus ancienne de la Nature. Rien de plus mais cela me paraît si essentiel.
Cette semaine, je reprendrai la direction des plages.

Je vous remercie de votre fidélité au CHEMIN DES GRANDS JARDINS, qui continue de remporter un très beau succès auprès de vous.


Roger Dautais

Seules les cinq premières photos sont choisies dans les installations réalisées la semaine dernière






Si
se souvenir du futur
est nécessaire
ne pas négliger pour autant de
prévoir le passé
toute la question étant de venir
à bout du présent

afin que
puisse être viable
chaque seconde de la durée
de chaque jour.

Gérard Prémel

dimanche 25 mars 2012



































































































































































Toutes les radio, toutes les télés, à la une de toute la presse écrite il est question de la tuerie du sud ouest et de la traque au forcené. Lorsque je prends la direction des plages, je n'arrive pas à me sortir les informations de la tête. Ni la marche d'approche, ni la volonté de mettre ce drame de côté ne me permettent de trouver le calme habituel procuré par l'exercice du land art. Il y a de longues traines de laisse de mer, au milieu de la plage et beaucoup de bois mort. J'hésite un instant à réaliser un gisant avec ces matériaux. Cette actualité m'y incite, mais je remets cette installation si particulière à plus tard. Avant d'évoquer la mort, il me faut parler de la vie comme elle va, ici.
Couchées sur le sable, deux branches semblent former une sorte d'arc. La forme est belle. Je la reproduis en volume et je me trouve face à une arche. J'imagine bien une onde serpentine qui la franchirait et rejoindrait l'horizon. Je pars dans cette direction et trouve un très bel arbre que la mer aura déposée de fraîche date. Je décide de le planter dans le sable à l'aide de ma pelle. Il dépasse les sept mètres et pèse assez lourd. Le mouvement de bascule est délicat, mais le trou creusé est suffisamment profond pour lui donner une belle stabilité. A mes yeux, cet arbre est à nouveau vivant. Il me reste à creuser ce sillon qui serpentera entre les deux troncs d'arbre, séparés de 65 mètres.
J'aime bien cette idée de l'arche accouchant de la vie.
Je reprends la marche sous un ciel qui vient de se découvrir un peu.
Il y a suffisamment de soleil pour avoir l'ombre portée d'un objet sur le sable et je trouve une section d'un petit tronc d'arbre que je plante dans le sable, comme un gnomon. Je le couvre d'une sorte d'aiguille aimantée qui indique la direction Nord -sud. Je reproduis ici un geste vieux comme le monde ce qui est souvent le cas dans le land art. Je le cerne d'une spirale qui s'en ira, elle aussi, rejoindre l'horizon, vers la mer.
L’heure tourne et je n'ai toujours pas réalisé de gisant. Je quitte la plage, trop en lumière, traverse la dune couverte d'épineux et je me retrouve sur une seconde plage parallèle dont le sable recouvert d'algues rases est d'un gris vert qui convient mieux à mon projet. Le lieu est désert. Je choisis un endroit précis et trace au sol, la forme d'un corps. A partir de ce moment, je suis dans l'évocation, celle qui me trouble le plus dans ce que je fais. En une heure, je vais creuser une sorte de petite fosse qui entourer la forme et me procure le sable nécessaire au volume dans lequel je sculpterai le corps. Cela ne doit pas être ressemblant mais simplement évocateur. Le travail avance et je projette sur ce corps, toutes mes peurs, toutes les horreurs entendues, tout mon respect pour la vie qui s'en va. Un sentiment de solitude m'envahit. Je me lève et reste devant lui, en silence. Quelques minutes plus tard, je vais disposer un petit bûcher au pied du gisant et, s'il m'arrive de l'allumer, je ne le ferai pas aujourd'hui. Je pars à la recherche d'une pierre blanche que je vais déposer sur la poitrine, mettant fin au rituel.
En prenant le chemin du retour je constate qu'à cinquante mètres, il est à peine visible, à cent mètres, il disparaît dans le paysage. Je retourne apaisé vers un monde qui pourtant me promet le pire dans les jours suivants.


Roger Dautais








Planté dans l'imminence de la nuit
sauvage
on tient encore
mais sachant
l'effarement
sculpte
le peu de poids de chair
qui reste
et le regard.


Patricia Cottron-Daubigné

Extrait pour le St Jean Baptiste Donatello
ed. éditinter 2O












lundi 19 mars 2012











































































































































To the sea



Le soleil va se lever. Ils l'ont dit. "Ils" , se sont les bulletins météo écoutés depuis la veille et qui se trompent une fois sur deux. L'important, c'est de sortir, quitter le confort de la maison pour aller se confronter aux diverses vérités du temps sur une grande journée. Je n'ai pas d'idée particulière autre en roulant, que de contempler une fois de plus cette plaine. Je connais bien et pourtant elle m'en apprendre sur elle à chaque minute. Le paysage défile devant moi, et j'ai l'impression d'être le seul dehors dans la région. A peine ou deux voitures croisées sur le chemin d'aller et me voici arrivé sur la côte. Je me change comme à chaque sortie et je me dirige vers la mer. Elle est a demi couverte par une brume grise qui commence à deux cent mètres de la plage. Ce temps frais et humide accompagne souvent un silence presque parfait, si ce n'est le chuintement des vagues. Il faut que je marche. Peu importe que ce soit vers le nord ouest où dans le sens inverse. Sans marche, sans déplacement, il ne se passera rien. Il faut un certain temps pour que l'esprit se libère des contingences et laisse venir à lui, l'idée. Car c'est le mouvement qui crée l'idée, d'après moi. Dans les instants qui suivent, on dirait que le vécu land art remplace l'inquiétude du départ. Je choisis la première pierre et je commence la construction du cairn. Tout va se jouer comme dans une danse presque statique, avec d'infimes déplacements, qui va remplacer la quête du départ. Il y a bien une fascination du lieu, il y a aussi une attirance des pierres qui remonte à l'enfance, et un peu le savoir faire. Comment comparer ce travail, cette création si personnelle à une pâle copie, réalisée en deux minutes sans trop réfléchir: Hop et hop, deux pierres, hop, une photo. D'un côté, il s'agit de ma vie, de l'autre une pitrerie de week-end pour amuser les amis.
Chaque trace laissée dans le sable comme ces deux étoiles de David qui me relient à Raymond, ou les anneaux de Borromée à un voyage sur le Lac Majeur où je découvrais ce symbole en compagnie de Marie-Claude, que ce soient ces milliers de cairns, semés en France, en Europe, en Afrique, ces spirales interminables sur lesquelles on m'interroge, ou ces compositions géométriques, mandala et autres, ne sont qu'une manière de vivre ma vie, de m'inscrire dans le monde, de lui parler de l'honorer et parfois de communiquer avec les humains.
J'ai eu froid, ce jour là, mais lorsque la brume s'est levée, tard dans l'après-midi et que le soleil à balayé la plage, j'ai oublié mon mal de dos, j'ai terminé mon travail puis je me suis assis non loin des cairns. Je les ai regardés longuement comme on regarde un parterre de fleurs . Je les reconnaissais comme nés de mes mains et je savais que leur disparition n'était qu'une question d'heures. Je savais que la mer sifflerait la fin de la partie, de leur vie dans quelques heures. Je n'éprouvais aucune fierté, non, plutôt un bonheur de les côtoyer, sans avoir à leur parler, sans explication à donner, juste à attendre la mer qui viendrait couronner mon travail et me donner l'autorisation de recommencer une prochaine fois.



Roger Dautais






Ce matin au bureau, j 'écris


Nos livres des riens sinon quelques fleurs
A peine
Qu'éparses dans les siècle
Nos venteuses paroles
Qu'est que je fais à écrouer ma jeunesse ?
Or
La fenêtre à soudaine ardeur
Met un fil rouge
Une baie sur la page
Une lune écarlate puis cela batifole cela ramifie cela braise faut-il
Continuer l'escarbille l'histoire de l'escarbille est-ce

Un début de sens ?

Est-ce que je n'attendrai plus
en vain ?


Isabelle Pouchain


Retrouvez cet auteur chez Guy Allix

guyallix.art.officelive.com/isabellepouchain.aspx

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.