Mostrar mensagens com a etiqueta Robert Desnos. Mostrar todas as mensagens
Mostrar mensagens com a etiqueta Robert Desnos. Mostrar todas as mensagens

4 de julho de 2012




Le dernier poème

J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres
D'être cent fois plus ombre que l'ombre
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
dans ta vie ensoleillée.

Robert Desnos


O último poema

Tanto sonhei contigo,
andei tanto, falei tanto,
tanto amei a tua sombra,
que já nada me resta de ti.
Eu só posso ser a sombra de entre as sombras
de ser uma centena de vezes mais que a sombra
de ser a sombra que sempre virá e retorna
na tua vida cheia de sol.

Tradução encontrada aqui 



Sonhei tanto contigo,
Andei tanto, falei tanto,
Amei tanto a tua sombra,
Que não me resta mais nada de ti.
Resta-me ser a sombra entre as sombras
Ser cem vezes mais sombra que a sombra
Ser a sombra que virá e voltará 
em tua vida ensolarada.


Tradução encontrada
 aqui

4 de julho de 2009




J'ai tant rêvé de toi

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués

En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps

Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,

Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'à être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.

Robert Desnos, Corps et biens
.