vendredi 25 décembre 2009

Joyeuses fêtes...


Je veux tous vous souhaiter par ce billet collectif de joyeuses Fêtes
et si ces airs de fête ont encore un sens c'est qu'elles puissent apporter à chacun son lot de bonheur et de joie.
A toi douce Epamin toujours présente un heureux passage d'une année à une autre et surtout un beau statut de grand -mère largement mérité inchallah
A toi Sylvie dont les écrits ont toujours su faire bouger quelque chose en moi
A toi Cat dont le retour est le bienvenu à mes pensées
A toi Grec une bonne année
A toi Emmanuel beaucoup d'inspiration
A toi Flo également
A toi Gélisa tellement attentionnée
A toi Nefertiti ainsi que tes petits
A toi Gratification dans ton art thérapie
A toi douce Miren que j'aime tant
A toi tendre Sue pour que tes petits enfants reviennent te combler
A toi sage Solange
A toi Fransua mon amie dans tes collages et ta poésie
A toi belle Sana à Dubai
A toi que tes enfers parachutent illico au Paradis
A tous les autres que je ne veux oublier mais la liste commence à être longue et je ne veux pas vous ennuyer, bonnes et heureuses fêtes et surtout beaucoup de santé.

mardi 22 décembre 2009

Chez les fous...



J'aime venir ici.
J'aime savoir que des amis , amies aiment venir me lire.
Certains même s'entichent de mon écriture.
Elle chatouille leurs désirs, me remplit de volonté.
Il y a des jours que les saisons renient.
Ils se débinent devant la nuit.
comme les soirs où les charognards sont là pour mordre dans la chair fraîche, celles des enfants, des sans défense , des grands malades, de la comateuse , de la mémé ou la démente que la blouse blanche approche le soir et viole sans aucune retenue.
Mais à propos de démence ou de troubles mentaux...
Comme je les aime ces grands malades sans "tête".
Ils me rappelent à ma folie.
Pas plus tard qu'hier, j'étais en visite dans un hôpitâl psychiatrique.
Je montais voir un collègue pour une affaire qui urgeait.
Je gare ma voiture, jette un dernier coup d'oeil à mon rétro qui me renvoie une image qui me conforte.
Il y a des jours où je me trouve jolie presque belle.
Je sors mon petit flacon de parfum pour faire bonne impression.Un truc de femme quoi mais là n'est pas le problème.
Un homme m'interpèle à ma grande surprise .Je sursaute toujours lorsque je suis prise au dépourvu ...
Peur antique ou T.O.C mais ne nous perdons pas encore plus...
Il me dit dans une voix cassée:
donne moi un peu de parfum
Je me retourne et je le vois.
Un homme sans âge, certainement plus jeune que moi mais la misère taille dans la chair, rend mal en point, sale et hideux.
Elle rend vieux terriblement vieux.
Des cheveux en broussaille, une barbe pouilleuse, des doigts jaunis sur des ongles noirs.
Il s'agit bien évidemment d' un haut pensionnaire de ces bas lieux de la déchéance humaine.
Il n'avait plus que des os qui saillaient sous sa camisole presque noire.
Ai-je eu peur au moins un seul instant moi la toubib à la con?
Ai-je - été traversé l'air d'une seconde d'un soulèvement du coeur du dégoût qui stérilise?
Ai-je?
Ai-je ?
Ai-je?
Alors pourquoui ce temps de pause?
Pourquoi ce fractionnement des idées, de la parole, de ma personne...
J'ai toujours aimé la médecine surtout la psychiatrie .
J'auraiaimé être psychiatre mais je ne suis que gériatre.
Ma première maternité m'en a empêchée puis une succession de choses qui font nos vies....
Le monde des fous m'a toujours passionné et lorsqu'internes, mes collègues fuyaient les stages dans les asiles,j'avançais vers eux le coeur léger presque dans le joie.
Je les aimais.
Je les aime toujours ces malades mentaux parceque leur folie les rend des plus vulnérables et ça je ne peux le supporter .
Leur démence ne me fait pas reculer ni sursauter mais toujours une voie, une passerelle et nos idées confluent.
Ils me comprennent et je les comprends.Nous avons toujours su communiquer.
Ma mère à qui je dois tout, me dit toujours pour me taquiner en faisant allusion à mon empathie envers les malades psychiques:
"il n'y a que les fous pour aimer les fous"
Oui,je les aime et je n'ai aucune réticence à le dire.
Leurs regards perdus
Leurs chuchotements
Leurs hébétudes
Leurs peurs
Leurs idées qui se cognent confuses et maltraitantes, rebelles maltraitées juste assommées par des kilos de neuroleptiques, de drogues encore plus agressives l'une que l'autre.
Oui, leur folie me touche au plus profond de ma personne.
Je me retourne et je réserve un sourire coquin, charmeur ou amical à ce monsieur en loque, à cette loque humaine qui pendant une fraction de seconde s'est réveillé de sa torpeur pour me demander une folie: mon parfum.
Je l'en asperge.
Nos yeux se rencontrent, nos pensées aussi.
L'INSTANT EST BREF PRESQUE MAGIQUE où l'aurore s'est substituée à la nuit.Cette dernère résiste peu à la percée du soleil.
Un bout de paradis.
Il me sourit puis retombe dans l'infantilisme , ses bouffées délirantes répétant un refrain sans queue ni tête, une logorhée sans fin .
Il est des bonheurs qu'on ne mesure que lorsqu'ils sont perdus.
Nous ne prenons malheureusement conscience de la valeur des choses que lorsqu'elles ne sont plus à notre portée.
Souvent, nous courons vers des joies éphémères, des illusions négligeant les vrais trésors que nous possédons et rien je dis bien rien n'égale la santé de la personne en particulier la santé mentale!

samedi 19 décembre 2009

La prison,









Je reviens de ma journée exténuée.
Du pain sur la planche.
Des maux à traiter.
Des mots à placer.
Une confiance à garder.
L'espoir à semer dans ces regards hagards qui fuient,
que je suis au rythme de mes certitudes, de mon modeste savoir et surtout de ma fulgurante passion ou alliance aux fleurs du mal, aux abîmes de la souffrance humaine.
Je surfe sur le net, je visite des amis pour décompresser,je réponds à quelques uns,je compatis avec d'autres .
Je m'arrête chez Sylvie que j'aime beaucoup.
Son style me plaît.
Il est léger à mon coeur et mes pensées.
Je lui réponds à un texte sur le livre qu'elle tente de choisir pour l'élu d son coeur.
Honte à moi, c'est un roman-fleuve que je lui "répands".
J'ai dû l'ennuyer mais l'histoire vraie que je reprends est tellement unique et belle que je tiens à vous la conter.
Un jour, le hasard fait que je connaisse la prison non pas y entrant mais en l'étudiant de loin et de près .

C'est un monde à part la prison et je n'ai aucune honte à l'avouer.
Un mode fait de fer et de braise.
Un mode fait de bras de fer et de coups bas.
Un monde fou, fort et puissant dispensant les humiliations, la torture, les déchéance humaine et surtout l'homme amoindri.
Etre le chien et le chacal, il préfère toujours se chercher un maître.
L'homme en prison devient un être méconnaissable, à part sans entité , sans estime de soi.
Il est ramené malgré lui à un état de bestialité où tout raisonnement frôle l'absurde, toute justification impossible.
Rares ceux qui en sortent indemnes, sans grand dommage, sans grande perte comme cet homme, ce français un dealer de drogue je crois qui a atterri dans nos prisons .
La pire des calamités, la prison.
Un livre le sauva.
Avicenne de Gilbert Sinoué bien qu'il soit bon et dont je ne fais aucunement la publicité car cela aurait pu être un autre mais son avocate je crois ou une messagère de fortune je ne sais pas exactement le lui ramena.
Lire est parmi les rares activités d'homme pensant permises dans nos prisons.
L'un des rares plaisirs encore accordé probablement parce que certains responsables sensés ont dû comprendre que coupé de tout l'homme peut encore survivre mais amputé de la lecture, des mots, de la réflexion et du rêve , la mort lui serait plus honorable.
Ce livre le sauva d'abord de ce monde carcéral infâme, de l'abjuration, de la descente aux enfers et surtout de lui-même .
Chaque semaine, le bouquin faisait la navette entre lui et la femme.
Des notifications furtives en bas de page, des allusions muettes, des souffles coupés
par peur d'être découvert et se voir confisquer le seul fil qui le retenait encore à un semblant de vie, de dignité car la prison est parjure.
La prison est charogne et odeur de vomi,de sperme et de pisse.
La prison est usure et regards aux abois.
Elle est misère, censure, ululement, senteurs putrides, immondice et bas fond.
Elle est complainte continue sur des vies biaisées en permanence où la félation, le viol, le vol, le crime sont une monnaie courante.
La prison est l'endroit où l'être humain se doit de se transformer en chacal au risque de se perdre à jamais.
La prison c'est pire encore.
Si l'horreur a un nom, c'est bien la prison.
Le livre sauva l'homme de ces bouts de nuits interminables en lui offrant l'amour en contrepartie.
Il s'y accrocha, en fît sa perche, se raccomoda avec l'humain qui s'émiettait en lui pour se frayer une place dans un soleil crucifié mais jamais éteint .
L'amour, le livre dans ses voyages le ressuscita à la vraie vie.
J'eus ouïe dire par la suite qu'à sa sortie, il abdiqua de son vieux métier, épousa l'avocate.
Je ne fis pas partie des invités mais j'eus juste droit par le même hasard à gouter aux délices de ce livre voyageur que je garde encore avec ses mots d'amour en bas de page.
Je le fis signer par son auteur,il y a voilà deux ans lors d'une séance dédicace lors de sa visite en Tunisie mais là commence une autre histoire que je ne raconterai.

voilà Sylvie ce à quoi ton texte" le livre" m'a fait penser.

dimanche 13 décembre 2009

Un état d'âme....

Je charge sur lui et lui assène une gifle.
Sale pute.
Je charge sur lui et lui assène une seconde gifle.
Il charge sur moi, se ramasse et me crache au visage.
Je tombe par K.O.
Le geste est traîtrise.
Le mot est poison.
Je hurle.
Je me laboure le visage de gifles.
J’aimerai me griffer à la manière de pleureuses de mon enfance jusqu’au sang.
Je n’ai pas d’ongles.
Je les coupe toujours à ras, accrochée aux habitudes de cette même enfance.
Je me laisse tomber au sol .
Il n’est plus de marbre.
Il est chaleur et bras ouvert.
Je me love dans ses ténèbres.
Ses silences me parlent.
Ils taillent dans ma chair des traînées que je ne sens plus,qui me submergent
Je me laisse emporter…
Mon œil est moins cristallin.
Mes peaux plus cartonnées.
Des fourmis dans les jambes et tout le corps, étendent leur reptation macabre.
Elles vont et reviennent par milliers.
Elles m’envahissent.
Je m’envase.
Je ne sens plus rien.
La mort me courtise.
Une heure, deux ou plus.
Je ne sais pas combien de temps je suis dans cet état.
Puis la vie reprend son harnais, le déluge emporte la digue.
Mes larmes ne veulent pas s’arrêter.
Elles lavent mon visage, mon corps délirant mêlées à mes reniflements.
Je coule de partout.
Un goût salé et amer, le goût du « alkame ».
Je prends ma voiture.
Je tournoie longtemps à travers les routes qui mènent à la ville .
D’autres voitures me klaxonnent.
Les chauffards s’impatientent à cause de ma lenteur au volant.
C’est à peine si la voiture bouge.
Un piétinement sur place.
Un freezing hallucinant rendant au mieux de mon état d’esprit.
Un état abîmé sur les fin fonds de la mélancolie.
Je n’ai pas mal.
Je ne souffre point .
Je suis incapable de sentir une douleur.
Une neurasthésie totale.
Juste une envie de vomir .
Juste une envie !

Même pas la mer n’est capable de me bercer.
Ses bleus par cet après-midi frisquet ont perdu leur attirance.
J’avance sur elle comme pour lui donner une chance d’œuvrer sur moi ses baumes calmants.
Nous avons toujours été amants.
Bien que je n’aie jamais su nager, elle a toujours su me prendre en maîtresse avertie et m’initier.
Elle m’ouvrait ses bras.
Je me lovais dedans sans scrupule.
Nous pouvions rester enlacées des heures sans nous lasser.
Je pouvais lui parler pendant des jours.
Elle continuait à m’écouter avec la même ferveur et patience.
Je fondais en elle mes rêves les plus fous, mes fougues, mes passions.
Elle fondait en moi docile et languissante.
Tantôt coquines tantôt respectueuses, nous nous oublions l’une sur l’autre pour ne plus faire qu’ un.
Aujourd'hui, le sable est tesson, les vagues en suspension.
Le soleil en plein jour résiste mal à la nuit.
Plus rien ne me réconcilie avec mes certitudes.
Ma belle ne m'attire plus.
J'ai cessé de l'aimer.
Son rire n'est plus un chant , sa grâce un fantasme.
Un silence nerveux comme celui entre les couples en panne d’excitation.
Sa face est ridée, son pourpre me rend glaciale.
Elle commence sa valse amoureuse, mes pas ne suivent pas.
Elle tente une virée, ma démarche est spastique.
Elle chatouille mes intimités, je reste frigide.
Hautaine et blessée, elle se retire sans un mot.
Parce qu’elle n’a pas su.
Parce qu’elle n’a rien compris,
je reprends le volant et m’enfonce dans la ville.
Bruits et lumières puissiez- vous m’emporter …
Bruits et lumières puissiez- vous me faire oublier…

Je t'aime.

Il n'y a pas très longtemps sur facebook, quelqu'un m'a dit:

"En conclusion, j'aurais bien aimé être anorexique pour que j'aurais la chance que tu me dédies un texte pareil ."

Cette personne dont je tais le nom par confidentialité fait allusion à mon dernier texte sur l'anorexie mentale.
J'en profite pour en écrire un sur "l'aphasie sentimentale" si j'ose dire et vous comprendrez par la suite.

J'en profite pour le dédier à cette jeune et belle personne dont je me trouve loin pour le lui dire.

Des larmes sont venues encore creuser mes joues.

Comme nous passons la plupart de notre vie à marcher à côté de nos vies!
Trop pudiques ou trop bêtes, nous nous perdons le plus souvent en analyse ou en trébuchement et nous oublions de venir à l'essentiel.
Nous omettons souvent de prendre le chemin le plus simple et nous nous perdons dans des labyrinthes compliqués pour finir égarés, malheureux et surtout seuls .
Pourquoi?
Alors qu'il est plus simple de dire "tu me plais" comme ça sans trop de convention ni détour.
Ou encore de dire "je t'aime" tout simplement et sans recours.
Ou encore de demander " pardon" .
Ou encore de prendre congé poliment
Immédiatement quand on ne veut plus rester,
que la tête ne suit plus,
que le coeur n'y est plus.
Ou encore lorsque il nous prend l'envie de nous taire à la place de hurler.
Ou celle de mordre à la place d'embrasser.
Ou encore celle de rire au lieu de pleurer.
Ou de faire l'amour quand nos corps ne se cherchent plus.
Ou encore de se retenir lorsque les fleuves sont en crue.
Ou encore de colmater lorsque les histoires sont brisées.
Ou de joindre les berges lorsque la solution est finale .
Ou de ne pas recoller lorsque le verre n'est pas tesson ,
le coeur , l'esprit encore vaillants.
Pourquoi se compliquer,
se refroidir les élans,
se masturber les méninges de déroutement et de choses inutiles.
Pourquoi nous assommer de contradictions, de freins.
A quoi rime cette façon permanente d'effilocher à chaque fois qu'un lien est tissé?
Combien il est beau de faire succinct.
Combien il est beau de dire les justes mots.
Combien il est beau de construire sur du vrai,sur du concret, sur de la qualité .
Car le bonheur, il suffit d'un rien pour le défigurer...

Bravo, je me suis encore égarée de l'important que je voulais écrire

A toi ma fille
Que j'ai des jours tant disputée.
Rivale,je te croyais.
De tous les noms, je t'ai traitée.
L'heure est à cet instant à la vérité.
Nul besoin de te faire vomir.
Nul besoin de t'anéantir.
Nul besoin de te gaver.
Nul besoin de t'engrosser.
La boulimie est un malêtre.
L'anorexie est son alter égo.
Les deux creusent dans la mort.
S'il y a un cénotaphe à élever,
S'il y a une épitaphe à éditer,
C'est celui, celle de la déraison et du désamour.
Quant à toi, je te dis " va vis et deviens"
Dans cette terre d'accueil, la Mauritanie
Dans ta vie.
Quant à toi je te dis,
tu m'es aussi chère
que la chair de ma chair.
Quant à toi, je te dis tout simplement:

"Je t'aime".

jeudi 10 décembre 2009



Bientôt, ce sont les fêtes.
Tout est orné.
Tout est beau .
Tout est guirlandes et lumière.
Tout prête à la joie.
J'aime avoir le coeur à la légèreté et au rire.
Il me va bien de rire.
J'aime me fondre à la foule.
J'aime attraper la fièvre acheteuse comme maladie.
Un truc pas là, un truc par ici ,
que je n'utiliserai jamais ou presque
que je ne porterai jamais ou presque.
Je veux juste partager cette hilarité, cette course, cette frénésie joyeuse.
Je veux me mélanger aux gens pour mieux me diluer et certainement pour noyer cette quantité de solitude omniprésente dans ma vie tellement tumultueuse.
Je veux peser, toucher, palper, humer et pourquoi pas goûter.
Je veux me gaver sans juste faim.
Je veux me remplir les yeux de millions de petits bonheurs.
Un enfant cloué devant son jouet.
Cette maman chez "la mère et l'enfant" se pavane fière, ventre en l'air soulignant
au maximum sa gravidité.
Ce jeune couple ,les corps en flambée s'oublient les bras enlacés, les lèvres entremêlées.
Cet autre très vieux qui se bécote à peine en équilibre sur les deux pieds.
Il continue de la voir avec ses yeux de jeunet.
Elle continue tout simplement à l'aimer.
Ce père autrefois si froid si distant se rattrape en câlins sur les petits de son aîné .Il achète, il gâte et se perd en petites folies pour ses chéris.
Cette fille qui s'arrête devant ce libraire achète ce livre une fortune, pour sa mère.
Une ruine pour son salaire de misère.
Elle sait que depuis longtemps, elle le voulait et puis rien ne vaut ce petit bonheur.
Ce sexagéaire aux cheveux gris qui se rince l'oeil chez la jeunesse sans vice ni envie mais juste un regard attendri.
Ce jeune homme tellement beau et distingué qui donne le bras et marche à petits pas pour suivre ceux de celle qui était autrefois son pilier, son bras.
Ce sapin qui ne nous est ni d'Adam ni d'Eve ,ni dans les moeurs de l'orient mais qui commence à remplir nos magasins, envahir nos maisons mais surtout ces couleurs, ces cadeaux choisis un à un avec amour pour faire le bonheur de chacun.

lundi 7 décembre 2009

Pour toi....






Je ne sais si j'aurai la tête pour ça.
Je ne sais si j'aurai les mots pour le dire.
Je ne sais si j'arriverai à atteindre.
Je ne sais si j'arriverai à toucher au moins une personne: toi.
Je ne sais si tu comprendras car mon message est pour toi.
Tu es là devant moi et je me sens tellement, inutile, faible et presqu'idiote.
Tu es là devant moi et je me sens incapable, insignifiante.
Je balaie toute ma science d'un bras.
J'envoie mes diplômes à la con aux éclats.
Je ne veux plus rien juste que ton regard puisse ramasser le mien, le soutenir et t'avouer mon amour.
Il y a des jours qui ne se lèvent que sur de la nuit.
Il y a des jours qui ne se lèvent jamais.
Le mien est absent depuis que je t'ignore .
Des fois ,nos paupières deviennent des portes fanatiques , ne nous racontent plus et nous cachent à l'essentiel.
Des fois encore, nos coeurs deviennent traitres et s'emballent pour des bêtises.
La mienne fût le jour où je n'ai rien vu venir.
Le jour où je n'ai pas aperçu .
Le jour où je n'ai rien deviné.
Souvent des choses mesquines nous retiennent , nous soustraient à la vraie vie, la véritable.
J'ai réalisé in extrémis que tu étais ma raison de vivre ,
tout simplement ma vie.
Souvent nous nous confortons de mirages, de choix impersonnels pour rester dans le moule.
Souvent,nous nous voilons la face encore et encore au point d'oublier que la pointe de l'iceberg dissimule un monstre, le vrai danger.
Tout comme ce jour où je te voyais rentrer dans ce jean à ton grand bonheur toi la prunelle de mes yeux, "rouh omok " âme de ta mère, comme toute mère je dirai.
Je te voyais maigrir et j'appréciais fière tes formes d'enfant vite devenue femme car tu avais cet âge si merveilleux qui fît plier Victor Hugo pour l'embellir en écrivant:
"Elle avait cette grâce fugitive qui marque la plus délicieuse des transitions, l'adolescence, les deux crépuscules mêlés, le commencement d'une femme dans la fin d'une enfant."
Toi, une éclaboussure du soleil, tu fondais à bas bruit et je m'enorgueillis aveugle à croire que tout allait pour le mieux pensant que tout était dans la forme .
LE fond allant systématiquement de pair avec.
J'oubliais qu'il y a des choses qui nous trahissent dés la première feinte comme lorsque tu t'arrangeais toujours pour malaxer bruyamment ton assiette pour masquer au mieux le pire.
Ou lorsque tu arrivais toujours le plus tardivement possible à table à la prière du muezzin qui levait le jeûne du mois saint:Ramadan et en sortais parmi les premiers.
Ou encore lorsque tu te goinfrais d'aliments à mon grand enchantement puis disparaissait musique à fond de longues minutes aux toilettes.
Nous avons beau cacher notre jeu, cela transparaît toujours à notre corps défendant
Ces cernes autour des yeux, cette posture cambrée toi au dos si plat si athlètique , cet air vieux de fleur fanée avant d'éclore.
Des promesses qui s'écaillaient au souffle du sirocco , du vent lorsque à chaque fois je te reprenais pliée en deux, tremblante de froid, yeux exorbités, lèvres bleues presque exsangue à vomir dans les chiottes toute cette nourriture avec laquelle tu te gavais encore et encore, il y avait moins d'un instant.

Nous sommes maladresse et emprise, erreur et fausse manip lorsque ous croyons toujours avancer dans le juste
Imbus de nos personnes, nous croyant forts de notre savoir, nous scotomisons toute vision objective pour ne voir que ce que veulent nos têtes regarder.
Un regard factice et faux.
Pauvres que nous sommes!

Jusqu'au jour où mes yeux s'ouvrirent et me donnèrent sur moi-même j'ai découvert le pot au rose.
Il en a a fallu du temps à madame l'intello .
Catapultée d'une grande falaise,
aspirée par un abime,j'ai failli te perdre au risque de me confondre.
Tu te mourrais en silence et tes souffrances t' emmuraient interdite jusqu'à moi ta mère et tu ne voyais plus en moi qu'une étrangère sinon ton ennemie.
Tu touchais le fond à mon grand aveuglement
Tu périssais à ma grande ignorance.
Ni mon bac plus dix
Ni mes travaux de recherche à la con ne me firent deviner ta douleur et l'extrême urgence de ton cas.
Des fois,le silence nous soustrait à nos dérapages.
Aujourd'hui, j'ai décidé la mutinerie et je m'en vais en guerre pour le déserter
pour dénoncer et peut-être traiter
Pour toi.
Pour tes semblables
car lorsque l'horreur frappe , elle touche nos coeurs en premier.
Le mien a été foudroyé par cette maladie car l'anorexie mentale en est une et des plus graves. Non traitée et non encadrée, elle peut tuer ou conduire au suicide par anorexie.
Lorsque j'étais jeune interne, j'ai vu une jeune fille tellement maigre qui se vomissait.
On pouvait compter ses os sous la peau.
Son mal-être était si grand si terrible que le patron le chef de service de psychiatrie s'affolait, perdait pied et on la perdît BÊTEMENT à jamais
Je dis bien bêtement car c'est une mort inutile , dictée par la négligence , le manque de prise en charge à temps et surtout le désamour car toute laideur trouve dans l'amour une beauté, une force.
Tes larmes sont venues jusqu'à moi me mouiller, me réveiller ,elles avaient le goût du ALKAME, du...
Mais là n'est pas l'important!
L'important c'est lorsque je t'ai pris dans mes bras et nous avons pleuré.
J'ai mêlé mes larmes aux tiennes.
Elles devinrent moins salées, plus supportables alors nous avons parlé
Le temps observe une pause celui de la reconstruction , la vraie thérapie.
Je , tu , nous n'avons pas les moyens de notre rancune mais celui de la vérité.
Soulagées, apaisées nous marchons depuis sur "le chemin des grands jardins"!



Et si ce soir je viens vous en parler c'est parce qu'au risque de me répéter je tiens à travers ce blog à toucher, sensibiliser et surtout attirer l'attention
Je me suis engagée dans mon amour pour l'écriture non pas de bien écrire , je n'en ai pas la prétention mais d'utiliser le verbe pour l'assujettir à la bonne cause
et le rendre utile comme dans chaque arme, il y a le bon et le mauvais côté dans le mot, il existe aussi la mauvaise interprétation ou la bonne
Je voudrai la meilleure pour ce soir .
Pour que tous les parents en particulier les maman.
Pour que tous les amants .
Pour que tout ceux qui sont en souffrance .
Pour ceux qui sont présents à leurs souffrances.
qu'ils ne restent pas simples spectateurs ni d'incapables figurants mais
de véritables acteurs.
L'ANOREXIE MENTALE EST DES PLUS GRAVES.
Elle peut aller de la perte de poids à l'extrême jusqu'à la faiblesse et l'apathie.
Elle peut aller à la disparition des menstruations jusqu'aux fractures spontanées.
Elle peut aller jusqu'à la dépression grave et la grande détresse psychique..
Aussi par ce biais, je vous invite juste à être vigilant.
Je n'aspire à aucune autre prétention!

vendredi 4 décembre 2009

Ce soir, je veux parler d'autres choses.
Je veux parler d'amour et d'eau fraîche
Je veux parler d'idylle et de flirt.
J e veux m'adonner à des jeux simples et sans heurt.
Je veux parler de vie lisse et sans ride.
Je veux avoir le discours velouté , le vocab superficiel.
Je veux avoir la tête vide sans rêves qui s'entrechoquent , sans remous , sans tornade et sans vagues.
Je veux regarder béate la télé film après film , de stupides émissions sans tête ni queue.
Je veux marcher dans mes journées sans rien devoir à la nuit.
Je veux avoir un sommeil à poings fermés
sans consigne et sans caution
sans penser à ce clodo
qui se meurt sous ses haillons
pendant que le monde se farcit de boulimie bien au chaud.
Je cherche juste des minutes longues comme une éternité.
Où l'enfant n'aura pas à s'en faire du déni de sa mère, de la désertion des parents, de l'abandon
Où il n'aura plus à rougir de ses origines.
Où il n'aura plus à souffrir les familles d'accueil.
Où il n'aura plus à avoir ce regard fauve et ces crocs prêts à mordre .
Où il n'aura plus à attaquer avant d'être attaqué comme cette terrible fois....
La première nuit est toujours la plus dure que ce soit la première nuit d'abandon ou de prison ou de maltraitement, de viol ou de d'abus
non pas que la personne affligée ne souffre plus mais une fois le premier coup parti, les autres arrivent mois virulents comme s'il y avait anesthésie.
Je peux que baisser les yeux devant cet enfant devenu vieux maintenant qui continue à chercher dans une quête suicidaire ses parents sacrifiant le moindre bonheur ou répit.
Je l'ai vu il n' y a pas si longtemps lapider une vie confortable, rejoindre un milieu minable qui le mène à une tombe abandonnée.
Maman!
Il a hurlé puis pleuré.
Des retrouvailles, une reconnaissance post-mortem.
Je l'ai évité cet autre moins vieux qui a porté sur moi un regard haineux lorsque je l'ai examiné et diagnostiqué :un viol répété sur sa personne de dix ans puis confié au juge d'enfant.
Le juge d'enfant le confie à une institution pour enfant .
Le soir même de son entrée, il est violé par les pensionnaires, ses aînés.
Un sordide bizutage d'initié.
Je revois cette autre très jolie, une belle brune aux cheveux bouclés qui fricotait avec son frangin
depuis des années que cela durait.
Amour interdit sur des personnalités détruites à jamais.
Je n 'ai pu amorcer aucune construction.
Je la remets à une consultation spécialisée.
Je ne sais plus rien de sa destinée mais son regard continue à me hanter, ses sanglots à me déchirer.

Alors si j'ai une pensée ce soir
C'est pour tous ces malmenés qui n'ont pas eu notre chance, celle d'une vie dans de la soie si l'on comparait.

mercredi 2 décembre 2009

encore du médical....



















Ce matin avant de partir à mes consultations,
je voudrai avoir une pensée-texte
à mes vieux malades dont j'apprécie le plus la compagnie car ils ont le plus besoin de moi, de mes soins, de mon écoute surtout.

J'ai une pensée-prière
surtout pour celle qui est de l'autre coté sûrement à nous regarder et n'a plus à être tourmentée par ses oublis majeurs, par son amnésie, sa démence.
Il n'est pas pire que la démence
lorsque les yeux gros roulent hagards dans leurs orbites ne sachant plus rien du jour ou de la nuit, des gens et des noms jusqu'à sa propre vie
C'est horrible Alzheimer.
Rien n'est moins digne.
Tout est truffé de bas fond, d'immondicité, de douleur, de souffrances!
Non pas que le dément souffre plus qu'un autre mais parce qu'il y a dans la déchéance humaine un stade que n'atteint que ceux qui perdent la notion du temps, de l'espace, de leur corps, de l'humain.
L'homme sain n'aime pas voir l'homme diminué surtout pas le dément.
peut-être parce que le fou lui fait peur or allez demander au psy très peu de fous sont dangereux!
Peut-être parce que le fou lui fait honte par ses actes irréfléchis or qui est plus fou que l'autre celui est incapable de jugement ou celui qui juge l'injugeable!
Peut-être par tabou car l'homme aime se cacher des infirmités, des laideurs.
Peut-être parce que le dément rappelle l'Homme à sa petitesse et ses faiblesses or il n'y a pas plus faible et plus vulnérable que celui qui est perdu qui ne sait plus rie jusqu'à son nom, jusqu'à qui "suis-je"!
J'en reviens à celle qui fût ma patiente qui depuis sa maladie n'a jamais
émis un mot.
Nous aimons tous si puissants que nous sommes retourner à nos origines premières, nous rapprocher de nos souvenirs lorsque nous sentons vulnérables ou diminués.
Pour cela, les médecins , sa famille jugèrent bon de la rapatrier en Tunisie pour y finir ses jours.C'est là que je la suivis.
Une forme grave de démence où même les mots ne s'accordaient plus.
Manque de fluence ou une forme particulière d'autisme ou de mutisme volontaire
par deuil à sa personne dégradée , finie...
Je n'ai pas de réponse.
Je crois que je ne comprendrai jamais sauf ce regard perdu ,jamais là
terriblement apeurée , en panique et cette quantité de frissons qui la parcourait du jour et de nuit sous ses couvertures même dans les jours d'août les plus
chauds.
Ceux qui connaissent la Tunisie savent combien ce mois est des plus chauds, des plus insupportables.
Et pourtant, madame "S" dont je tairai le nom par respect grelottait sous ses couettes , perdue, seule malgré l'assistance de ses enfants.
J'étais la seule avec qui un semblant de communication s'établissait et
on m'appela souvent rien que pour la faire revenir à notre monde.
Certainement de bonne volonté vu que mes honoraires étaient plus qu'assurés mais surtout parce que j'aime réussir dans l'impossible,je l'avoue.
De nature butée et peut-être imbue,j'aimais venir rester auprès d'elle pour lui tenir la main et juste bavarder et combien je me suis retenue le jour où de grosses larmes lâchèrent sur ses joues fripées.
Que pleurait-elle?
mon air bête et comique de converser avec une personne absente
ou encore
le souvenir d'une personne autrefois valide et à la tête d'un bataillon tous devenus
notables et instruits grâce à ses efforts d'analphabète??
Je n'ai toujours pas de réponse sauf le jour où excédés par l'insistance d'un chirurgien à la con qui voulait absolument exciser ses escarres et donc l'hospitaliser dans sa clinique de renommée,ses enfants m'appelèrent, j'accourus.
Je lui parlai de leur volonté et lorsque j'abordai le mot hospitalisation,
elle retint ma main fortement et hurla
" non, je veux mourir "fi dari " dans ma maison pas la clinique"
Depuis, elle se tût à jamais.
On m'appela encore une fois pour m'annoncer qu'elle était partie juste aux hurlements de l'ambulance qui allait la transportait malgré mes recommandations, sa volonté au pas de la porte.
Tels furent ses mots,
Telle fut sa volonté
Mais avait-elle tous ses esprits à ce moment.
Je suis convaincue de cette vérité.
Et si j'ai un message à passer par ce biais pas très tendre de bon matin, macabre certainement c'est
de pas lâcher nos malades surtout nos vieux et si vous avez encore votre père , mère ou aïeux parlaient leur encore et encore.
Parlez de tout et de rien ,
Soyez sans honte des pies avec eux ,
Oubliez les anciens dilemmes,
Descendez à leur niveau,
Ne soyez pas avares des mots,
Remplissez les cases,
Jouer un sudoku non pas sur un journal muet mais avec un coeur qui bat toujours malgré les béances.
C'est pas une prêche que je tiens, j'en suis incapable mais juste une invitation pour mieux regarder, essayer de comprendre, de réaliser
pour ne pas regretter.
c'est peut-être ridicule ce que je dis mais on ne perd rien à essayer de leverles difficultés
pour eux,
pour nous qui avons encore notre santé.