Souvent, je me pose la question et certains d'ailleurs me la posent aussi, pourquoi j'écris?
Que me valent ces écrits?
Suis-je dans l'obligation de le faire et à compte de qui?
Je ne sais vraiment pas pourquoi cela me prend mais je me sens comme pilotée par une force souveraine tenace qui ne lâche que lorsque j'accouche de ces vécus!
Je suis comme dans un état second quand cela me saisit et plus rien je dis bien plus rien ne peut en ces moments précis me faire dévier de la piste au risque de cramer de devenir dissociée et surtout de m'asphyxier.
J’œuvre fort et dangereusement, je l’avoue mais je n’invite personne à me suivre dans cette danse cabalistique car au risque de vous déplaire j’aime le rude, le dangereux, le sale et le pouilleux.
Je veux rester leur voix et je n’ai malheureusement pas de place pour autre chose.
Pas d’autre choix ni autre alternative.
Ce luxe ne m’a jamais vraiment séduit.
Je suis intimement liée à eux, eux à moi !
Je voudrai me soulever dans ma transe pour soutenir les regards impropres, trahir les forces noires de secrets honteux.
Honteux sont ces pervers qui susurrent l’interdit s’autorisent les abus.
Je revois encore ce petit malheureux aux allures d’homme bien fermées.
Il se cadnasse de silence, de trompe l’œil et de férocité.
Je la vois venir ma folie et je sais de qui la tenir.
Elle est dans cette maladie de peau et dans ce « baisse ton pantalon ».
L’air n’est plus oxygène mais sommation de malheurs et de parjures. L’ambiance est baise et sodomie.
Elle est blasphème et fêlures.
Elle est persécution et enfer à l’infini.
Je fais la dure et me retiens.
Il mesure ma peur et me crains.
Il tente une virée, je le rattrape et nous parlons.
Je jongle avec la mort et l’innommable.
Il se déclasse baisse les yeux et raconte sa peur et les mauvais traitements, les deux bergers allemands et l’horreur, raconte les fellations forcées et la douleur, raconte raconte raconte raconte jusqu’à ce que je ne puisse raconter.
Il ne s’agit pas là de le prendre dans mes bras et pleurer car le tréfonds est en ces mal-être folie et déchaînements, la moindre fausse note le moindre faux pas est gouffre et précipice, crime ou suicide.
Je tapote une joue, rassure de mes hauts diplômes à la con, fais l’intello et envoie au juge d’enfant.
Le juge d’enfant en bon instructeur fait le nécessaire et l’adresse dans un foyer d’accueil temporairement en attendant la fin de l’enquête. Enfin dans un souci pur de sécurité de l’enfant.
Je le revois quelques mois plus tard.
Il a grandi, doublé de force à mon avis.
Son regard est haine et lame de rasoir.
Ses mots sont une gifle pour mon savoir et mes acquis.
« J’ai eu droit à une tournante à la fête du bizou que les aînés m’ont donnée. Voilà madame,le foyer où vous m’avez envoyé. »
L’air n’est plus air, l’ambiance au cataclysme. Je cours lâche me terrer pour pleurer.
Ma chandelle est morte et je n’ai plus de mots.
Des mots pour raconter cette autre qui a poignardée de sang froid par un matin son amie intime et son frérot.
Des coups de couteaux dans le dos dans le visage dans les mains .
Des gamins défigurés par de terribles secrets où les forces de l’ordre du règne de Leila, la femme de zaba a fait un rapide black out car c'est de ces petits neveux balafrés qu’ils s’agissaient. La gamine est traînée comme une forcenée dans des dédalles que j’imagine des plus terribles et sombres.
Certains racontent que c’est d’une querelle de gamines et de coup de cœur qu’il s’agissait d’autres langues plus fourbes soufflaient en demi silence vu les concernés que c’est d’une deal des trabelsi qui a mal tourné…
C’est encore dans ma banlieue huppée que cela s’est passée.
Qui s’est encore chargé de l’enquête ?
Où sont nos médias pour couvrir le crime et le châtiment ?
Où sont les professeurs, le corps enseignant de cette gamine pour réclamer un rendu pour compte pour expliquer à la jeunesse terrorisée par l’acte de leur copine hier encore un petit ange au lycée ?
Qui se chargera de lever le secret mettre au grand jour maintenant que cela est terminé ?
Qui ? Qui ? Qui ?
Je ne me prétends pas le défendeur du diable ni même un conseiller mais mon regard se refuse à la braille, mes pensées à la mnésie.
Mnésique est cet enseignant cupide et petit qui ne voit en les dessins de ces disciples que de simples gribouillis.
Vingt trois ans de dictature et voire plus, on fait de nous un peuple hagard et sans grand remous.
Chacun restant cloîtré dans son égo ne voyant rien n’entendant rien kiffant grave de médisances et d’histoires à deux sous. Nous avons survécu à nos semblants de vie aussi repus que décérébrés parce que le monde continue à tourner et les destins à se croiser.
Je la vois l’instit qui a fait la "une "des journaux dans je ne sais quel pays d’occident bien entendu et qui a compris que dans le dessin de cette gamine de quatre ans, il a plus qu’une simple file de gens devant cette petite fille qui pleure.
En adhérant au corps de l’enseignement, elle a épousé son sermon et ses exigences de disponibilité et dépassement de soi au service de l’enfant. Elle a réalisé que dans ces coups de crayon ,il y a une immense détresse . Un grand drame où la petite a été aux services de ces adultes en file qui lui faisaient mal chaque soir pour la pénétrer. Des amis de papa, elle disait.
L’horreur, le blasphème, le parjure, l’innommable est dans ces comportements de bestiaux pire encore Satan s’en trouve dessaisi.
Je suis satan lorsque je laisse partir il ya plus de vingt ans cette dame aux sept enfants dont le père n’est autre que le nouveau libéré sur bonne conduite après sa peine du meurtre de la petite vieille d’un coin de France éloigné. C‘est qu’avant de la tuer, il l’avait violé la mémé !
De cette remise de peine, il profite, fait un saut au bled, le notre et viole de sang froid la tante et ses sept enfants. Cela lui revient de droit, il en est le seul sponsor.
Il ne s’agit pas de fiction ou probablement si surtout que le médecin légiste auquel j’ai référé la gamine a répondu que le bébé présente bien des grandes lésions d’irritation sans signe de défloration.
Je ferme les yeux sur l’anamnèse capitale pour un médecin, les paroles des autres gamins jamais interrogés surtout après le silence complice des autorités qui ont classé le dossier suite au retrait de la plainte de la mère qui m’a un jour narguée en me rencontrant fortuitement les bras clinquant de bracelets or vingt quatre carats, un sourire mauvais : « c’est pas vous docteur qui allez me faire vivre moi et mes sept gamins..en plus, ne vous inquiétez pas mes gosses, il n’y touchera plus, il est retourné dans sa France !»
J’aime à croire que je suis dans le délire à interprétations multiples.
Mon pays, une carte postale à accrocher.
Mon peuple des zombies.
Probablement Béatrice, probablement mais ce qui est plus que certain c’est cette volonté de fer en ces jeunes, en vous qui venez me lire et moi particulièrement de faire changer les choses , de déblayer et de construire. Dans mon désir de parler, je suis dans le registre de la catharsis et non la dénonciation destructrice mais combien consolidante qui a encore le devoir de se projeter de ses ruines dans l'avenir.
je le dois nous le devons à ma Tunisie si belle qui se refuse à ses anciennes allures persecutrices pour la sauvegarde et la beauté.
Nous construirons sur du neuf sur du beau sur une jeunesse forte et ma foi combien belle qui a fait tomber les tyrans comme un château de cartes,trembler les géants et fait arriver la révolution jusqu’à vous l’occident de nos rêves !
Alors sans rancune ni amertume construisons !
jeudi 23 juin 2011
dimanche 19 juin 2011
Maintenant une visite chez les femmes!
Maintenant , chez les femmes!
Cette fois, je suis en visite chez les femmes.
Un monde à part les femmes même en prison les normes ne sont pas les mêmes, les
actes différents.
Seule la douleur est la même.
Elle a la même odeur la même couleur le même poids sans souci de race d’identité ou d’appartenance.
La prison est parjure et silence.
De la prison, les femmes parlent peu.
Moi, j’en parle beaucoup.
J’en fais ma mission !
Je me tape grave de ce qu'on dira-ton, de ce qui pourra arriver.
Mon fils un certain 14 janvier, ma fille belle comme un soleil s'est teinte fidèle à la kasba de boue et de pluie les jours d'aprés, Aziz,Yassine , Shiran ,Wejdène , Afef ma belle Afef , sansoune ,Randa mon autre enfant de sa Mauritanie lointaine a suivi minute par minute les infos , a même ramassé un corpuscule de tunsiens (le plus grand nombre) dans son "Afrique perdue" et ont hurlé "khobz wou mé w ben ali lé " et bien entendu le fameux "dégage" devant notre ambassade de ce bled perdu mais que j'aime tant...tout ce beau monde jeune et puissant avec tous les autres également m'ont appris vaillamment la liberté .
Depuis je suis libre et c'est tellement bon.
Ca sent le misc et l'ambre, mieux encore une brise du paradis mieux encore le paradis lui même car elle me rend moins égoiste plus puissante me ramène à ma finitude me rend moi une femme et me réconcilie avec Dieu!
La femme n’est plus femme, son corps épouse la honte et le parjure.
Elle est satan.
Satan est sa geôlière qui tyrannise son corps, s’autorise ses intimités et
malmène ses nuits.
Je revois cette petite de droit politique d’à peine vingt ans rattrapée par une
équipe de nuit.
Elles n’en ont fait qu’une partie car elle leur est déjà arrivée bien garnie :
hématomes et méprises sur une frêle personne dans les sous sols du ministère de
l’intérieur ou encore dans une geôle de garde à vue.
Tournante à cinq et plus, viols répétés sur la vierge qu’elle n’est plus.
Je revois cette autre de droit commun, une belle blonde effrontée et à la
crinière bien fournie.
La nuit est à peine consommée qu’elle est consommée sans entrée ni amuse gueule
juste un traitement des plus violents farcis de perversité et d’obscénités au
vu et au su des autres pensionnaires de ces hauts lieux qui se taisent parce que
le silence n’est plus lâcheté parce que la nuit n’est qu’offense et complicité !
Un traitement spécial pour une grande dame qu’on a recommandé parce que son
conjoint fait le triple de son âge et que ses ébats amoureux ne suffisent plus
et que la belle traîne quelque part dans un bois dormant…
Adultère et juste châtiment, méprise ou hérésie ?
L’hérésie est dans ces cheveux blancs qu’il teint de noir pour disposer des
pucelles avec la garantie de l’argent et du pouvoir que lui octroyait zaba.
Le matin, on retrouve notre belle blonde yeux baissés difforme et crâne rasé.
Je l’ai rencontrée plus tard au tournant d’une rue le regard vide cassé avec son
port de reine éteint à jamais !
J’entends le frêle et dernier murmure de cette autre femme frôlant la
quarantaine après s’être pendue au petit matin à son drap de lit d’occasion.
Ni sa première nuit d’initiée ni la cruelle maltraitance de ses gardiennes ni
les coups exagérés des autres prisonnières parce qu'elle a assassiné de sang froid ses trois enfants en malaxant dans le coca du fatak un pesticide puissant n’arrivent à la sortir de son
mutisme.
L'aînée a à peine quinze ans. Cela a été plus facile pour le dernier qui est encore dans ses langes.
Du lait assassin malaxé dans le biberon de subsitution.
Une voisine de quartier, elle était!
La marsa ,une banlieue ma foi huppée mais combien dichotomique où les vies se creusent dans la chair en noir et en sang. Juste il faut avoir le regard et le souffle rôdé.
Elle est partie en silence la petite dame du "ELLOTF"qu'elle vous a arraché à sa lecture, un maigre sourire sur les lèvres les yeux rivés vers
la « Kaaba", son index en extension dans une ultime prière emportant son secret
avec elle à jamais !
Qui s'est soucié de le percer?
Un triple infanticide, ce n'est pas du gâteau!
Ni les flics ni les hommes de justices ni les humains en général ne se sont jamais souciés de rendre la vérité moins accablante lorsqu'il s'agit du "dernier jour d'un condamné".
Ni Gueux ni Valjean !
Je revois les pavillons .
Ils sont infects et pouilleux surpeuplés de femmes transformées tantôt en fauves véritables enragés qui se régalent de chair humaine et de viles services ou en ânesses.
Je passe outre le corfi, les files d’attente pour les visites, le mot d’ordre de
tout taire, les vols dans les affaires, les règlements de compte, les
humiliations, les déclassements, l’isoloir ou le silloun où elle est amenée à
même le sol comme chez les hommes dans un trou à rat sans lumière aucune souvent
jetés à plusieurs comme dans une fosse humaine avec un trou découvert pour les
besoins sans rideau ni cloison , un goutte à goutte d’eau trouble et douteuse et
un seul repas infecte dans la journée. On les y jette et les tiennent pour
oubliées le temps qu’il faut pour amener le repentir.
Aucun travail de réhabilitation juste de la démolition massive pure et simple.
J'entends encore pour terminer le dernier racle d'un prisonnier car il s'agit d'un homme cette fois-ci;
Il mendiait dans un cri déchirant étouffé le repentir et le salut. C'était un ancien tortionnaire de la liste que mon bon ami Mehdi Saidi a eu la délicatesse de m'envoyer.(https://www.facebook.com/note.php?note_id=161414547242645)
Je lui adresse un grand merci car il y a des mémoires qu'il est dangereux d'effacer car elles nous kidnappent définitivement à toute possibilité de rédomption , de repentir et de réconcialiation.
Ce monsieur d'un "Z" que je noterai dans sa demeure éternelle je suis certaine,aimerait que je vous retranscrive fidèlement ses dernières pensées.
Il a été pendant longtemps le directeur d'une grande prison de renommée dans notre si petit pays.
Il a eu la main leste la colère facile les manières rudes et sans pitié pour les condamnés et lorsqu'à son tour ,il a été condamné ,il a compris son mal son mal être son crime sur l'humanité .
Il a longtemps assasiné en tant que purgateur et au purgatoire, quand ce fut son tour de purger, il est mort d'un vrai cancer de l'assassin qu'aucune Amélie si grandiose ne revendiquerait!
Allahouakbar ,je dirai!
Dois- je ajouter que ce n’est pas de la fiction et que de telles drames se
jouent sur des hommes et des femmes dans nos prisons?
Dois-je insister, soulever, hurler, frapper d’ignominie et de mécréance ces
femmes et ces hommes sans visage et sans cœur qui au lieu de garder enfourchent
leurs gardés ?
Dois-je me griffer me mordre et me dessaouler pour réaliser que je n’ai pas rêvé
pas et que ce sont bien des destinées de femmes et d’hommes qu’on tronçonne
sans pitié ?
Dois-je encore ajouter que Dieu aussi est ici absent qu’il ne fait pas et que
l’homme fait?
Dois-je regresser pour m'habiller d'ascétisme et dire que je suis malade et que je ne dois pas m'approcher?
Dois-je encore convulser secouer pour réveiller les consciences et laisser les morts dormir en paix?
Dois -je écrire sur les murs sur mon corps et le vôtre au sang et au feu cette magnifique phrase immortelle de Victor Hugo:
" Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper."
Je me trouve dans l'obligation d'ajouter" et ne la violer pas "
Ne me parler plus jamais d'hérésie ni de mécréance car vous avez appris là à me deviner!
Cette fois, je suis en visite chez les femmes.
Un monde à part les femmes même en prison les normes ne sont pas les mêmes, les
actes différents.
Seule la douleur est la même.
Elle a la même odeur la même couleur le même poids sans souci de race d’identité ou d’appartenance.
La prison est parjure et silence.
De la prison, les femmes parlent peu.
Moi, j’en parle beaucoup.
J’en fais ma mission !
Je me tape grave de ce qu'on dira-ton, de ce qui pourra arriver.
Mon fils un certain 14 janvier, ma fille belle comme un soleil s'est teinte fidèle à la kasba de boue et de pluie les jours d'aprés, Aziz,Yassine , Shiran ,Wejdène , Afef ma belle Afef , sansoune ,Randa mon autre enfant de sa Mauritanie lointaine a suivi minute par minute les infos , a même ramassé un corpuscule de tunsiens (le plus grand nombre) dans son "Afrique perdue" et ont hurlé "khobz wou mé w ben ali lé " et bien entendu le fameux "dégage" devant notre ambassade de ce bled perdu mais que j'aime tant...tout ce beau monde jeune et puissant avec tous les autres également m'ont appris vaillamment la liberté .
Depuis je suis libre et c'est tellement bon.
Ca sent le misc et l'ambre, mieux encore une brise du paradis mieux encore le paradis lui même car elle me rend moins égoiste plus puissante me ramène à ma finitude me rend moi une femme et me réconcilie avec Dieu!
La femme n’est plus femme, son corps épouse la honte et le parjure.
Elle est satan.
Satan est sa geôlière qui tyrannise son corps, s’autorise ses intimités et
malmène ses nuits.
Je revois cette petite de droit politique d’à peine vingt ans rattrapée par une
équipe de nuit.
Elles n’en ont fait qu’une partie car elle leur est déjà arrivée bien garnie :
hématomes et méprises sur une frêle personne dans les sous sols du ministère de
l’intérieur ou encore dans une geôle de garde à vue.
Tournante à cinq et plus, viols répétés sur la vierge qu’elle n’est plus.
Je revois cette autre de droit commun, une belle blonde effrontée et à la
crinière bien fournie.
La nuit est à peine consommée qu’elle est consommée sans entrée ni amuse gueule
juste un traitement des plus violents farcis de perversité et d’obscénités au
vu et au su des autres pensionnaires de ces hauts lieux qui se taisent parce que
le silence n’est plus lâcheté parce que la nuit n’est qu’offense et complicité !
Un traitement spécial pour une grande dame qu’on a recommandé parce que son
conjoint fait le triple de son âge et que ses ébats amoureux ne suffisent plus
et que la belle traîne quelque part dans un bois dormant…
Adultère et juste châtiment, méprise ou hérésie ?
L’hérésie est dans ces cheveux blancs qu’il teint de noir pour disposer des
pucelles avec la garantie de l’argent et du pouvoir que lui octroyait zaba.
Le matin, on retrouve notre belle blonde yeux baissés difforme et crâne rasé.
Je l’ai rencontrée plus tard au tournant d’une rue le regard vide cassé avec son
port de reine éteint à jamais !
J’entends le frêle et dernier murmure de cette autre femme frôlant la
quarantaine après s’être pendue au petit matin à son drap de lit d’occasion.
Ni sa première nuit d’initiée ni la cruelle maltraitance de ses gardiennes ni
les coups exagérés des autres prisonnières parce qu'elle a assassiné de sang froid ses trois enfants en malaxant dans le coca du fatak un pesticide puissant n’arrivent à la sortir de son
mutisme.
L'aînée a à peine quinze ans. Cela a été plus facile pour le dernier qui est encore dans ses langes.
Du lait assassin malaxé dans le biberon de subsitution.
Une voisine de quartier, elle était!
La marsa ,une banlieue ma foi huppée mais combien dichotomique où les vies se creusent dans la chair en noir et en sang. Juste il faut avoir le regard et le souffle rôdé.
Elle est partie en silence la petite dame du "ELLOTF"qu'elle vous a arraché à sa lecture, un maigre sourire sur les lèvres les yeux rivés vers
la « Kaaba", son index en extension dans une ultime prière emportant son secret
avec elle à jamais !
Qui s'est soucié de le percer?
Un triple infanticide, ce n'est pas du gâteau!
Ni les flics ni les hommes de justices ni les humains en général ne se sont jamais souciés de rendre la vérité moins accablante lorsqu'il s'agit du "dernier jour d'un condamné".
Ni Gueux ni Valjean !
Je revois les pavillons .
Ils sont infects et pouilleux surpeuplés de femmes transformées tantôt en fauves véritables enragés qui se régalent de chair humaine et de viles services ou en ânesses.
Je passe outre le corfi, les files d’attente pour les visites, le mot d’ordre de
tout taire, les vols dans les affaires, les règlements de compte, les
humiliations, les déclassements, l’isoloir ou le silloun où elle est amenée à
même le sol comme chez les hommes dans un trou à rat sans lumière aucune souvent
jetés à plusieurs comme dans une fosse humaine avec un trou découvert pour les
besoins sans rideau ni cloison , un goutte à goutte d’eau trouble et douteuse et
un seul repas infecte dans la journée. On les y jette et les tiennent pour
oubliées le temps qu’il faut pour amener le repentir.
Aucun travail de réhabilitation juste de la démolition massive pure et simple.
J'entends encore pour terminer le dernier racle d'un prisonnier car il s'agit d'un homme cette fois-ci;
Il mendiait dans un cri déchirant étouffé le repentir et le salut. C'était un ancien tortionnaire de la liste que mon bon ami Mehdi Saidi a eu la délicatesse de m'envoyer.(https://www.facebook.com/note.php?note_id=161414547242645)
Je lui adresse un grand merci car il y a des mémoires qu'il est dangereux d'effacer car elles nous kidnappent définitivement à toute possibilité de rédomption , de repentir et de réconcialiation.
Ce monsieur d'un "Z" que je noterai dans sa demeure éternelle je suis certaine,aimerait que je vous retranscrive fidèlement ses dernières pensées.
Il a été pendant longtemps le directeur d'une grande prison de renommée dans notre si petit pays.
Il a eu la main leste la colère facile les manières rudes et sans pitié pour les condamnés et lorsqu'à son tour ,il a été condamné ,il a compris son mal son mal être son crime sur l'humanité .
Il a longtemps assasiné en tant que purgateur et au purgatoire, quand ce fut son tour de purger, il est mort d'un vrai cancer de l'assassin qu'aucune Amélie si grandiose ne revendiquerait!
Allahouakbar ,je dirai!
Dois- je ajouter que ce n’est pas de la fiction et que de telles drames se
jouent sur des hommes et des femmes dans nos prisons?
Dois-je insister, soulever, hurler, frapper d’ignominie et de mécréance ces
femmes et ces hommes sans visage et sans cœur qui au lieu de garder enfourchent
leurs gardés ?
Dois-je me griffer me mordre et me dessaouler pour réaliser que je n’ai pas rêvé
pas et que ce sont bien des destinées de femmes et d’hommes qu’on tronçonne
sans pitié ?
Dois-je encore ajouter que Dieu aussi est ici absent qu’il ne fait pas et que
l’homme fait?
Dois-je regresser pour m'habiller d'ascétisme et dire que je suis malade et que je ne dois pas m'approcher?
Dois-je encore convulser secouer pour réveiller les consciences et laisser les morts dormir en paix?
Dois -je écrire sur les murs sur mon corps et le vôtre au sang et au feu cette magnifique phrase immortelle de Victor Hugo:
" Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper."
Je me trouve dans l'obligation d'ajouter" et ne la violer pas "
Ne me parler plus jamais d'hérésie ni de mécréance car vous avez appris là à me deviner!
vendredi 17 juin 2011
Nos prisons!
Je ne sais plus si je suis dans la réalité ou encore dans le fantasme des
interdits.
Je ne sais pas mais ma tête convulse à la lecture d'un texte sur kapitalis sur
la torture dans nos prisons.
Je m'accoude au bar des tortionnés , tente une virée mais j'ai comme une
impression de vertige et de nausées.
Délire ou catharsis ?
Je ne sais pas mais j'ai comme l'impression de porter mon pays toute seule.
Je la trouve gentille la rédactrice de l'article, elle y va tout doux, à
petites mesures pour mes sens affamés de vérité.
Hier encore, j'ai dit à un ami qui me questionnait sur la valeur, le but de mes
écrits.
Je ne sais pas, je ne sais plus mais ce dont je suis sure c'est que je ne veux
plus rester sourde à cet appel qui me vient du ventre de la terre qui me secoue,
me" vulnère", me rend esclave du détail pour l'affranchir, le faire parler et
témoigner.
Je revois encore ce Samir Dilou à la télé qui raconte son arrestation et la
prison.
Il m'impressionne bien qu'il me soit étranger.
Il y a quelque chose dans son franc parler qui me touche, me remue au plus
profond de moi même, me rend triste et petite.
Son histoire revient la nuit me hanter.
Ils sont nombreux depuis à le faire et depuis quelques jours, j'essaie
d'échapper à ce désir fou d'écrire et de hurler.
J'ai mon examen à réussir et pourtant les cris de cet enfant d'à peine dix neuf
ans à la prison de Roumi continue à me percer.
Ils l'attachent à l'arbre sur lequel le matin, ils ont pissé puis versé le
fameux coca.
Nos gardiens de paix sont des pro.
Ils poussent le génie, inventent le monde et calculent la barbarie.
Consignes ou hérésie?
Ce n'est plus un arbre mais un nid de fourmis et le soir lorsque le petit en
fait des siennes parce qu'il a peur de la nuit et de ses prédateurs, ils le sortent prendre l'air en
petites tenues et torse nu .
Ils l'attachent à l'arbre qu'il enlace menotté malgré lui.
J'entends encore ses hurlements qui déchire la nuit et le jeu pervers des
fourmis dévorantes partout sur son corps et dans le moindre de ses trous.
Vous convenez bien dés lors qu'il il ne s'agit plus que de béances et de trous.
Dieu est absent de ses atrocités.
Il ne fait plus.
L'homme fait !
Je ne suis pas mes amis dans le blasphème mais le blasphème est dans ce que
j'ai surpris dans ce regard aboyant, ce souffle pervers qui rôde la nuit,
oublie son rôle de monter sa garde pour monter ses gardés.
Le blasphème est encore à la prison de Roumi que je ne connais que de nom mais
dont la réputation dépasse l'inhumain lorsque le jour du convoi des islamistes
arrive.
Un autre jour dont l'homme est encore seul inventeur.
L' « airéa » ou la grande cour est dans sa belle robe pour les accueillir,
tuyaux d'arrosage à haut débit….
toujours en petites tenues : slip et torse nu
mais cette fois dévalant le camion blindé dans la fameuse position de "la
poule" avec l'ordre de traverser la cour dans cette marche de bipèdes volaillées
sous les jets puissants et la pluie des cravaches pour bien pimenter le
caquetage de ces "volailles d'occasion"!
Que puis-je ajouter sinon courir vers la prison de l'intérieur, rouler un oeil
inquisiteur vers cette infirmerie où un homme est pris de cours sous le silence
des agneaux , fait une tournante perverse avec les gardiens de paix immortalisée
par une caméra perverse qui démolira son imago auprès de ses coreligionnaires.
J'entends encore ses cris .
Ils arrivent jusqu'à moi, me déflagrent pour que je n'oublie.
Ce n’est plus d’un homme érudit qu’il s’agit mais quelqu’un de
dépersonnalisé complément abusé et détruit.
Qui a donné l'ordre de squatter ce semblant havre de soin ?
Où sont passés les infirmiers et les docteurs ?
Un silence complice emprunt d'horreur lorsqu'ils laissent faire, taisent leurs
témoignages dans leurs rapports sur les sévices faits sur les prisonniers. Des
fois, ils en rajoutent et se délectent par un accueil odieux et une maltraitance
hors sermon ennuyés ou excédés par la misère dérangeantes des incarcérés qui
continuent à croire en l'infirmerie comme source de soins et de bénéfices
secondaires pour échapper à l'angoisse insupportable de leurs vécus.
Je reviens à ces docteurs.
Je m’arrête à leurs sciences et savoir qui se débine devant autant de
monstruosités.
Pourquoi se fait-il mnésique et frappé de stérilité lorsqu’il simule la santé
lorsque le « chambri »n’est que horreur, odeur de sperme et de vomi ?
Pourquoi menottent-ils la vérité, cadenassent –ils l’inhumain s’allient au
diable et permettent l’innommable ?
Combien les archives détiennent-elles de cas de viol ou de sodomisation, de
coups et de passage à tabac jusqu’à la mort parfois ?
Pourquoi les statistiques sur de cas de tuberculose, de maladies vénériennes
et même infectieuses simples de gale et de tique manquent sinon comment
expliquer que les pavillons continuent à regorger de plus de cent détenus dans
des espaces fermés blindés humides sans fenêtre de moins de un mètre carré par
personne avec chacun deux baluchons pour linge propre d’été et d’hiver, un autre
sale, trois couffins pour la semaine et un seau en plastique comme baignoire,
garde manger et table de travail ou de jeux de carte selon la circonstance .Tout
cela dans un mètre carré et même moins par personne.
Où se trouvent les rapports sur l’hygiène sinon comment permettraient-ils ce
surpeuplement et ces encombrements ?
Où sont les équipes sanitaires pour désinfecter, dératiser et rendre salubre jour et nuit?
Imaginer le confinement lorsqu’ils sont à cent et plus.
Imaginer un seul instant le brouhaha et le vacarme lorsque chacun place un mot
ou lorsque l’air se réchauffe ou s’électrifie.
Des hommes ramenés à un état bestial par manque de dignité et de pudeur.
L’homme amoindri est alors en droit de se comporter en bête féroce.
Je ne veux rien rajouter juste résumer et à la hâte l’état de nos prisons et je
reste indulgente car je ne dirai qu’un mot sur les files d’attente dehors dans
les parloirs , la misère et les souffrances des familles qu’allègent juste la vue de l’aimé derrière ces barreaux qui asphyxient l’air entre des cloisons minuscules sans aucune intimité avec le voisin qui écoute malgré lui et le gardien de paix qui pénètre en maître des lieux les pensées , les discussions !
Je vous ferai grâce de quelques autres détails honteux.
Juste un regard triste vers cette jeune sœur ou femme ou cette animatrice de télé qui arrive écrasée
par la honte ranimée par la vue de ses aimés violée dans son intimité profonde
par les pénétrations intrusives du regard , de cette main qui traîne ou cette
autre qui se hasarde insistante et perverse encouragée par la poigne du pouvoir
que possède le minable ou le hakir sur les misérables..
Que d’injustices, d’abus et c’est encore peu raconter nos prisons !
Celui qui n’ a pas connu les convois de déclassement n’a pas connu la prison !
Celui qui n’a pas été par un mouchardage terrassé dans la nuit par un état de
siège et de départ forcé vers l’inconnu une autre prison plus radicalisée n’a
rien appris encore !
Il faudrait se serrer à trente dans ce camion blindé avec ses fameux balluchons de misères et un seau collectif pour les besoins collectifs du voyage menottés ankylosés et chacun dans cette nouvelle épreuve s’arrange à sa manière pour ne pas pleurer !
Un dernier mot sur la prison de « lahwereb», je ne peux pas ne pas le faire.
Je ne suis pas en droit de m’abstenir. Je me suis promise la vérité.
Il ne s’agit pas de prison car la prison devient clémence et apaisement.
Un camp de concentration sur une terre de désolation jetée dans entre les flancs
d’une région aride sèche et stérile où la nature se fait complice du démon pour
rendre l’air irrespirable par canicule ou gel des hivers gerçant et la vie
impossible.
Et pourtant, on continue à y jeter des hommes assujettis à leur peine par
centaine dans des pavillons sordides puants et où les manières sont des plus
musclées que ce soient de la part des tortionnaires que des pensionnaires de ces hauts lieux entre
eux.
Lahwereb c’est pire que les oubliettes c’est les convois sans retour une antichambre de la mort sans
vestige d’humain de réel de descriptible.
Celui qui n’a pas été à Lahwereb n’a rien connu de la prison !
Même les rats n’y vivent plus. Désertion massive par démission ou peur de
contamination ?
Tout cela et pire encore nos prisons !
Mais alors pourquoi ce désir féroce de mettre au grand jour ?
Pourquoi ?
Je reste dans la précarité des acquis et je me veux effacée devant tant de
souffrance.
Quelque chose de fort de puissant me cheville à ces misères , à la tourmente de
ces prisonniers que ce soit de droit politique ou de droit civil .La différence
m’importe peu car chaque individu s’aligne au pas de la décence et de la
dignité.
Nous devons le respect à ces hommes qui ont une peine à purger et tant que ces hommes
sont prisonniers, ils doivent écoper dans la dignité leurs années.
Notre regard doit être porteur consolidant et si nous voulons que cela change, il
faut commencer par cela.
Humaniser les maisons de détentions.
Par cet écrit que je veux fort et souvent aux limites de la pudeur, je tente d’
arracher les mauvaises herbes non pas dans un but vindicatif mais réparateur,
consolidant.
Je veux raviver les berges en bon interventionniste pour mieux oxygéner.
Je veux dans cette poigne de relever le défi, d’encore croire en cette
révolution me hasarder sur ces sentiers tabous et décrire l’innommable pour le
dramatiser à son juste titre en faire une cause et un motif de reconstruction .
Je ne tiens pas à faire le justicier, ce rôle ne m’est point donné de part mon
métier.
Je veux juste ne plus me taire et mettre le point sur l’abcès.
Il n’est point important de savoir d’où me viennent ces données qui restent
très vérifiables et encore moins que la vérité mais l’essentiel réside dans
l’urgence des remaniements dans les milieux carcéraux.
Il faut une grande remise à niveau avec un grand mouvement de
réaménagement et de détersion afin de permettre à la décence de se mettre en
place et à l’homme de continuer d’exister.
Lorsque j’incise dans le médical c’est juste parceque c’est le seul corps que je maîtrise assez.
Ce n’est pas dans un délire
culpabilisant mais dans un but de réappropriation de ce corps si noble pour ses
prorogatifs pour les impératifs de ce métier que j’aime tant !
Je voudrai qu’ils soient dans l’empathie du service de la santé de l’homme et rien que l’homme
quelque soit sa condition et donc uniquement et exclusivement pour sa santé .
Ecrire sur tout cela reste mon unique manière de vérifier le pouls , d’éléctrochoquer et faire redémarrer la vie !
interdits.
Je ne sais pas mais ma tête convulse à la lecture d'un texte sur kapitalis sur
la torture dans nos prisons.
Je m'accoude au bar des tortionnés , tente une virée mais j'ai comme une
impression de vertige et de nausées.
Délire ou catharsis ?
Je ne sais pas mais j'ai comme l'impression de porter mon pays toute seule.
Je la trouve gentille la rédactrice de l'article, elle y va tout doux, à
petites mesures pour mes sens affamés de vérité.
Hier encore, j'ai dit à un ami qui me questionnait sur la valeur, le but de mes
écrits.
Je ne sais pas, je ne sais plus mais ce dont je suis sure c'est que je ne veux
plus rester sourde à cet appel qui me vient du ventre de la terre qui me secoue,
me" vulnère", me rend esclave du détail pour l'affranchir, le faire parler et
témoigner.
Je revois encore ce Samir Dilou à la télé qui raconte son arrestation et la
prison.
Il m'impressionne bien qu'il me soit étranger.
Il y a quelque chose dans son franc parler qui me touche, me remue au plus
profond de moi même, me rend triste et petite.
Son histoire revient la nuit me hanter.
Ils sont nombreux depuis à le faire et depuis quelques jours, j'essaie
d'échapper à ce désir fou d'écrire et de hurler.
J'ai mon examen à réussir et pourtant les cris de cet enfant d'à peine dix neuf
ans à la prison de Roumi continue à me percer.
Ils l'attachent à l'arbre sur lequel le matin, ils ont pissé puis versé le
fameux coca.
Nos gardiens de paix sont des pro.
Ils poussent le génie, inventent le monde et calculent la barbarie.
Consignes ou hérésie?
Ce n'est plus un arbre mais un nid de fourmis et le soir lorsque le petit en
fait des siennes parce qu'il a peur de la nuit et de ses prédateurs, ils le sortent prendre l'air en
petites tenues et torse nu .
Ils l'attachent à l'arbre qu'il enlace menotté malgré lui.
J'entends encore ses hurlements qui déchire la nuit et le jeu pervers des
fourmis dévorantes partout sur son corps et dans le moindre de ses trous.
Vous convenez bien dés lors qu'il il ne s'agit plus que de béances et de trous.
Dieu est absent de ses atrocités.
Il ne fait plus.
L'homme fait !
Je ne suis pas mes amis dans le blasphème mais le blasphème est dans ce que
j'ai surpris dans ce regard aboyant, ce souffle pervers qui rôde la nuit,
oublie son rôle de monter sa garde pour monter ses gardés.
Le blasphème est encore à la prison de Roumi que je ne connais que de nom mais
dont la réputation dépasse l'inhumain lorsque le jour du convoi des islamistes
arrive.
Un autre jour dont l'homme est encore seul inventeur.
L' « airéa » ou la grande cour est dans sa belle robe pour les accueillir,
tuyaux d'arrosage à haut débit….
toujours en petites tenues : slip et torse nu
mais cette fois dévalant le camion blindé dans la fameuse position de "la
poule" avec l'ordre de traverser la cour dans cette marche de bipèdes volaillées
sous les jets puissants et la pluie des cravaches pour bien pimenter le
caquetage de ces "volailles d'occasion"!
Que puis-je ajouter sinon courir vers la prison de l'intérieur, rouler un oeil
inquisiteur vers cette infirmerie où un homme est pris de cours sous le silence
des agneaux , fait une tournante perverse avec les gardiens de paix immortalisée
par une caméra perverse qui démolira son imago auprès de ses coreligionnaires.
J'entends encore ses cris .
Ils arrivent jusqu'à moi, me déflagrent pour que je n'oublie.
Ce n’est plus d’un homme érudit qu’il s’agit mais quelqu’un de
dépersonnalisé complément abusé et détruit.
Qui a donné l'ordre de squatter ce semblant havre de soin ?
Où sont passés les infirmiers et les docteurs ?
Un silence complice emprunt d'horreur lorsqu'ils laissent faire, taisent leurs
témoignages dans leurs rapports sur les sévices faits sur les prisonniers. Des
fois, ils en rajoutent et se délectent par un accueil odieux et une maltraitance
hors sermon ennuyés ou excédés par la misère dérangeantes des incarcérés qui
continuent à croire en l'infirmerie comme source de soins et de bénéfices
secondaires pour échapper à l'angoisse insupportable de leurs vécus.
Je reviens à ces docteurs.
Je m’arrête à leurs sciences et savoir qui se débine devant autant de
monstruosités.
Pourquoi se fait-il mnésique et frappé de stérilité lorsqu’il simule la santé
lorsque le « chambri »n’est que horreur, odeur de sperme et de vomi ?
Pourquoi menottent-ils la vérité, cadenassent –ils l’inhumain s’allient au
diable et permettent l’innommable ?
Combien les archives détiennent-elles de cas de viol ou de sodomisation, de
coups et de passage à tabac jusqu’à la mort parfois ?
Pourquoi les statistiques sur de cas de tuberculose, de maladies vénériennes
et même infectieuses simples de gale et de tique manquent sinon comment
expliquer que les pavillons continuent à regorger de plus de cent détenus dans
des espaces fermés blindés humides sans fenêtre de moins de un mètre carré par
personne avec chacun deux baluchons pour linge propre d’été et d’hiver, un autre
sale, trois couffins pour la semaine et un seau en plastique comme baignoire,
garde manger et table de travail ou de jeux de carte selon la circonstance .Tout
cela dans un mètre carré et même moins par personne.
Où se trouvent les rapports sur l’hygiène sinon comment permettraient-ils ce
surpeuplement et ces encombrements ?
Où sont les équipes sanitaires pour désinfecter, dératiser et rendre salubre jour et nuit?
Imaginer le confinement lorsqu’ils sont à cent et plus.
Imaginer un seul instant le brouhaha et le vacarme lorsque chacun place un mot
ou lorsque l’air se réchauffe ou s’électrifie.
Des hommes ramenés à un état bestial par manque de dignité et de pudeur.
L’homme amoindri est alors en droit de se comporter en bête féroce.
Je ne veux rien rajouter juste résumer et à la hâte l’état de nos prisons et je
reste indulgente car je ne dirai qu’un mot sur les files d’attente dehors dans
les parloirs , la misère et les souffrances des familles qu’allègent juste la vue de l’aimé derrière ces barreaux qui asphyxient l’air entre des cloisons minuscules sans aucune intimité avec le voisin qui écoute malgré lui et le gardien de paix qui pénètre en maître des lieux les pensées , les discussions !
Je vous ferai grâce de quelques autres détails honteux.
Juste un regard triste vers cette jeune sœur ou femme ou cette animatrice de télé qui arrive écrasée
par la honte ranimée par la vue de ses aimés violée dans son intimité profonde
par les pénétrations intrusives du regard , de cette main qui traîne ou cette
autre qui se hasarde insistante et perverse encouragée par la poigne du pouvoir
que possède le minable ou le hakir sur les misérables..
Que d’injustices, d’abus et c’est encore peu raconter nos prisons !
Celui qui n’ a pas connu les convois de déclassement n’a pas connu la prison !
Celui qui n’a pas été par un mouchardage terrassé dans la nuit par un état de
siège et de départ forcé vers l’inconnu une autre prison plus radicalisée n’a
rien appris encore !
Il faudrait se serrer à trente dans ce camion blindé avec ses fameux balluchons de misères et un seau collectif pour les besoins collectifs du voyage menottés ankylosés et chacun dans cette nouvelle épreuve s’arrange à sa manière pour ne pas pleurer !
Un dernier mot sur la prison de « lahwereb», je ne peux pas ne pas le faire.
Je ne suis pas en droit de m’abstenir. Je me suis promise la vérité.
Il ne s’agit pas de prison car la prison devient clémence et apaisement.
Un camp de concentration sur une terre de désolation jetée dans entre les flancs
d’une région aride sèche et stérile où la nature se fait complice du démon pour
rendre l’air irrespirable par canicule ou gel des hivers gerçant et la vie
impossible.
Et pourtant, on continue à y jeter des hommes assujettis à leur peine par
centaine dans des pavillons sordides puants et où les manières sont des plus
musclées que ce soient de la part des tortionnaires que des pensionnaires de ces hauts lieux entre
eux.
Lahwereb c’est pire que les oubliettes c’est les convois sans retour une antichambre de la mort sans
vestige d’humain de réel de descriptible.
Celui qui n’a pas été à Lahwereb n’a rien connu de la prison !
Même les rats n’y vivent plus. Désertion massive par démission ou peur de
contamination ?
Tout cela et pire encore nos prisons !
Mais alors pourquoi ce désir féroce de mettre au grand jour ?
Pourquoi ?
Je reste dans la précarité des acquis et je me veux effacée devant tant de
souffrance.
Quelque chose de fort de puissant me cheville à ces misères , à la tourmente de
ces prisonniers que ce soit de droit politique ou de droit civil .La différence
m’importe peu car chaque individu s’aligne au pas de la décence et de la
dignité.
Nous devons le respect à ces hommes qui ont une peine à purger et tant que ces hommes
sont prisonniers, ils doivent écoper dans la dignité leurs années.
Notre regard doit être porteur consolidant et si nous voulons que cela change, il
faut commencer par cela.
Humaniser les maisons de détentions.
Par cet écrit que je veux fort et souvent aux limites de la pudeur, je tente d’
arracher les mauvaises herbes non pas dans un but vindicatif mais réparateur,
consolidant.
Je veux raviver les berges en bon interventionniste pour mieux oxygéner.
Je veux dans cette poigne de relever le défi, d’encore croire en cette
révolution me hasarder sur ces sentiers tabous et décrire l’innommable pour le
dramatiser à son juste titre en faire une cause et un motif de reconstruction .
Je ne tiens pas à faire le justicier, ce rôle ne m’est point donné de part mon
métier.
Je veux juste ne plus me taire et mettre le point sur l’abcès.
Il n’est point important de savoir d’où me viennent ces données qui restent
très vérifiables et encore moins que la vérité mais l’essentiel réside dans
l’urgence des remaniements dans les milieux carcéraux.
Il faut une grande remise à niveau avec un grand mouvement de
réaménagement et de détersion afin de permettre à la décence de se mettre en
place et à l’homme de continuer d’exister.
Lorsque j’incise dans le médical c’est juste parceque c’est le seul corps que je maîtrise assez.
Ce n’est pas dans un délire
culpabilisant mais dans un but de réappropriation de ce corps si noble pour ses
prorogatifs pour les impératifs de ce métier que j’aime tant !
Je voudrai qu’ils soient dans l’empathie du service de la santé de l’homme et rien que l’homme
quelque soit sa condition et donc uniquement et exclusivement pour sa santé .
Ecrire sur tout cela reste mon unique manière de vérifier le pouls , d’éléctrochoquer et faire redémarrer la vie !
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