El debate sobre la ideología totalitaria de escritores revolucionarios se reabre con dos libros sobre Céline y Drieu La Rochelle
Que la vanguardia artística va de la mano del progreso político es un mito que no hace tanto que saltó por los aires. Aunque los historiadores siguen recogiendo los pedazos, durante años se buscó explicación a las excepciones que no confirmaban la socorrida regla. En el terreno de la literatura, y certificadas las conexiones entre fascismo y futurismo -su manifiesto cumple un siglo-, el emblema de la conexión puntual entre ideología reaccionaria y revolución artística se llama Louis-Ferdinand Céline (1894-1961). A su lado, Drieu La Rochelle (1893- 1945). Sobre ambos aparecen esta semana dos títulos clave: Céline secreto (Veintisiete Letras) y Pierre Drieu La Rochelle. El aciago seductor (Melusina).
Céline secreto es fruto de las notas, traducidas por José María Solé, de las conversaciones de Véronique Robert con Lucette Destouches, la última esposa del autor de Viaje al fin de la noche.
Que una de las novelas más revolucionarias del siglo XX saliera de la mente de un francés antisemita visceral sigue generando ríos de tinta. Precisamente, Destouches trata de matizar esa visceralidad con buenas intenciones: "Cuando supo lo que realmente había pasado en los campos de concentración, se quedó horrorizado, pero nunca fue capaz de decir 'Lo lamento'. (...) Siempre aseguró que había escrito sus panfletos de 1938 y 1939 con finalidad pacifista. En su opinión, los judíos incitaban a la guerra y él quería evitarla". Por si acaso, ella prohibió la reedición de piezas como Bagatellas para una masacre y La escuela de cadáveres.
En el fondo, Céline secreto vale menos como argumento defensivo que como testimonio de la ocupación alemana -"por un poco de pan se podía comprar a cualquiera"-, como retrato íntimo de un hombre contradictorio y memoria de una mujer hecha a sí misma. "De lo que siempre me he arrepentido", dice, "es de no haber estudiado. Nunca nadie me llevó a un museo". Le gustaban Fra Angélico y la poesía del amor cortés: "A Louis se lo ocultaba. Temía parecerle cursi".
Si Céline se libró del paredón porque llegó vivo a la amnistía de 1951, Pierre Drieu La Rochelle lo hizo porque se quitó la vida en 1945. Su suerte estaba echada desde que dejaran París los alemanes, entre los que él funcionaba como un elegido. Decadente, dandi, vanguardista y héroe de la guerra del 14, era a la vez íntimo de André Malraux, su albacea literario, y de Otto Abetz, el embajador alemán. Como dice el historiador Enrique López Viejo, autor de Pierre Drieu La Rochelle. El aciago seductor, fue "un hombre complejo que pareció equivocarse en todo".
Entre sus equivocaciones se cuentan sus peticiones de ejecución sumarísima para los miembros de la Resistencia, su participación en congresos nazis y sus artículos en Je suis partout, el periódico que delataba a los "subversivos". Al mismo tiempo, Drieu dirigía la Nouvelle Revue Française y usaba sus influencias para salvar a sus amigos judíos.
López Viejo explica que Drieu experimentó su caída del caballo en 1934. Europeísta en los años veinte y compañero de viaje de los comunistas, ese año visita Núremberg y queda "encandilado por la parafernalia nazi. Cambió a Stalin por Hitler". Para su biógrafo, sigue siendo un caso por resolver: "No alcanza la altura de Céline, pero no se le puede despachar con un 'era un facha".
Y recuerda la contradicción señalada por Jean-François Revel: "Si el fascismo y el comunismo sólo hubiesen seducido a los imbéciles, habría resultado más fácil librarse de ellos".
Monday, March 30, 2009
Tuesday, March 24, 2009
Lettre ouverte à mes amis de la classe dirigeante - Alan Minc
TRIBUNE - Après le tollé provoqué par l'affaire des stock-options de la Société générale, l'essayiste Alain Minc (*) fustige le comportement du patronat français en cette période de crise, lui reprochant son «autisme» et son «inconscience».
Nul ne peut me soupçonner d'être votre ennemi : c'est plutôt le reproche inverse que je subis à longueur de colonnes dans les journaux. Mais je suis aujourd'hui inquiet pour vous car je ne comprends ni vos réactions, ni vos raisonnements, ni - pardonnez-moi le mot - votre autisme. La France n'est pas l'Allemagne : elle a toujours eu des difficultés à établir sur des bases claires un contrat social entre patrons, salariés et pouvoirs publics. De là le poids des symboles. Les syndicats essaient de canaliser tant bien que mal le mécontentement et donc de préserver l'ordre social. Les pouvoirs publics s'efforcent de tenir l'équilibre entre les dépenses nécessaires pour aider les plus malheureux et l'obligation de ne pas déstabiliser, au-delà du raisonnable, les règles de bonne gestion. Les petits patrons se battent pour leur carnet de commandes, courent derrière leurs lignes de trésorerie et sont en fait, face à la crise, du même côté que leurs salariés.
Et pendant ce temps, vous qui avez les yeux fixés au-delà du Rhin pour y chercher l'exemple de la modération salariale, vous n'avez pas remarqué le code de conduite en temps de crise signé par le patronat et le gouvernement de Berlin !
Au lieu de s'engager dans cette voie, quelle image avez-vous donnée la semaine dernière ? Vous empochez la décision du gouvernement de ne pas toucher au bouclier fiscal dont vous êtes parmi d'autres les bénéficiaires mais vous ne comprenez pas l'obligation, en contrepartie, de modérer la distribution des revenus primaires pour les dirigeants les plus favorisés. Brice Hortefeux et Christine Lagarde adressent au Medef une lettre nuancée demandant, de la part des dirigeants qui recourent à un chômage partiel important ou à des licenciements massifs non de baisser leurs rémunérations, mais de renoncer à leur part variable.
Que leur répond la présidente du Medef ? Qu'elle n'a ni le pouvoir - c'est exact - ni le désir - c'est une provocation - de le faire. Passons sur les stock-options distribuées au plus bas des cours de Bourse par une banque qui doit, comme toutes ses collègues, sa survie à l'intervention publique. Que penser de la manière dont la première entreprise française perçoit ses relations avec la société environnante, au-delà de ses maladresses de communication, en se contentant, comme seul geste de bonne volonté, de verser une prime à la cuve dont on oublie qu'elle est une simple avance sur l'impôt sur les sociétés et dont l'effort contributif se limite au coût correspondant de la trésorerie, qui plus est, avant impôts ?
Mesurez-vous que le pays a les nerfs à fleur de peau, que les citoyens ont le sentiment, fût-il erroné, de subir une crise dont nous sommes tous à leurs yeux les fautifs ? Comprenez-vous qu'aux aguets de l'opinion, comme l'exige leur métier, les parlementaires n'ont qu'une envie : prendre des dispositions sur les rémunérations qui seraient à terme aussi destructrices pour l'efficacité économique que la loi de 1947 sur les loyers a pu l'être, pendant des décennies, sur l'immobilier ? Ignorez-vous que la quête de boucs émissaires est une constante de notre histoire et que 1789 se joue en 1788 ? Sentez-vous le grondement populiste, la rancœur des aigris mais aussi le sentiment d'iniquité qui parcourt, comme une lame de fond, le pays ? Acceptez-vous de méditer ce mot de la comtesse de Boigne, une habituée des révolutions : «Les peuples ont l'instinct de leur approche ; ils éprouvent un malaise général. Mais les personnes haut placées n'aperçoivent le danger que lorsqu'il est devenu irrésistible» ?
Un léger «retard à l'allumage» est pardonnable ; un excès d'inconscience, non, surtout quand il s'assimile à une pulsion suicidaire.
Amis, de grâce, reprenez vos esprits !
(*) dernier livre paru : «Dix jours qui ébranleront le monde», Grasset, 134 pages, 9 €.
» Les dirigeants de la SocGen renoncent à leurs stock-options
Nul ne peut me soupçonner d'être votre ennemi : c'est plutôt le reproche inverse que je subis à longueur de colonnes dans les journaux. Mais je suis aujourd'hui inquiet pour vous car je ne comprends ni vos réactions, ni vos raisonnements, ni - pardonnez-moi le mot - votre autisme. La France n'est pas l'Allemagne : elle a toujours eu des difficultés à établir sur des bases claires un contrat social entre patrons, salariés et pouvoirs publics. De là le poids des symboles. Les syndicats essaient de canaliser tant bien que mal le mécontentement et donc de préserver l'ordre social. Les pouvoirs publics s'efforcent de tenir l'équilibre entre les dépenses nécessaires pour aider les plus malheureux et l'obligation de ne pas déstabiliser, au-delà du raisonnable, les règles de bonne gestion. Les petits patrons se battent pour leur carnet de commandes, courent derrière leurs lignes de trésorerie et sont en fait, face à la crise, du même côté que leurs salariés.
Et pendant ce temps, vous qui avez les yeux fixés au-delà du Rhin pour y chercher l'exemple de la modération salariale, vous n'avez pas remarqué le code de conduite en temps de crise signé par le patronat et le gouvernement de Berlin !
Au lieu de s'engager dans cette voie, quelle image avez-vous donnée la semaine dernière ? Vous empochez la décision du gouvernement de ne pas toucher au bouclier fiscal dont vous êtes parmi d'autres les bénéficiaires mais vous ne comprenez pas l'obligation, en contrepartie, de modérer la distribution des revenus primaires pour les dirigeants les plus favorisés. Brice Hortefeux et Christine Lagarde adressent au Medef une lettre nuancée demandant, de la part des dirigeants qui recourent à un chômage partiel important ou à des licenciements massifs non de baisser leurs rémunérations, mais de renoncer à leur part variable.
Que leur répond la présidente du Medef ? Qu'elle n'a ni le pouvoir - c'est exact - ni le désir - c'est une provocation - de le faire. Passons sur les stock-options distribuées au plus bas des cours de Bourse par une banque qui doit, comme toutes ses collègues, sa survie à l'intervention publique. Que penser de la manière dont la première entreprise française perçoit ses relations avec la société environnante, au-delà de ses maladresses de communication, en se contentant, comme seul geste de bonne volonté, de verser une prime à la cuve dont on oublie qu'elle est une simple avance sur l'impôt sur les sociétés et dont l'effort contributif se limite au coût correspondant de la trésorerie, qui plus est, avant impôts ?
Mesurez-vous que le pays a les nerfs à fleur de peau, que les citoyens ont le sentiment, fût-il erroné, de subir une crise dont nous sommes tous à leurs yeux les fautifs ? Comprenez-vous qu'aux aguets de l'opinion, comme l'exige leur métier, les parlementaires n'ont qu'une envie : prendre des dispositions sur les rémunérations qui seraient à terme aussi destructrices pour l'efficacité économique que la loi de 1947 sur les loyers a pu l'être, pendant des décennies, sur l'immobilier ? Ignorez-vous que la quête de boucs émissaires est une constante de notre histoire et que 1789 se joue en 1788 ? Sentez-vous le grondement populiste, la rancœur des aigris mais aussi le sentiment d'iniquité qui parcourt, comme une lame de fond, le pays ? Acceptez-vous de méditer ce mot de la comtesse de Boigne, une habituée des révolutions : «Les peuples ont l'instinct de leur approche ; ils éprouvent un malaise général. Mais les personnes haut placées n'aperçoivent le danger que lorsqu'il est devenu irrésistible» ?
Un léger «retard à l'allumage» est pardonnable ; un excès d'inconscience, non, surtout quand il s'assimile à une pulsion suicidaire.
Amis, de grâce, reprenez vos esprits !
(*) dernier livre paru : «Dix jours qui ébranleront le monde», Grasset, 134 pages, 9 €.
» Les dirigeants de la SocGen renoncent à leurs stock-options
Wednesday, March 04, 2009
Entrevista com Jean Daniel
Diretor da “Nouvel Observateur”, umas das mais prestigiosas revistas da Europa, Jean Daniel fala da amizade com Albert Camus e diz que a crise levou o jornalismo a perder seus paradigmas
A capacidade que o jornalista tem de fazer o mal é devastadora
JUAN CRUZ
A sala de trabalho de Jean Daniel é repleta de fotos, e entre todas se destacam as que guarda de seu mestre, Albert Camus, que não apenas é seu conterrâneo como também uma fonte constante de inspiração.Daniel dedicou um livro a ele, que está saindo agora em espanhol: “Camus na Contracorrente”, uma homenagem ao jornalista e intelectual que foi Nobel de Literatura e, ao mesmo tempo, um livro de estilo para o exercício do jornalismo.
No livro há uma imagem -da qual não há fotos- em que se vê Camus entrando numa boate com seus colegas do jornal “Combat”, que fazia a resistência à ocupação nazista de Paris. Eles tinham feito uma boa edição nesse dia, e Camus estava exultante. Ao entrar no bar, exclamou: “Vale a pena lutar por uma profissão como esta!”.Jean Daniel tem uma trajetória longa como jornalista, talvez o mais influente da França em alguns momentos, sobretudo como diretor e cabeça pensante da “Le Nouvel Observateur”, uma revista elitista que ele decidiu converter em periódico de grande tiragem sem reduzir sua ambição cultural. Aos 88 anos, conserva todas as suas faculdades alertas, escreve seus artigos, viaja, apresenta livros e vive em contato permanente com a revista. E com a realidade.
Atrás de sua cadeira está a primeira página do “New York Times” do último 5 de novembro; o diário o cita em sua primeira página como respeitado esquerdista europeu que escreveu sobre “o épico glorioso de Barack Obama”, e Daniel está feliz com esse recorte, que sublinhou. E sobre aquela frase de Camus? Vale a pena lutar por este ofício?
PERGUNTA - Como deve ser a relação do jornalista com o poder?
JEAN DANIEL - Os jornalistas estão entre o poder e a história. E hão de saber como funciona o poder, com a condição de que o fascínio não caia na indulgência e na corrupção. Respeitadas essas condições, é muito interessante ver como funciona um homem que detém todos os poderes. Nesse momento é preciso desconfiar de tudo, até do mínimo detalhe. É difícil julgar com rigor e objetividade pessoas que estão à sua frente. Já me ofereceram de tudo: uma casa no México, por exemplo. Na Tunísia, também quiseram ser muito amáveis comigo. Mas a relação do poder com a imprensa é um problema nos dois sentidos. Já conheci épocas em que havia corrupção entre os jornalistas, mas conheci períodos em que os jornalistas eram acossados. Um homem com poder é um homem que esconde alguma coisa, e é preciso descobrir o que é. É um equívoco pensar que sempre há um crime. Existem os dois excessos, e hoje existe o excesso de transparência: não se sabe que crime existe, mas é preciso descobri-lo. É verdade que um ditador esconde tudo, e nosso papel é descobrir o que ele esconde. Mas já se passou dos limites: quando levada ao extremo -ou por virtude ou por vício-, a transparência chega à violação da vida privada. E há uma intromissão nova, a da fotografia na vida íntima. Quando se ultrapassam os limites, chega-se a aberrações. Veja o que aconteceu agora com Milan Kundera, o grande romancista tcheco, acusado de ter denunciado um companheiro. Ele tinha 21 anos na época; agora tem 79. Não havia provas. Os jornalistas foram a Praga e não encontraram provas. Mas saiu uma manchete junto a uma grande foto de Kundera: Kundera “teria sido”… E, com esse verbo no futuro do pretérito, mais a enorme foto e a manchete, Kundera passa a “ser”. O texto em si era honesto, mas o leitor se atém apenas à imagem e à força da condicional. Jornalismo é escrita, é texto. Mas naquela informação havia apenas a força da imagem, a força do título e a força do tempo verbal. Talvez o jornalista fosse honesto, mas veja só o resultado…
PERGUNTA - É o princípio da calúnia…
DANIEL - Sem dúvida, só que hoje a calúnia se apoia nas novas tecnologias.
PERGUNTA - Na difusão de rumores…
DANIEL - Não é exatamente isso. Alguns anos atrás, sim, se produzia a divulgação de rumores, um termo que começou com Beaumarchais [1732-99, autor da peça "O Barbeiro de Sevilha"]. Mas hoje a novidade está na apresentação das notícias. Você liga a televisão e vê um rosto. O que essa pessoa fez? E depois de ver o rosto, alguém diz: “Fulano foi acusado de…”. Sem provas. Não é apenas a difusão do rumor, é a força que se confere à apresentação do rumor.
PERGUNTA - A internet é um instrumento que difunde rapidamente tudo o que toca.
DANIEL - Sim, possibilita a multiplicação do rumor.
PERGUNTA - Qual é sua posição sobre o futuro da imprensa a partir do surgimento desse instrumento poderoso?
DANIEL - Se eu soubesse! Saber isso seria muito importante para muitas pessoas, inclusive os editores de revistas e jornais. É verdade que existe uma crise da imprensa; é possível que os jornais de hoje se tornem complementos da internet. A realidade será a internet. Essa é uma possibilidade. Já com o livro não vai acontecer o mesmo. Já ficou comprovado que as pessoas querem segurar um objeto como esse nas mãos. Existe algo de mágico no livro -a forma, as páginas.
PERGUNTA - Em que a internet contribui para o jornalismo?
DANIEL - Para os jornalistas, a internet traz o gosto pela velocidade. A possibilidade de qualquer pessoa responder a qualquer pessoa. Ou o fato de que todo mundo possa ser jornalista e, nesse caso, que os próprios jornalistas deixem de acreditar neles mesmos, porque são questionados a todo momento. Está se produzindo um descrédito na função do jornalista.
PERGUNTA - Que se preparou para ser jornalista.
DANIEL - Todo esse itinerário de preparação, que terminava num estatuto de prestígio e autoridade do jornalista, está sendo destruído pela aparição repentina de alguém que encontra uma foto e a coloca na internet. E essa foto pode destruir alguém. Há vantagens, não para o jornalista, mas há vantagens. É o sonho da opinião pública, pois se abre uma possibilidade infinita de se expressar. Mas o que eu dizia com relação ao perigo que existe nessa situação é algo que me preocupa.
PERGUNTA - Camus dizia que o jornalismo é a informação crítica. Talvez a velocidade possa mudar essa definição de jornalismo.
DANIEL - Não é forçosamente mau reagir diante das opiniões. Além disso, essa velocidade proporciona uma visão imediata do sentir popular. Nem tudo é negativo. Pode-se saber instantaneamente se o que escrevemos desperta interesse. Mas a verdade é que todo mundo está com medo.
PERGUNTA - Em seu livro sobre Camus, leem-se quatro diretrizes que resumem as obrigações de um jornalista: “Reconhecer o totalitarismo e denunciá-lo. Não mentir e saber admitir o que se ignora. Negar-se a dominar. Negar-se sempre, sob qualquer pretexto, a praticar qualquer tipo de despotismo, incluindo o provisório”. Quais são, para o sr., as obrigações de um jornalista hoje?
DANIEL - A lista de Camus ainda é válida. O que é preciso acrescentar a ela? Provavelmente a capacidade de conhecer as novas armadilhas da tecnologia. Quando Camus enumerou essas obrigações, ainda não existia a televisão. E o reinado da imagem mudou tudo, incluindo a forma de escrever. Imagine um romancista que escrevesse um romance e em cada parágrafo alguém lhe dissesse que seu nível de audiência estava caindo ou subindo. Escrever em razão da reação imediata do leitor! A grande inovação que intensificou os temores enunciados por Camus é a simultaneidade, a onipresença, o fato de que, quando alguém fala, faltam segundos para que a Terra toda saiba o que diz. Isso é algo extraordinário.
PERGUNTA - O sr. diz que a ameaça à vida privada é o pior defeito do jornalismo atual.
DANIEL - Há muita gente que pensa que a transparência é algo muito importante e que, se a vida pública se misturou à vida privada, o leitor tem o direito de conhecê-la. Há pessoas de alto nível que pensam que, se [o premiê italiano, Silvio] Berlusconi mistura sua vida pública com seus interesses privados, temos o direito de conhecer detalhes desses fatos. Há pessoas que não são desonestas, mas que pensam dessa forma. E isso nos pode levar muito longe.
PERGUNTA - Por isso o sr. diz que um jornalista tem um poder injusto.
DANIEL - Naturalmente, muito frequentemente é assim. A capacidade de fazer o mal que tem o jornalista é devastadora. Em um dia ou em uma hora se pode desmontar uma reputação. É um poder terrível.
PERGUNTA - E como se pode limitar esse poder sem chegar à censura?
DANIEL - É uma apreciação difícil, que depende, em primeiro lugar, do diretor de Redação, do redator-chefe, do chefe de departamento, da forma como se concebe o periódico. Isso acontece dentro de quatro paredes; não existe uma lei para isso.
PERGUNTA - Como Camus, o sr. adverte contra os furos de reportagem: é melhor averiguar do que publicar uma notícia que não é certa. Não é preciso ser o primeiro.
DANIEL - É melhor ser o segundo, mas verídico, do que o primeiro, mas equivocado. Todo mundo quer ser o primeiro. Na época de Camus, havia um grande assunto, a violência, e ele queria aprofundar-se mais nisso; a questão dos furos ficava em segundo lugar. Conversamos muitas vezes sobre isso: quando acabará o mal, como se reage a uma agressão. Chega-se a imitar o inimigo? Que futuro terá nossa causa se empregarmos as mesmas armas que nossos inimigos? E o jornalista? É honesto quando utiliza meios que considera inaceitáveis quando usados por outros? Hoje temos perguntas semelhantes. O que fazemos com o Irã? Temos que fazer como o Irã para combater o Irã? A pergunta é se estamos condenados ou não, hoje, a imitar os meios empregados pelos inimigos. Camus me interessou e continua a me interessar porque sua grande preocupação tem a ver com o modo como o jornalismo precisa enfrentar o grande tema de nossos tempos: a violência. Cada texto fundamental sobre o jornalismo deveria vir acompanhado de uma filosofia da violência.
PERGUNTA - O sr. diz que o jornalismo consiste em viver a história enquanto ela se faz. Como vê a história se fazendo hoje?
DANIEL - Perdemos os instrumentos da previsão; essa é a maior novidade. Não existe ciência econômica, não há conhecimento analítico financeiro -todos erraram. Há dez anos todos vêm errando. Perdemos os instrumentos de previsão e nos faltam paradigmas. Lévi-Strauss me disse isso e eu o escrevi: a ciência é importante, todo mundo se alegra com isso, mas nada é verdadeiro porque o mundo se tornou imprevisível. É o que ele dizia.
PERGUNTA - Inclusive com relação a Obama?
DANIEL - Sobretudo com relação a Obama. Quem havia previsto Obama?
A íntegra desta entrevista saiu no “El País”. Tradução de Clara Allain.
[A partir do catatau.]
A capacidade que o jornalista tem de fazer o mal é devastadora
JUAN CRUZ
A sala de trabalho de Jean Daniel é repleta de fotos, e entre todas se destacam as que guarda de seu mestre, Albert Camus, que não apenas é seu conterrâneo como também uma fonte constante de inspiração.Daniel dedicou um livro a ele, que está saindo agora em espanhol: “Camus na Contracorrente”, uma homenagem ao jornalista e intelectual que foi Nobel de Literatura e, ao mesmo tempo, um livro de estilo para o exercício do jornalismo.
No livro há uma imagem -da qual não há fotos- em que se vê Camus entrando numa boate com seus colegas do jornal “Combat”, que fazia a resistência à ocupação nazista de Paris. Eles tinham feito uma boa edição nesse dia, e Camus estava exultante. Ao entrar no bar, exclamou: “Vale a pena lutar por uma profissão como esta!”.Jean Daniel tem uma trajetória longa como jornalista, talvez o mais influente da França em alguns momentos, sobretudo como diretor e cabeça pensante da “Le Nouvel Observateur”, uma revista elitista que ele decidiu converter em periódico de grande tiragem sem reduzir sua ambição cultural. Aos 88 anos, conserva todas as suas faculdades alertas, escreve seus artigos, viaja, apresenta livros e vive em contato permanente com a revista. E com a realidade.
Atrás de sua cadeira está a primeira página do “New York Times” do último 5 de novembro; o diário o cita em sua primeira página como respeitado esquerdista europeu que escreveu sobre “o épico glorioso de Barack Obama”, e Daniel está feliz com esse recorte, que sublinhou. E sobre aquela frase de Camus? Vale a pena lutar por este ofício?
PERGUNTA - Como deve ser a relação do jornalista com o poder?
JEAN DANIEL - Os jornalistas estão entre o poder e a história. E hão de saber como funciona o poder, com a condição de que o fascínio não caia na indulgência e na corrupção. Respeitadas essas condições, é muito interessante ver como funciona um homem que detém todos os poderes. Nesse momento é preciso desconfiar de tudo, até do mínimo detalhe. É difícil julgar com rigor e objetividade pessoas que estão à sua frente. Já me ofereceram de tudo: uma casa no México, por exemplo. Na Tunísia, também quiseram ser muito amáveis comigo. Mas a relação do poder com a imprensa é um problema nos dois sentidos. Já conheci épocas em que havia corrupção entre os jornalistas, mas conheci períodos em que os jornalistas eram acossados. Um homem com poder é um homem que esconde alguma coisa, e é preciso descobrir o que é. É um equívoco pensar que sempre há um crime. Existem os dois excessos, e hoje existe o excesso de transparência: não se sabe que crime existe, mas é preciso descobri-lo. É verdade que um ditador esconde tudo, e nosso papel é descobrir o que ele esconde. Mas já se passou dos limites: quando levada ao extremo -ou por virtude ou por vício-, a transparência chega à violação da vida privada. E há uma intromissão nova, a da fotografia na vida íntima. Quando se ultrapassam os limites, chega-se a aberrações. Veja o que aconteceu agora com Milan Kundera, o grande romancista tcheco, acusado de ter denunciado um companheiro. Ele tinha 21 anos na época; agora tem 79. Não havia provas. Os jornalistas foram a Praga e não encontraram provas. Mas saiu uma manchete junto a uma grande foto de Kundera: Kundera “teria sido”… E, com esse verbo no futuro do pretérito, mais a enorme foto e a manchete, Kundera passa a “ser”. O texto em si era honesto, mas o leitor se atém apenas à imagem e à força da condicional. Jornalismo é escrita, é texto. Mas naquela informação havia apenas a força da imagem, a força do título e a força do tempo verbal. Talvez o jornalista fosse honesto, mas veja só o resultado…
PERGUNTA - É o princípio da calúnia…
DANIEL - Sem dúvida, só que hoje a calúnia se apoia nas novas tecnologias.
PERGUNTA - Na difusão de rumores…
DANIEL - Não é exatamente isso. Alguns anos atrás, sim, se produzia a divulgação de rumores, um termo que começou com Beaumarchais [1732-99, autor da peça "O Barbeiro de Sevilha"]. Mas hoje a novidade está na apresentação das notícias. Você liga a televisão e vê um rosto. O que essa pessoa fez? E depois de ver o rosto, alguém diz: “Fulano foi acusado de…”. Sem provas. Não é apenas a difusão do rumor, é a força que se confere à apresentação do rumor.
PERGUNTA - A internet é um instrumento que difunde rapidamente tudo o que toca.
DANIEL - Sim, possibilita a multiplicação do rumor.
PERGUNTA - Qual é sua posição sobre o futuro da imprensa a partir do surgimento desse instrumento poderoso?
DANIEL - Se eu soubesse! Saber isso seria muito importante para muitas pessoas, inclusive os editores de revistas e jornais. É verdade que existe uma crise da imprensa; é possível que os jornais de hoje se tornem complementos da internet. A realidade será a internet. Essa é uma possibilidade. Já com o livro não vai acontecer o mesmo. Já ficou comprovado que as pessoas querem segurar um objeto como esse nas mãos. Existe algo de mágico no livro -a forma, as páginas.
PERGUNTA - Em que a internet contribui para o jornalismo?
DANIEL - Para os jornalistas, a internet traz o gosto pela velocidade. A possibilidade de qualquer pessoa responder a qualquer pessoa. Ou o fato de que todo mundo possa ser jornalista e, nesse caso, que os próprios jornalistas deixem de acreditar neles mesmos, porque são questionados a todo momento. Está se produzindo um descrédito na função do jornalista.
PERGUNTA - Que se preparou para ser jornalista.
DANIEL - Todo esse itinerário de preparação, que terminava num estatuto de prestígio e autoridade do jornalista, está sendo destruído pela aparição repentina de alguém que encontra uma foto e a coloca na internet. E essa foto pode destruir alguém. Há vantagens, não para o jornalista, mas há vantagens. É o sonho da opinião pública, pois se abre uma possibilidade infinita de se expressar. Mas o que eu dizia com relação ao perigo que existe nessa situação é algo que me preocupa.
PERGUNTA - Camus dizia que o jornalismo é a informação crítica. Talvez a velocidade possa mudar essa definição de jornalismo.
DANIEL - Não é forçosamente mau reagir diante das opiniões. Além disso, essa velocidade proporciona uma visão imediata do sentir popular. Nem tudo é negativo. Pode-se saber instantaneamente se o que escrevemos desperta interesse. Mas a verdade é que todo mundo está com medo.
PERGUNTA - Em seu livro sobre Camus, leem-se quatro diretrizes que resumem as obrigações de um jornalista: “Reconhecer o totalitarismo e denunciá-lo. Não mentir e saber admitir o que se ignora. Negar-se a dominar. Negar-se sempre, sob qualquer pretexto, a praticar qualquer tipo de despotismo, incluindo o provisório”. Quais são, para o sr., as obrigações de um jornalista hoje?
DANIEL - A lista de Camus ainda é válida. O que é preciso acrescentar a ela? Provavelmente a capacidade de conhecer as novas armadilhas da tecnologia. Quando Camus enumerou essas obrigações, ainda não existia a televisão. E o reinado da imagem mudou tudo, incluindo a forma de escrever. Imagine um romancista que escrevesse um romance e em cada parágrafo alguém lhe dissesse que seu nível de audiência estava caindo ou subindo. Escrever em razão da reação imediata do leitor! A grande inovação que intensificou os temores enunciados por Camus é a simultaneidade, a onipresença, o fato de que, quando alguém fala, faltam segundos para que a Terra toda saiba o que diz. Isso é algo extraordinário.
PERGUNTA - O sr. diz que a ameaça à vida privada é o pior defeito do jornalismo atual.
DANIEL - Há muita gente que pensa que a transparência é algo muito importante e que, se a vida pública se misturou à vida privada, o leitor tem o direito de conhecê-la. Há pessoas de alto nível que pensam que, se [o premiê italiano, Silvio] Berlusconi mistura sua vida pública com seus interesses privados, temos o direito de conhecer detalhes desses fatos. Há pessoas que não são desonestas, mas que pensam dessa forma. E isso nos pode levar muito longe.
PERGUNTA - Por isso o sr. diz que um jornalista tem um poder injusto.
DANIEL - Naturalmente, muito frequentemente é assim. A capacidade de fazer o mal que tem o jornalista é devastadora. Em um dia ou em uma hora se pode desmontar uma reputação. É um poder terrível.
PERGUNTA - E como se pode limitar esse poder sem chegar à censura?
DANIEL - É uma apreciação difícil, que depende, em primeiro lugar, do diretor de Redação, do redator-chefe, do chefe de departamento, da forma como se concebe o periódico. Isso acontece dentro de quatro paredes; não existe uma lei para isso.
PERGUNTA - Como Camus, o sr. adverte contra os furos de reportagem: é melhor averiguar do que publicar uma notícia que não é certa. Não é preciso ser o primeiro.
DANIEL - É melhor ser o segundo, mas verídico, do que o primeiro, mas equivocado. Todo mundo quer ser o primeiro. Na época de Camus, havia um grande assunto, a violência, e ele queria aprofundar-se mais nisso; a questão dos furos ficava em segundo lugar. Conversamos muitas vezes sobre isso: quando acabará o mal, como se reage a uma agressão. Chega-se a imitar o inimigo? Que futuro terá nossa causa se empregarmos as mesmas armas que nossos inimigos? E o jornalista? É honesto quando utiliza meios que considera inaceitáveis quando usados por outros? Hoje temos perguntas semelhantes. O que fazemos com o Irã? Temos que fazer como o Irã para combater o Irã? A pergunta é se estamos condenados ou não, hoje, a imitar os meios empregados pelos inimigos. Camus me interessou e continua a me interessar porque sua grande preocupação tem a ver com o modo como o jornalismo precisa enfrentar o grande tema de nossos tempos: a violência. Cada texto fundamental sobre o jornalismo deveria vir acompanhado de uma filosofia da violência.
PERGUNTA - O sr. diz que o jornalismo consiste em viver a história enquanto ela se faz. Como vê a história se fazendo hoje?
DANIEL - Perdemos os instrumentos da previsão; essa é a maior novidade. Não existe ciência econômica, não há conhecimento analítico financeiro -todos erraram. Há dez anos todos vêm errando. Perdemos os instrumentos de previsão e nos faltam paradigmas. Lévi-Strauss me disse isso e eu o escrevi: a ciência é importante, todo mundo se alegra com isso, mas nada é verdadeiro porque o mundo se tornou imprevisível. É o que ele dizia.
PERGUNTA - Inclusive com relação a Obama?
DANIEL - Sobretudo com relação a Obama. Quem havia previsto Obama?
A íntegra desta entrevista saiu no “El País”. Tradução de Clara Allain.
[A partir do catatau.]
Monday, March 02, 2009
L'Europe centrale, sinistrée, veut adopter l'euro plus rapidement
Les déclarations se multiplient à l'Est, pour demander à l'Union européenne (UE) de "simplifier les procédures d'adhésion à la zone euro", selon les termes du premier ministre polonais, Donald Tusk, quelques jours avant le sommet des Vingt-Sept, à Bruxelles dimanche 1er mars.
Sur les dix pays de la région ayant rejoint l'UE depuis 2004, huit ont toujours leur propre monnaie. Les trois pays baltes ont intégré le mécanisme de change MCE II, antichambre de l'entrée dans la zone. Seules la Slovénie et la Slovaquie ont adopté l'euro, partagé par 16 Etats membres de l'UE.
Depuis la crise, les investisseurs se méfient des pays émergents d'Europe centrale. Les devises locales sont attaquées : le zloty polonais, la couronne tchèque, le leu roumain et le forint hongrois ont perdu respectivement 32 %, 18 %, 17 % et 15 % face à l'euro depuis novembre 2008. En octobre, le forint n'avait pu se redresser que grâce à une aide de 15,7 milliards de dollars (12,4 milliards d'euros) du Fonds monétaire international (FMI). Depuis, la devise hongroise a repris sa chute.
Aujourd'hui, c'est "la Roumanie qui envisage d'en appeler au FMI pour protéger ses réserves monétaires", affirme Christopher Kwiecinski, économiste au Crédit agricole. "Ce pays, comme la Lettonie, a beaucoup changé ces dernières années, note Frank Gill, analyste crédit chez Standard & Poor's. C'est notamment leur secteur privé, avec une trop forte dépendance aux devises étrangères, qui les rend vulnérables." Les sorties de capitaux s'accélèrent. Hongrie et Lettonie sont en quasi-faillite, et les économies les plus solides de la région - République tchèque et Pologne - ne sont plus à l'abri.
Les préoccupations sur la stabilité financière à l'Est sont largement partagées. La Banque mondiale, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont annoncé, le 27 février, un soutien de 24,5 milliards d'euros au secteur bancaire de la région. Les leaders européens ont décidé, le 22 février, de doubler les fonds du FMI pour aider ces pays.
SITUATIONS DIVERSES
Mais le débat sur le rythme de l'adhésion à la zone euro reste ouvert. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est favorable à une entrée rapide du plus grand nombre possible de pays de l'UE dans la zone euro, tout en rappelant que les candidats doivent s'adapter aux conditions d'adhésion. "Une entrée précipitée, bénéfique à court terme, pourrait décourager à long terme les efforts de réformes de convergence", explique M. Gill.
Les pays de la région n'ont pas les mêmes faiblesses économiques. La République tchèque avait assaini son système bancaire lors de la crise de 1998. Mais au-delà de Prague, l'enthousiasme à vite rejoindre la zone euro est assez général. Le premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, est allé défendre à Bruxelles la possibilité d'une accélération du processus d'adhésion de son pays. La Hongrie, qui cumule déficits jumeaux (déficit public et courant), sortie de capitaux et dépendance aux investissements étrangers, a intérêt à multiplier les protections contre les crises de change. En Pologne, le ministre des finances, Jan Rostowski, considère que "rejoindre rapidement l'euro est la meilleure méthode pour lutter contre la crise", comme il l'a souligné, le 19 février, devant son Parlement. L'intégration de la zone euro protège en effet des crises de change, des attaques spéculatives, et libère les firmes du coût des variations monétaires. "En 2008 en Pologne, la plupart des sociétés s'étaient couvertes contre une appréciation du zloty.
Avec la dépréciation intervenue depuis l'été 2008, le choc a été brutal", précise Juan-Carlos Rodado, de Natixis. Quant aux pays baltes, qui ont rejoint le MCE II depuis 2004-2005, l'ouverture de leur économie et la rigidité de leur régime de change amplifient l'impact de la crise tant qu'ils ne sont pas membres de la zone euro.
Mais l'Union économique et monétaire a aussi un coût auquel les Tchèques sont sensibles. Certains estiment qu'ils ont tout intérêt, en période de crise, à conserver la couronne tchèque pour garder les mains libres en politique monétaire. Car même si la dévaluation compétitive perd de son impact dans un contexte de crise globale, la politique de taux de la Banque centrale européenne n'est, elle, pas toujours adaptée aux pays en rattrapage économique.
Anne Rodier - Le Monde – 2/3/2009
Sur les dix pays de la région ayant rejoint l'UE depuis 2004, huit ont toujours leur propre monnaie. Les trois pays baltes ont intégré le mécanisme de change MCE II, antichambre de l'entrée dans la zone. Seules la Slovénie et la Slovaquie ont adopté l'euro, partagé par 16 Etats membres de l'UE.
Depuis la crise, les investisseurs se méfient des pays émergents d'Europe centrale. Les devises locales sont attaquées : le zloty polonais, la couronne tchèque, le leu roumain et le forint hongrois ont perdu respectivement 32 %, 18 %, 17 % et 15 % face à l'euro depuis novembre 2008. En octobre, le forint n'avait pu se redresser que grâce à une aide de 15,7 milliards de dollars (12,4 milliards d'euros) du Fonds monétaire international (FMI). Depuis, la devise hongroise a repris sa chute.
Aujourd'hui, c'est "la Roumanie qui envisage d'en appeler au FMI pour protéger ses réserves monétaires", affirme Christopher Kwiecinski, économiste au Crédit agricole. "Ce pays, comme la Lettonie, a beaucoup changé ces dernières années, note Frank Gill, analyste crédit chez Standard & Poor's. C'est notamment leur secteur privé, avec une trop forte dépendance aux devises étrangères, qui les rend vulnérables." Les sorties de capitaux s'accélèrent. Hongrie et Lettonie sont en quasi-faillite, et les économies les plus solides de la région - République tchèque et Pologne - ne sont plus à l'abri.
Les préoccupations sur la stabilité financière à l'Est sont largement partagées. La Banque mondiale, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont annoncé, le 27 février, un soutien de 24,5 milliards d'euros au secteur bancaire de la région. Les leaders européens ont décidé, le 22 février, de doubler les fonds du FMI pour aider ces pays.
SITUATIONS DIVERSES
Mais le débat sur le rythme de l'adhésion à la zone euro reste ouvert. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est favorable à une entrée rapide du plus grand nombre possible de pays de l'UE dans la zone euro, tout en rappelant que les candidats doivent s'adapter aux conditions d'adhésion. "Une entrée précipitée, bénéfique à court terme, pourrait décourager à long terme les efforts de réformes de convergence", explique M. Gill.
Les pays de la région n'ont pas les mêmes faiblesses économiques. La République tchèque avait assaini son système bancaire lors de la crise de 1998. Mais au-delà de Prague, l'enthousiasme à vite rejoindre la zone euro est assez général. Le premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, est allé défendre à Bruxelles la possibilité d'une accélération du processus d'adhésion de son pays. La Hongrie, qui cumule déficits jumeaux (déficit public et courant), sortie de capitaux et dépendance aux investissements étrangers, a intérêt à multiplier les protections contre les crises de change. En Pologne, le ministre des finances, Jan Rostowski, considère que "rejoindre rapidement l'euro est la meilleure méthode pour lutter contre la crise", comme il l'a souligné, le 19 février, devant son Parlement. L'intégration de la zone euro protège en effet des crises de change, des attaques spéculatives, et libère les firmes du coût des variations monétaires. "En 2008 en Pologne, la plupart des sociétés s'étaient couvertes contre une appréciation du zloty.
Avec la dépréciation intervenue depuis l'été 2008, le choc a été brutal", précise Juan-Carlos Rodado, de Natixis. Quant aux pays baltes, qui ont rejoint le MCE II depuis 2004-2005, l'ouverture de leur économie et la rigidité de leur régime de change amplifient l'impact de la crise tant qu'ils ne sont pas membres de la zone euro.
Mais l'Union économique et monétaire a aussi un coût auquel les Tchèques sont sensibles. Certains estiment qu'ils ont tout intérêt, en période de crise, à conserver la couronne tchèque pour garder les mains libres en politique monétaire. Car même si la dévaluation compétitive perd de son impact dans un contexte de crise globale, la politique de taux de la Banque centrale européenne n'est, elle, pas toujours adaptée aux pays en rattrapage économique.
Anne Rodier - Le Monde – 2/3/2009
Subscribe to:
Posts (Atom)