29 août 2006

Ce soir, relâche

Lettre d'Erik Satie adressée à Francis Picabia (3 janvier 1921) et publiée dans Le Pilhaou-Thibaou [10 juillet 1921]
Erik Satie, Gnossienne n° 5 interprétée à l'accordéon par Teodoro Anzelotti (Winter & Winter ed.)

20 août 2006

Dans les rues d'Antibes

Cher ami Nous avons atteint la méditerranée en moins de quatre jours, c’est un record. L’automobile ne nous a causé aucun souci. Nous profitons de cette petite halte pour vous adresser nos meilleurs sentiments et vous informons que nous rentrerons vers le 15 septembre car nous entendons profiter d’une lumière encore bien vive. Nous logeons à la Villa Alba où nous avons tout confort. Hier, Germaine et Suzanne sont allées se faire faire une beauté chez M. Chauve. Voilà un nom qui ne s’invente pas ! Tout l’équipage (Jean, Suzanne, Germaine et Francis) pense bien à vous. F.P.

17 août 2006

Beam me up, Scotty !

Paris, 17 août 1921 Cher ami ! Quelques nouvelles d'un fort curieux endroit que certains nomment déjà "Paris à la plage" ! Il paraît même que les gazettes présentent nos bords de Seine comme un lieu mythique ! Mais qu'importe après tout, c'est un lieu formidable où nous avons beaucoup plaisanté ! Suzanne, Germaine et Marcel (qui ne quitte pas son pull-over !) se joignent à moi pour vous adresser une cordiale poignée de mains. Francis

Clichés d'un lieu mythique

Alors que je ne l’attendais plus, j’ai reçu ce soir le catalogue de l’exposition Au temps du « Bœuf sur le Toit ».

Satisfait (pour y avoir découvert quelques documents que je ne connaissais pas), un peu déçu (de ne pas y trouver, par exemple, la reproduction de la pièce 249 de l’exposition : Carte des champagnes du « Bœuf sur le Toit » illustrée d’un dessin de Jean Cocteau) et soulagé (de constater que les notices de quelques signataires de L’Œil Cacodylate demeurent relativement brèves). Etonné d’y trouver la reproduction d’une gouache de Jean Hugo (malheureusement en noir et blanc), une de ses dernières productions, et justement consacrée à l’intérieur du Bœuf sur le Toit (côté Bar).

Jean Hugo, Souvenir du Bœuf sur le Toit, avril 1981

Dans sa gouache, Jean Hugo a représenté L’Œil Cacodylate (sur lequel je crois reconnaître les noms de Tzara, Milhaud et De Massot) accroché au mur de droite, près du piano sur lequel jouèrent Clément Doucet, puis Jean Wiéner, lequel composera la musique du film Touchez pas au grisbi en 1954. Détail d’importance, et qui vient contredire la légende d’une des rares photographies (1924 – Man Ray ?) prises à l’intérieur du Bœuf sur le Toit :

« On reconnaît à gauche, assis sous L’Œil Cacodylate de Picabia, Louis Moysès […] Or, depuis la découverte de cette photo il y a quelques mois, il m’a toujours semblé que Louis Moysès était tout simplement assis sous un miroir. Une reproduction agrandie de cette photo figure dans le catalogue Artcurial et permet de constater les reflets des bouteilles alignées sur le bar. Mais il est probable que L’Œil ait été protégé par une glace. Doit-on se fier à la mémoire de Jean Hugo, qui place donc L’Œil sur le mur de droite ? Insignifiants détails !

Enfin, autre surprise, ce dessin accompagné d’un portrait collage, réalisé par Maurice Sachs en 1925 : « A mon cher Raoul [Leven] pour qu’il pense à moi et au [Bœuf sur le Toit] pendant son beau voyage. »

J’ai relevé, une fois de plus, les mêmes regrets, les mêmes souvenirs évoquant Le Bœuf sur le Toit, à croire que ce lieu, en ces quelques années vingt, fut le théâtre d’une vie magnifique et insouciante. J’ai repensé au texte de Roland Barthes (Au "Palace" ce soir - 1978 - Œuvres complètes, tome V, pp 456-458, Le Seuil)

et me suis demandé ce que pouvait bien être un lieu mythique (ce que fut Le Bœuf sur le Toit) aujourd’hui.

04 août 2006

Raphaël-Schwartz

Peu, si peu d’informations sur Raphaël-Schwartz. Son état civil demeure incomplet. Je n’ai pu trouver ce soir que trois reproductions de ses œuvres. Aucune indication sur l’année de sa mort, y compris dans le Bénézit, consulté cette après-midi à la médiathèque Ceccano d’Avignon, dans une salle fraîche, presque vide, et de laquelle (les fenêtres étant ouvertes) on entendait distinctement les cigales. En attendant une pêche moins infructueuse, je propose la notice du Bénézit * consacrée à Raphaël-Schwartz, ce presqu’inconnu de L’Œil cacodylate.

Raphaël-Schwartz, Femme assise (1907)

Raphaël-Schwartz Né le 1er octobre 1884 à Kiev. XXe siècle. Actif en France. Russe. Sculpteur, peintre. Il a montré ses œuvres, à Paris, aux Salons des Tuileries, de la Société Nationale des Beaux-Arts, et d’Automne. La critique a souvent attaché autant d’importance aux peintures qu’aux sculptures de cet artiste fixé à Paris. P. Sentenac a longtemps étudié les recherches sévères du coloriste, en même temps qu’il louait le statuaire pour son art de traduire « la nudité de la femme dans toute son éloquente simplicité ». On peut en effet rapprocher une toile telle que Jeunesse, d’une discrète volupté, d’une pierre comme : Baigneuse dans quoi la modernité se fonde sur quelque absolu classique. On citera encore un album : Quelques hommes, recueil de portraits gravés d’après nature, les modèles étant : A. France, A. Rodin, A. Gide, C. Debussy, Bergson, H. Poincaré, E. Verhaeren, etc. L’artiste se rendit en Russie où il peignit : Léon Tolstoï sur son lit de mort. * Tome 11, page 441, Gründ, édition de 1999. Quel étonnement de lire, dans cette drôle de bible, que Piero Manzoni partageait avec Yves Klein une certaine mégalomanie. La notice consacrée à Jean Crotti m’a un peu laissé sur ma faim.(Toujours si peu d'informations techniques sur son procédé breveté du "gemmail").

02 août 2006

Moi, mais enfin, tous les gens, faire l'amour (Francis Picabia)

C’est grâce à Fabrice Pascaud, que j’ai pu obtenir aujourd’hui, au cours d’une conversation MSN, deux documents sonores dans lesquels s’exprime Francis Picabia. La voix de Francis Picabia, ici détendue, comme détachée de toute chose grave, peut être apparentée à celle de Duchamp. Détachement, relativisme, une pointe de provocation, de quoi nous distraire quelques minutes avec la voix de l’unique eunuque. Je retiens du premier document ces réparties qui confirment l’amitié de Picabia et de Duchamp :

Jean Daive : Vous êtes allé quelques fois en Espagne, je crois, pour voir les grands maîtres, et vous n’êtes pas arrivé jusqu’au bout ? Francis Picabia : Non, parce que j’ai rencontré un joueur de billard qui m’a beaucoup intéressé alors en descendant à Madrid nous avons été jouer au billard. J’ai passé trois-quatre jours avec lui. J’ai joué au billard et je suis rentré à Paris. J.D. : Vous n’êtes pas allé au Prado ? F.P. : Non, j’avais complètement oublié. Le deuxième entretien, mené par Georges Charbonnier en 1950 * présente un Picabia un peu plus posé, usant de « n’est-ce pas » à la fin de certaines de ses phrases, ces « n’est-ce pas » qui peuvent agacer parfois tant ils sont éloignés du Picabia des années dada. Mais qui pourrait aujourd’hui parler précisément, pertinemment, de Picabia ?

Georges Charbonnier : Mais ce qui me paraît le plus remarquable, au moins le plus intéressant peut-être, c’est Jésus-Christ Rastaquouère. C’est un titre un peu étrange. Francis Picabia : Qui vous a étonné ? G.C. : Absolument. F.P. : Bien. Le mot rastaquouère veut dire un monsieur dont on ne connaît pas les moyens d’existence. Alors si vous connaissez les moyens d’existence de Dieu, dites-les moi. G.C. : C’est une question qu’on a dû vous poser très souvent, déjà ? F.P. : Oui, mais j’ai pas pu y répondre à cette question-là, c’était comme les autres. Beaucoup de curés sont venus me voir pour me demander pourquoi ce mot rastaquouère, n’est-ce pas ? […] G.C. : Votre prochain recueil va paraître prochainement, je crois ? F.P. : Dans un mois à peu près. G.C. : Il s’intitule ? F.P. : Chi-lo-sa. G.C. : Et c’est un recueil de poème en prose ? F.P. : De pensées, n’est-ce pas. Pas particulièrement de poèmes, avec des pensées aussi. C’est Pierre Benoît qui doit le faire paraître. G.C. : Que vous avez écrites récemment je crois ? F.P. : Je les ai écrites l’année dernière en Suisse. G.C. : Je voudrai vous poser un dernière question, une de plus. Qu’est-ce qui vous a vraiment intéressé dans la vie ? F.P. : Ce qu’il y a vraiment d’intéressant dans la vie ? G.C. : Ce qui vous a intéressé, vous ? F.P. : Moi, mais enfin, tous les gens, faire l’amour. [Vous avez entendu Incompatibilité d’humour. Georges Charbonnier vous a présenté "Francis Picabia", avec le concours de Roger Blin et Jean Topard]. * Picabia cite son recueil Chi-lo-sa à paraître « dans un mois » chez l’éditeur alésien Pierre-André Benoît, ce qui date l’entretien de 1950. Chi-lo-sa fut signé par Picabia : « Rubigen, 25 août 1950 » in Picabia Ecrits 1921-1953 et posthumes, p. 305. 2ème tome des écrits complets de Picabia parus chez Pierre Belfond [collection Les Bâtisseurs du XXe siècle, Paris, 1978 – Textes réunis et présentés par Olivier Revault d’Allonnes et Dominique Bouissou]. Les deux tomes des écrits de Picabia ont fait l’objet d’un réédition récente, dirigée par Carole Boulbès et préfacée par Bernard Noël. Editions La Mémoire du Livre, Paris, 2002-2003. Enfin, les éditions Allia ont publié, de Francis Picabia :

4ème de couverture de Jésus-Christ Rastaquouère, Picabia, éd. Allia, Paris, 1996 {Une première édition de ce volume a paru chez Allia en 1992}

30 juillet 2006

L'arme à l’œil

En attendant la réception de cet ouvrage tant recherché *, et donc enfin retrouvé [Au temps du Bœuf sur le toit 1918–1928, Introduction de G. Bernier, suivie d’un texte inédit de Henri Sauguet – Artcurial – 1981, Paris – In-4 broché, 114 pages], trois indications bibliographiques relatives à la signature de Duchamp et à la reproduction de L’Œil Cacodylate :

Détail de la plaquette hors-commerce référencée ci-dessous :

73ème entrée de de ou sur Marcel Duchamp ou Rrose Sélavy chez Zumba, Le petit catalogue(Catalogue approximatif, chronologique et provisoire, publié par l'office pour le rayonnement culturel de la place Clichy - Zumba, mars 2002)

Note 271 in Marcel Duchamp, Notes, Centre national d'Art et de Culture Georges Pompidou, Paris, 1980. Présentation et traduction de Paul Matisse. Réédition Champs Flammarion, Paris, 1999.

" Photo-phrase / sur le tableau des signatures / chez Moïsès au Bœuf - / Francis Piqu'habillarrose Sélavy (?)"

[...]

Autre indication bibliographique (la réception de cet autre ouvrage serait un plus pour mes recherches sur Clément Pansaers et les activités éditoriales dada en Belgique) :

Ça ira - Revue mensuelle d'art et de critique - Collection complète 1920 - 1923 (réimpression). Bruxelles, Editions Jacques Antoine, 1973. Un vol. in-4 de 210 pp., illustrations en noir, reliure d'éditeur en slivertex crème.

[...]

Enfin, deux indications radiophoniques plutôt alléchantes :

1)

Archives ina radio Non consultable [Comment ça, "non consultable" ?!] Titre propre Le Paris des Années 20 ; 1 : la renaissance Titre collection Euphonia Chaîne de diffusion France Culture Date de diffusion 09.05.1988 Heure de diffusion 143000 Durée 010000 Thématique Musique instrumentale ; Musique vocale ; Variétés Genre documentaire ; Emission à base d’archives ; Emission à base de disques Générique PRO, Casting François ; REA ; Pruvot Jocelyne ; PRE ; Castang François Descripteurs Milhaud Darius ; Schoenberg Arnold ; Stravinski Igor. Poulenc Francis ; Années . 1920. ; musique Descripteurs lieux Paris Résumé Le Paris des Années 20, 1 : la renaissance. Archive I.N.A : Voix de Max DEUTCH, Jean COCTEAU, Henri SAUGUET, Pierre BERTIN, Charles de NOAILLES, Jean WIENER, Georges AURIC, Louise WEISSE, Marthe CHENAL, Reynaldo HAHN, Marie Blanche de POLIGNAC, Henri VARNA et Igor MARKEVITCH. « La réclame » : Pierre-François PISTORIO Montage de témoignages : - Jean WIENNER : la vie musicale à Paris à l’époque de « Bœuf sur le toit », les créations musicales en 1920. - Marthe CHENAL : la liesse populaire le 11 novembre 1918 place de l’Opéra. - George AURIC : l’ambiance au « Bœuf sur le toit » en 1921. - Jean COCTEAU : les premiers groupes de • jazz • A Paris. - Pierre JAMET : la vie musicale dans les années vingt... Société de programmes Radio France Origine du fonds INA- Radio France Source du fonds BOB Production PRD, Paris : Radio France (RF), 1988 Type de date D Id notice 00343697Identifiant matériel 88c03512S0102

2)

Archives ina radio Consulté Titre propre le bœuf sur le toit Titre tranche horaire Les nuits de France Culture Chaîne de diffusion France Culture Date de diffusion 09.09.2000 Heure de diffusion 010000 Durée 050000 Thématique Art Genre Documentaire Générique PRO, Chavasse Paule ; REA, Frémy Evelyne ;REA, Drouet Marie Rose ; PRE, Chavasse Paule, PAR, Antoine André Paul ; PAR, Asturias Miguel Angel ; PAR, Auric Georges ;PAR, Bertin Pierre ; PAR, Bolland Adirenne ; PAR,Centore Denise ;PAR,Coquet James de ; PAR, Milhaud Darius ; PAR, Monnier Mare ; PAR, Rivière Georges Henri ;PAR, Sauguet Henri ; PAR, Tailleferre Germaine ; PAR, Wiener Jean ; PAR, Weiss Louise Descripteurs création artistique ; littérature ; musique ; spectacle ; théâtre ; café bar (Le bœuf sur le toit) ; Entre deux guerres ; années ●1920● ; histoire Descripteurs lieux Paris Résumé - Le bœuf sur le toit ouvre le 10 janvier 1922. - Entretien avec Georges AURIC, avec Jean WIENER, son duo avec Doucet. Le groupe des six, la musique, le ● jazz ●, le défoulement de l’après guerre de 14-18. - Archives, le témoignage de Marie LAURENCIN. - 1h30 : rappel des événements de l’année 1921. Archives de l’époque sur Landru, le match de boxe de Carpentier, l’intervention de la balnographie. - 2h01 : George Henry RIVIERE, sur le duo Wiener-Doucet. - 2h21 : Darius MILHAUD au sujet de son morceau intitulé « Le bœuf sur le toit ». Son travail avec COCTEAU, le spectacle à la comédie des Champs Elysées, la danse. - 2h30 : Denise CENTORE en 1920. - 2h44 : évocation de la théorie de la relativité, les découvertes en sciences physiques, en chimie, la découverte du BCG. - 3h00 : Georges LANGELAAN sur son adolescence. - 3h05 : Adrienne BOLLAND sur ses exploits en avion au dessus de la Cordillère des Andes. - André Paul ANTOINE, fils d’Antoine fondateur du « Théâtre libre » évoque ses souvenirs. - 3h24 : témoignages des Georges AURIC, Pierre Bertin et archives de Francis POULENC et COCTEAU sur la création des « Mariés de la Tour Eiffel ». - Interview de James de COQUET, journaliste au Figaro, qui parle de sa jeunesse et des nuits du « Bœuf sur le toit ». - Interview de Marie MONNIER, sœur d’Adrienne MONNIER, la libraire d’Odéon . - 4h28 : évocation du tableau de Picabia « l’œil » sur lequel chacun des artistes apposait sa signature. Le salon littéraire de Missia SERT. - 4h36 : Madeleine SABINE évoque la mode, l’émancipation de la ferme, la disparition du corset. - Kurt WEILL et ses créations ? - Pierre BERTIN, comédien chanteur, évoque la vie mondaine, les salons littéraire, Marie MONNIER sur l’activité de sa sœur. - 5h13 : Elise JOUHANDEAU et la danse. - 5h27 : Youki DESNOS - 5h35 : Henry SAUGUET. - 5h41 : Miguel ASTURIAS. - 5h45 : Louise WEISS. Société de programmes Radio France Origine du fonds Radio France Source du fonds BOB Production PRD, Paris : Radio France (RF), 2000 Date d’enregistrement 10.12.2019 Type de date R Notes DIFFUSION : 1ère diffusion le 1er janvier 1972 Id notice 01182857 Identifiant matériel 00C03372S0191 Document n° 4 (Le bœuf sur le toit) Vers 2 h10 Evocation de l’utilisation du Jazz par le musicien du groupe des six Vers 2h 20 : Milhaud parle de son œuvre/il poursuit en expliquant la « contamination » de la musique populaire de Paris (accordéon, piston) par jazz

Quels programmes !

* Bien avant mes premières recherches sur L’Œil, depuis cette après-midi de 2001 où je l’aperçus dans la vitrine de la librairie Henri Vignes (57 rue Saint Jacques – 75005 Paris). Une petite hésitation et hop, le livre fut vendu le temps de la réflexion !

26 juillet 2006

Erratadada

Pour répondre partiellement à George Baker. Quigneron n’a pas seulement signé, comme je l’indiquais erronément dans le précédent post (lequel a fait l’objet d’une correction depuis). Cet inconnu (pour l’instant) a inscrit le commentaire suivant : J’aime Hania et Auric. Sans rancune. Il devient urgent de me procurer une reproduction fidèle de L’Œil (tirage de Man Ray) afin d’ausculter plus avant quelques derniers détails, notamment les plus petits collages qui ont à présent quasiment disparu. Un prochain post présentera ces collages et, si possible, leurs sources. Un agrandissement sauvage me permet de proposer ici le profil de Marthe Chenal :

Enfin, après avoir feuilleté l’ensemble de l’iconographie Picabia à ma disposition, j’ai retrouvé la photographie à partir de laquelle a été réalisé le collage du portrait de Picabia sur L’Œil. Cette photographie de Picabia a été reproduite, sans doute pour la première fois, dans le n° 14 (novembre 1920, page 6) de 391 :

C’est ce même portrait que Picabia utilisera pour son fameux Tableau Rastadada (1920), présent actuellement dans la fabuleuse bibliothèque de Paul Destribats.

Petit bonus hippologique

25 juillet 2006

Petite rétinographie cacodylate

Après avoir supprimé les commentaires des signataires, les divers collages et enluminures de L’Œil Cacodylate, apparaissent non pas soixante, mais cinquante six protagonistes visibles. Demeurent introuvables les noms de Paul Poiret et de Pierre Lalo (ce dernier étant également mentionné par Germaine Everling dans le précédent post). A la suite de problèmes techniques, je ne suis pas en mesure de proposer un agrandissement de ces deux documents "nettoyés". J'y remédierai ultérieurement.

Cependant, je propose ici la liste de ces 56 signataires apparents et de leurs commentaires. Arnauld Céline : La marque [Le manque ?] DADA Astier d' : signature uniquement Auric Georges : Je n'ai rien à vous dire Blum René : Non, je ne signerai pas (?) Borgatti Renata : Les croissants sont bons Buffet Gabrielle : A Francis Picabia qui raconte des histoires de nègre Buffet Marguerite : A chacun son culte / au tien Casella Georges : signature uniquement Charchoune Serge : Soleil russe

Chenal Marthe : Ecrire quelque chose, c'est bien !! Se taire, c'est mieux !! Claretie Léo : J'admire JC (Jean Cocteau) : Couronne de mélancolie / Jazz trop drummer Corlin Michel : Le cuculin Crotti Jean : MON OEIL EN DEUIL de verre vous regarde Dalvarez : signature uniquement Dermée Paul : [Paul] "Z". final [Dermée] Doilac Dodo : Je voudrais mettre quelque chose Dorgelès Raymond : Non je n'en reste pas baba et je jure chez Picabia que ne n'aime pas Dada Duchamp Marcel : en 6 qu'habilla rrose Sélavy Duchamp Suzanne : Quand on me prend au dépourvu MOI = Je suis bête Duncan Isadora : Isadora aime FRANCIS de tout son âme Everling Germaine : J'espère toujours me réveiller ! Evrard Marcelle : Moi, j'aime Francis et Germaine Roscoe "Fatty" Arbuckle : GOOD LUCK Fratellini : Ricordi di 3 Fratel / Fratellinis Hire Marie de la : "Francis Picabia" par Hugo François : Je n'ai rien fait et je signe Hugo Jean : Voilà [flèche de direction autocitative] Hugo Valentine J. : Mon cœur bat Hussard Jean : signature uniquement Jourdan-Morhange H. [Hélène] : C'est difficile d'être peintre Lipton Madge : Criminel dit [Madge Lipton] Malançon Alice : La flemme Man Ray : Directeur du mauvais movies Massot Pierre de : Le petit de Massot sourit AU GRAND PICABIA ! Metzinger Jean : J'arrive de la campagne Milhaud Darius : Je m'appelle DADA depuis 1892 Moreau Y. [Yves ?] : Tout le monde ont signé je signe Pansaers Clément : Vive agaga Pansaers et, peut-être : Picabia te souviens-tu de Pharamousse ? Péret Benjamin : J'ai tout perdu et tout perdu est gagné Picabia Francis : FRANCIS PICABIA / 1921 Pound Ezra : signature uniquement Poulenc Francis : J'aime la salade Povolozky J.[acques] : Je l'édite Quign(e) (ou) ron : J'aime Hania et Auric. Sans rancune. Ribemont-Dessaignes G.[eorges] : Je prête sur moi-même Rigaut Jacques : Parlez pour moi Routchine Hania : J'aime Francis / J'aime aussi Auric Salignac Thomas : Comprendre ? Schwartz-Raphaël : signature uniquement Segonzac André Dunoyer de : Sergent major Tagliaferro Magda : Signé "Magda-da Tagliaferro" Tzara Tristan : Je me trouve très Vadec de : J'aime Picabia Valensi Henri : 1 de + Zayas G.[eorges] de : Il faut mais je ne peux pas

20 juillet 2006

Cette robe vous va à merveille, mais une goutte de mon parfum sur son ourlet vous rendra irrésistible (Paul Poiret)

Ce soir, Place du Change, en feuilletant avec difficulté (pour cause de festival d’Avignon) les 400 pages de la "double monographie" de John Russell, Matisse père & fils, j’ai repensé à George Baker et à sa précieuse indication. Ezra Pound, en effet, et non Paul Poiret, bien que ce dernier ait été signalé comme signataire de L’Œil cacodylate par Germaine Everling Picabia dans L’Anneau de Saturne (Fayard, 1970) :
[...]

La confusion de certains biographes provient sans doute du fait (parmi d’autres approximations) que Germaine Everling mentionne Paul Poiret comme signataire, à la page 140 de son Anneau de Saturne : Le couturier de cette belle époque, proche de Picabia, fut peut-être l’un des convives du « réveillon cacodylate ». Après avoir minutieusement balayé une reproduction presque grandeur nature de L’Œil cacodylate, je n’ai trouvé aucune trace de Paul Poiret, que je préfère inclure malgré tout dans la planète dada de cette fin 1921. Par ailleurs, le catalogue * de l’exposition Picabia Chapeau de Paille ? (Galerie Louis Carré, Paris, 1964) ne mentionne pas Paul Poiret.

Voici donc la signature d’Ezra Pound :

Le « Z » en forme de « 2 » ne fait aucun doute. J’ai pu le retrouver, sous la même forme, dans l’un des rares autographes de l’auteur des Cantos actuellement disponibles sur internet :

En ce qui concerne le couturier qui délivra la femme du corset (comme Dada se départit alors de toute forme de corset ?), je ne résiste pas à l’envie de proposer ici cet extrait :

INSTITUT DE FRANCE ACADEMIE DES BEAUX-ARTS NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE M. René CLEMENT(1913-1996) par M. Gérard OURY Lue à l’occasion de son installation comme membre de la Section des Créations artistiques dans le Cinéma et l'Audiovisuel SEANCE DU MERCREDI 1er MARS 2000

Réponse improvisée par Monsieur Gérard Oury au texte d'accueil de Monsieur Pierre Schœndœrffer, et avant qu'il ne passe la parole à Monsieur Jean-Paul Belmondo afin qu'il lise à sa place l'éloge de Monsieur René Clément, son prédécesseur à l'Académie des Beaux-Arts.

[…]

Ma mère Marcelle Oury m'a non seulement donné la vie, mais elle me l'a sauvée plusieurs fois, durant les heures noires de l'Occupation, par sa lucidité, sa clairvoyance, son esprit de décision. Comment donc à vingt ans aurions-nous pu imaginer les horreurs qui se préparaient dans notre beau pays, avec la complicité active, la collaboration honteuse du Gouvernement de Vichy ? Mariée très jeune au grand violoniste Serge Tennenbaum, elle en avait divorcé rapidement et tout de suite le problème s'était posé : « Comment vais-je gagner ma vie, celle de ma mère et de mon petit garçon ? » Le temps n'était pas à la parité homme-femme, mais avec un instinct très sûr, elle se trouva rapidement dans la mouvance du grand couturier Paul Poiret, l'homme qui avait libéré le corps des femmes de leur prison : corsets, baleines, balconnets, lacets. Il polarisait autour de lui une pléïade d'artistes dont ma mère fit la connaissance en publiant avec Poiret « L'annuaire du luxe de Paris ». Y participèrent André Derain, Dunoyer de Segonzac, Foujita, Raoul Dufy. Poiret avait demandé à ce dernier de réaliser pour lui les superbes aquarelles qu'il envoyait à Lyon chez le soyeux Bianchini Ferrier, lequel lui retournait d'admirables tissus, et les parisiennes se promenaient ainsi, suprêmement élégantes, dans des Raoul Dufy. C'est ainsi que ma mère va devenir amie pour la vie de Raoul Dufy et de son épouse Emilienne. Nous sommes en plein dans les années folles, et je devais avoir cinq ou six ans lorsqu'eut lieu à Paris l'exposition des Arts Décoratifs. Paul Poiret avait amarré aux quais de Seine trois péniches sublimement décorées, « Amours, Délices et Orgue ». Il y donnait des fêtes somptueuses où l'on m'amenait malgré mon jeune âge. Comme tous les enfants, j'adorais me coucher tard. Feux d'artifices, cadeaux, on passait d'une péniche à l'autre et les mannequins de Poiret et leurs cavaliers dansaient le blackbottom, le charleston, au son d'orchestres « vrai ou faussement nègres ». J'en demeure encore aujourd'hui ébloui. Au printemps suivant nous partîmes pour Deauville par la route de quarante sous dans l'HispanoSuiza écossaise de Paul Poiret. Cette immense décapotable était peinte à la manière d'un plaid, et le moins qu'on puisse dire, est qu'elle ne passait pas inaperçue. Ses occupants non plus. Outre Paul Poiret et son chauffeur en livrée blanche, nous voyagions avec Foujita et sa resplendissante femme Yuki, plus tard l'épouse puis la veuve de Robert Desnos. Lui frange épaisse, grosse lunette d'écaille, petite moustache et boucle d'oreille, elle si belle que même à mon âge j'en demeurais bouche bée.Tout de même, la route de quarante sous j'en avais un peu peur car quelqu'un avait raconté devant moi qu'un crime abominable y avait été commis pour la somme de quarante sous, c'est à dire deux francs. Quelques années plus tard, je devais avoir une dizaine d'années, à la belle saison ma mère m'emmenait à la Coupole. Oh non pas celle-ci, celle de l'Institut, le café la Coupole boulevard du Monparnasse. A l'heure de l'apéritif, alors que les arbres bourgeonnaient et qu'il faisait nuit très tard, les ateliers de la rue Campagne-Première déversaient leur plein d'artistes vers le Select, le Dôme, la Coupole. Certains sentaient encore l'essence de térébenthine, d'autres avaient gardé leurs blouses tachées aux couleurs des tableaux qu'ils avaient peints dans la journée. Les tables se faisaient, se défaisaient, ils se chamaillaient, exposaient leur point de vue sur l'art, buvaient sec, moi je sirotais ma grenadine.

et cette photographie d’une des fameuses péniches de Paul Poiret :

Je reviendrai prochainement sur Poiret et Pound, pour le simple plaisir de proposer quelques documents d'une époque dont nous nous éloignons chaque jour un peu plus.

* Cat. établi par Francois Wehrlin, de l’exp. de la Galerie Louis Carré, préf. de Georges Auric, 28 X 22, 36 p., nov. 1964. [Épreuves multigr., non éditées.] → bibliographie de Michel Sanouillet, sous le numéro 865, Dada à Paris, Flammarion, Paris, 1993.

15 juillet 2006

Amour des échecs, amour des mathématiques ?

Marcel Duchamp et Man Ray (Entracte, René Clair, 1924)

Après un très long entracte, le blog cacodylate reprend du service. Il sera prochainement question de Jean Crotti et de ma confusion entre deux signatures (celle d'Ezra Pound prise pour celle de Paul Poiret). Je remercie à ce sujet George Baker, du département d'Histoire de l'Art de l'UCLA, Los Angeles.

L'extrait audio suivant est issu de l'entretien filmé Jeu d'échecs avec Marcel Duchamp (16 mm, 54 min., 1963, un programme de l'émission "L'Art et les hommes", diffusé par la RTF, Paris, 8 juin 1964).

Eve Babitz et Marcel Duchamp (Pasadena Art Museum, 18 octobre 1963)

© Julian Wasser

09 janvier 2006

D'abord c'est d'ailleurs

Tombe de Marcel Duchamp (cimetière monumental de Rouen)

Marcel Duchamp, Notes (fac-similés publiés en 1980 par les éditions du Centre d'art et de culture G. Pompidou) © Succession M. Duchamp et Paul Matisse.

Avant de rependre ce blog, actualité Duchamp oblige (Paul Franklin m'informe à ce sujet d'un article paru dans le New York Times) et pour répondre à la quête de Jacques Barbaut, ces trois documents relatifs à l'épitaphe de Marcel Duchamp.

18 octobre 2005

Planète dada

N’en déplaise à la fort sympathique manifestation anti-dada, timidement relatée par la presse parisienne et notamment évoquée par Jean-Luc Bitton, le mouvement dada est mort, et donc apte à entrer (une nouvelle fois) au musée. Ne nous fâchons pas : les avant-gardes, qu’on le veuille ou non, finissent par trouver leurs historiens tôt ou tard. Un matin, même le plus beau désordre parvient à s’aménager une place, ce qui n’empêchera jamais que souffle à nouveau le vent d’une révolte contemporaine. Underground, en sourdine, cette dernière existe néanmoins. Mais nous ne sommes pas contemporains des années 20, non plus de Dada. Les figures du passé ne peuvent pas nous servir de porte-parole ni, inversement, de cibles toutes destinées : soyons pertinents, soyons nos propres contemporains. Evoquer le passé ne signifie pas, nécessairement, procéder à sa momification ni même à son embaumement. Il ne s’agit pas d’être pro ou anti dada. Les révoltes de nos aînés peuvent être nôtres par sympathie, pas par idéal, l’idée est entendue. Dada n’est pas tout, « Dada est tatou, tout est dada » (Tzara).

L’Œuf pourri, Christian (Georges Herbiet), 1921 © MNAM

Au cours de la « visite privée en avant-première » de l’expo Dada à Beaubourg, le 4 octobre dernier, j’ai pu découvrir, derrière la vitrine d’un couloir moquetté ( !), L’Œuf pourri de Christian, réalisé en 1921. Anti Œil cacodylate ? Œuf cacodylate ? Province vs Paris ? Regardons d’un peu plus près la chose, lisons-la : Vérole, Opium, Poufs, Luxe, Casinos, Pédérastes, Snobs incultes, Bluff, NULLITÉS les C., Concours des plus belles pourritures, Peintres, Internationale du S.R., Auteurs, Police, Impuissance, Juifs … Mais aussi : Picasso, Dada, Cocteau, Moyses … Etonnant de constater la trilogie « Opium, Cocteau, Luxe » et le cousinage « Picasso, Dada, Merde ». Séparer le blanc du jaune de cet Œuf, en faire une île flottante.

Dans ce même couloir, une partie du fonds Doucet dans lequel je découvre un timbre publié par la revue Comœdia où apparaît Marthe Chenal.

Christian (Georges Herbiet) est chroniqué par le catalogue-bottin de l’expo dada, mais brièvement, brièvement. Qui dira cette vie ? Je regrette de n’avoir pas passé plus de temps avec Michel Sanouillet durant ma semaine parisienne, car il m’aurait sans doute renseigné avec force détails sur Christian, dont il a publié naguère le dernier texte, consacré à Duchamp (DU CHAMP OUTRE TOMBE, in Cahiers dada surréalisme n° 3, 1969). 1 1969, année où Christian décède. Poupard-Lieussou, dans ces Cahiers Dada, fournira quelques renseignements biographiques ( Christian « Le pérégrin dans l’ombre ») qui méritent à présent d’être étoffés. Voici le dernier paragraphe de cette chronique : « De retour à Paris, il s’installa comme constructeur-importateur des moteurs “La Meuse” boulevard Richard-Lenoir. En 1968, il perdit sa femme à laquelle il ne devait pas même survivre un an. Il a laissé de nombreuses notes manuscrites sous le titre : Soliloques d’un mécréant. » Soliloques …écho certain au Soliloque de Nausicaa de Pierre de Massot, dont la biographie manque encore à ce jour. (Paul B. Franklin y travaille et nous fournira sans aucun doute une matière de première main).

Et puis notre petite fête à L’Or du Temps, le 5 octobre. J’ai pu parler à nouveau avec Pascal Goblot, qui tourne en ce moment un documentaire-fiction autour du Grand Verre de Duchamp. J’ai pu rencontrer Jacques Sivan, qui a publié les Nouvelles Impressions d’Afrique telles que Roussel les avaient conçues (Editions Al Dante, 2004), qui m’a remis Machine-Manifeste (Editions Léo Scheer, 2003) ce soir-là et qui m’a parlé du Livre de Mallarmé. J’ai pu rencontrer également Jean-Luc Bitton, biographe d’Emmanuel Bove , de Jacques Rigaut, et qui m’a parlé de sa passionnante enquête sur Rigaut tout en évoquant au passage Crevard (baise-Sollers) de Thierry Théolier.

1 Etant donné Marcel Duchamp ferait bien de republier ce texte devenu introuvable.

31 août 2005

Bang Bang !

Cocteau par Berenice Abbott, 1927 ©
Le blog cacodylate, encore un peu en vacances, reprendra dans quelques jours.

17 août 2005

Coquillages et crustacés

Marcel et Suzanne Duchamp, Michel Corlin, Germaine Everling, Lorenzo, Francis Picabia, Jean Crotti (annés vingt) © Archives Marcel Duchamp

12 août 2005

Très rare photo sur la terre

Francis Picabia et Marie Laurencin, Barcelone, 1916

11 août 2005

Arrêt-crêpes au Boeuf sur le Toit

Jean Cocteau, It's a long way to typperary, calligramme (1916)

Exercice périlleux que de parler de Cocteau en quelques lignes : la chasse aux lieux communs mille fois rebattus est de rigueur. Cocteau-le-dandy-imposteur-touche-à-tout, etc. Le nom de Cocteau est associé à Dada dès 1919, année où paraissent ses 3 pièces faciles pour petites mains dans Dada n° 4-5 dirigé par Tzara. Ennemi juré de Breton, rejeté des colonnes de Littérature, chahuté par Picabia et bien d’autres, Cocteau crée sa propre revue (Le Coq, qui ne comptera que quatre numéros, parus entre mai et novembre 1920) au sein de laquelle on retrouvera certains signataires déjà présents dans les pages de Littérature et de 391. On comprend la différence essentielle entre ces pistolets irrévérencieux et cet esthète, souvent affecté * qui préférait le jazz aux manifestations bruyantes et/ou bruitistes de son époque. Les Dadas voulaient rire, Cocteau, lui, voulait faire la fête. Son côté clubbing et son entregent ont transformé un café parisien en une brasserie branchée battant des records de fréquentation : c’est bien à ce Zélig que Le Bœuf sur le Toit dut en partie son grand succès à l’aube des années vingt. Dans son Jean Cocteau. Qui êtes-vous ?, J. Touzot note : « [1922] 21 novembre. Enterrement de Proust, suivi avec Radiguet.** Sur le trajet du convoi funèbre, arrêt-crêpes au “ Bœuf sur le Toit ”. » *** Un arrêt-crêpes au Bœuf sur le Toit ! Un ARRÊT-CRÊPES ! Impayable Jean Cocteau !

Demain, pause-pipi à La Coupole. * Tout bien pesé, l’affectation de Cocteau n’avait rien à envier à celle de Breton (et réciproquement) : si l’un choisit la pose, l’autre choisit la posture.

** Dessiné ici par Valentine Hugo. *** Ed. La Manufacture, 1990, p. 228. Ah !, vraiment, merci Monsieur Touzot, pour cette info de premier ordre qui me met de bonne humeur pour toute la soirée. Un ARRÊT-CRÊPES au Bœuf sur le Toit à l’enterrement de Proust, ces mots me font rire et résonnent avec une étrangeté qui m’échappe encore à l’heure de ce post. En quelques mots, un précipité d’histoire contemporaine, ce doit être cela.

10 août 2005

Décollez-moi ça

Petite énigme. Je n’avais pas encore porté mon attention sur ce centimètre carré-là : PE. La première idée qui m’est venue était trop évidente. Non, il ne doit pas s’agir d’un monogramme, et encore moins de celui de Paul Eluard, qui avait d’autres chats à fouetter à ce moment-là. L’inscription paraît se poursuivre sous la photographie de Man Ray et se terminer par un Y. Y de Man RaY ? S’agirait-il du nom ou du surnom de la Femme à la cigarette ? Allo, Fox Mulder ?

07 août 2005

Canary Bay

Raymond Radiguet et Georges Auric (toujours en forme), été 1921

05 août 2005

Mademoiselle, quel nouméro ?

Mignardises à la Pharamousse Isadorable salade folle Steak de Dada (préparation au Cuculin) Trou normand en forme de poire Ris de veau façon Rigaut Frhommages variés Fatty’s cake Coffees and Madge Lipton’ teas Cigares, paper hats and more ... Lounge !!! Cane !!! Pétrus 1912, Champagne. No water tonight !!!
Guest : DJ Charchoune