Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne
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4.7.23

CONTE EXPRESS

Au pays des Souratous, où règne l'église de la Marche en Diz Sacrée, l'enfant qui a dérobé une paire de chaussures est jugé plus rapidement (beaucoup plus rapidement) et plus sévèrement (beaucoup plus sévèrement) que le meurtrier uniformisé d'un enfant, à qui l'on offre même de fort gavée cagnotte. 
 
Interrogé sur cette question, l'aruspice de l'arrêt publique, bien connu pour son imperturbable logique, a répondu, le plastron gonflé : "en les enfermant tous, on ne risquera plus de les tuer".

 

21.2.22

SUS SCROFA

 

On ne peut danser sans cet amour de l'espace...” 

Gene Kelly


 

2.3.20

PANGOLIN ET L'HOMME

Pangolin s'en vint voir l'homme car rien n'allait plus.

- Pangolin : "Je t'en prie homme, ne nous mange plus, ne nous prive plus de nos écailles, nous sommes en grand danger."
- L'homme : "Je t'entends Pangolin, je vais faire un effort pour te protéger."

Quelques temps plus tard Pangolin revient voir l'homme.

- Pangolin : "Je ne comprends pas, tu n'as rien fait, c'est même pire encore, nous allons disparaître."
- L'homme : "Que veux-tu petit Pangolin ? Il faut bien que je vive."
- Pangolin : "Que crois-tu petit homme ? Tu n'es pas si malin. Toi aussi tu vas à ta disparition et tu en seras seul l'auteur !
"

Photo : Rod Cassidy / Sangha Lodge

27.5.19

GENTIL COCO ?

Si l'on se réfère à ce qu'on entend depuis hier soir sur les ondes, les élections ont avec les perroquets ce point commun qu'on peut leur faire dire ce qu'on veut. Mais les plumes sont nettement moins belles.

18.2.17

RIMONS

En 1973, Jean-Paul Sartre écrivait dans la revue Les temps modernes un article intitulé "Élections piège à cons". La rime était parfaite. Cette année les prétendants au poste d'homme providentiel ont aussi choisi la rime en "on" -"yonmonronchon" - (la prétendante - pour qui ils travaillent tous - a elle choisi d'emblée la rime en "haine").
Peignons mon ronchon. Il se pourrait bien, pour sortir d'un cirque aux calculs chaque jour plus misérables et retrouver une liberté de pensée, de mouvement, d'organisation, face à un système qu'aucun pansement ne pourra rendre vivable, que la meilleure rime soit - pour commencer - "abstention".

21.12.16

L'AVIS DES ANIMAUX


L'avis des animaux

(illustrations de g à d : Cattaneo, Macdara Smith, Daniel Cacouault, Laurent Lebot - mise en page Marianne Trintzius)

Le bénéfice du doute : Le bénéfice du doute 
Zarboth : There is no Devils at All, it's Just the System
Tony Hymas : joue Léo Ferré
Ursus Minor : What matters now

29.4.15

LE SENS DE L'AVIS

La police du roi Dagobert a mis ses boucliers à l'envers.


(Photo : vidéo Baltimore 27/4/15)

27.4.14

CHEVAL DE TRACE

L'enfant sauvage est vivant, mais demeure invisible à l'entrepreneur de spectacle.


Photo : B. Zon

13.4.14

BRAVE PETITE BÊTE

Surprise ! Le 10 avril, le Conseil national de protection de la nature a rendu à l'unanimité un avis défavorable à la demande, par le préfet de Région, de dérogation en matière de destruction de spécimens de campagnol amphibie, espèce protégée, sur le site présumé de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.  « Cela ne change rien aux échéances » répond le têtu préfet. L'homme-Vinci a beau être selon Aristote "un animal politique", le campagnol amphibie, bête de plus grande réalité, lui rappelle à point nommé qu' «On hasarde de perdre en voulant trop gagner» (1). Sacrée (2) bestiole !

(1) "Le héron" Jean de La Fontaine
(2) Alan Ginsberg

Photo : Faune et flore

23.12.10

REMARQUE



Les mots s'étaient mélangés, altérés puis détériorés et le vocable "cirque" était devenu "remarque" et lorsqu'on lui demanda de faire une remarque, elle répondit : "les étoiles de la piste".

Photo : B. Zon

4.5.10

HISTOIRE (VRAIE) TIMBRÉE



Lundi 3 mai, Paris... un bureau de Poste

L'homme pénètre dans cet ex comptoir des PTT avec une carte postale à la main et fait la queue au guichet concerné. L'attente est longue car la personne le précédent est dans une transaction complexe de changement d'adresses multiples.
Elle s'adresse à lui :

- "Je vous préviens, j'en ai pour un bout de temps, qu'est-ce que vous voulez ?"
- "Un timbre."
- "Allez plutôt aux machines à affranchir."
- "Non, je souhaite acheter un timbre".
- "Ben alors, allez à la machine à affranchir."
- "Non, je veux un timbre, vous savez, ces petits morceaux de papier de forme rectangulaire avec des petites dents que l'on colle avec la langue."
- "Je sais ce qu'est un timbre, merci. Pourquoi n'allez vous pas à la machine à affranchir ?"
- "Parce que je veux un timbre."
Le préposé intervient :
- "Vous voulez combien de timbres ?"
- "Un."
La cliente se rebiffe :
- "Non ! J'étais là avant, il attendra"
Le préposé (à l'homme) : "Vous pouvez aller à l'autre guichet"
- "Mais il n'y a personne !"
- "Quelqu'un va venir."

L'homme va donc au guichet indiqué, attend quelques temps puis une jeune employée des Postes arrive.

- "Qu'est ce que ce sera ?"
- "Un timbre pour cette carte postale."
- "Vous pouvez aller à la machine à affranchir."
- "Non je souhaite un timbre."
- "Il faut que j'aille en chercher."

La jeune fille s'absente puis revient en montrant des timbres ordinaires.

- "Mais je souhaite un beau timbre, un timbre de collection !" s'insurge l'homme
- "Ha ! pour les timbres de collection, il faut aller dans des agences spécialisées. Pourquoi donc voulez-vous un timbre ?"
- "Mais enfin, il faut se justifier maintenant. Je veux un timbre pour mon fils voilà ! On n'est pas dans un bureau de poste ici ? Il y a toutes sortes de saloperies à vendre, mais pas de timbre ? Je sais que vous n'êtes pour rien dans le fait qu'un bureau poste ressemble désormais à une supérette de l'inutile, mais je veux un timbre."

Devant l'homme semblant perdre patience, la jeune préposée lui montre un timbre à l'effigie d'Astérix le Gaulois.

- "Voilà tout ce qu'on a , mais ça ne correspond pas au prix nécessaire."
- "On fera avec si c'est tout ce qu'il y a. Ne peut-on pas rajouter l'appoint avec un autre timbre ? "
- "Il en faudra trois"
- "Ce n'est pas possible d'en mettre trois ?"
- "Oui c'est possible si c'est ce que vous voulez !"
- "Ah la bonne heure !"

Une heure après être entré dans l'agence de ce qui fut un service public, l'homme sortait enfin, épuisé, mais heureux d'avoir pu déposer sa carte postale dans la boîte prévue à cet effet (désormais à l'extérieur de l'établissement) et d'avoir mené à bien cette mission surnaturelle : "acheter un timbre dans un bureau de poste !"


26.4.09

DEUX IMAGES DU JAZZ DU XXIème SIÈCLE
NIGHT AND DAY (EN TÊTE)


"Toutes les idées qui triomphent courent à leur perte"
André Breton


Photos : B. Zon


16.12.08

DES CHAISES























Il a dit "J'ai pris des chaises pour des gens". Il en était tout retourné. Bien sûr la brume était épaisse aux alentours du canal et il aurait pu s'en contenter pour s'excuser d'une aussi grande méprise. Il se souvenait d'une amie qui s'était doucement confiée au petit matin après une nuit complexe "Il ne faut pas prendre les gens pour des chaises". C'était gravé. Il y avait depuis toujours pris garde. Il ne se doutait pas qu'un jour il serait confronté à l'inverse. Des petites lumières clignotaient tout autour. Tantôt elles lui servaient de guide, tantôt il s'y perdait. Quelques pièces en poche pour acheter un journal, mais pour lire quoi, il s'arrêtait constatant que les cafés étaient fermés, les chaises empilées. Au détour d'une ruelle, une odeur de cannelle, le vent ne soufflait pas ; pour le laisser décider ? Comment pourrait-il encore s'assoir ?


Photo : B. Zon

12.10.08

L'OPÉRA DE QUATRE SOUS



Dimanche, pendant que les chefs d'États se réunissent pour sauver les banques, un homme meurt en tentant de sauver un immigré sans papiers.

20.8.08

L'ARROSOIR (2)



Lucas se débattait ! Il évoluait dans un ensemble mieux préparé que lui-même. Du moins c'était ce que les constituants de cet ensemble projetaient sans cesse. Comme ils mangeaient mieux en croyant bien disserter, ils lui reprochaient en avant de s'y prendre toujours "à la dernière minute". Ce qu'ils ignoraient, c'est que précisément, il n'en avait pas d'autre. C'était bien la toute dernière sans sens figuré, son seul espace d'action. Et Lucas y tenait à cette dernière minute, comme à la prunelle de ses yeux, qu'il n'avait plus dans sa poche.


Photo : B. Zon

9.8.08

L'ARROSOIR (1) - (EXTRAIT DES DIALOGUES)


- Lucas : "J'aurais dû enlever mes chaussures dans l'arrosoir !"
- Myriam : "Moi ma mère ne m'a jamais permis d'enlever mes chaussures dans l'arrosoir."
- Lucas : "Quand je ne le fais pas, tout est sec et je ne puis t'aider."
- Myriam : "Ce n'est pas d'aide dont j'ai besoin."
- Lucas : "Tu as besoin des deux tiers, je ne les ai pas."
- Myriam : "À moins que tu ne fermes le robinet."

20.2.08

NOM DE CODE : ZOUAVE


Dans Objectif Lune (éditions Casterman), alors que Tryphon Tournesol passablement énervé recommande au Capitaine Haddock de faire attention à la marche, il tombe dans une trappe. Le choc provoque l'amnésie du professeur. Les médecins faillissent à trouver une solution de rapide rétablissement et le Capitaine Haddock tente par toutes sortes de stratagèmes-déguisements Tougoudoug-appareil photo d'Abdallah-pistolet à eau-explosifs-costume de fantôme, de créer le choc qui va lui faire retrouver la mémoire. Alors que tout semble perdu, que le capitaine est très énervé par tant d'efforts inutiles, le mot "Zouave" (à l'origine du différend précédent entre le capitaine et le scientifique) soudain prononcé dans sa colère, provoque un choc chez Tournesol qui lui ramène instantanément la mémoire.

Moralité : Il y a toujours un moyen de retrouver la mémoire (sans devoir), même quand tout semble perdu. Ne nous laissons pas déborder.