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INFO BFMTV. Élève frappée à Paris: la mère d'un enfant avait déjà effectué un signalement contre l'enseignante en 2012

INFO BFMTV. La mère de l'enfant avait écrit au rectorat pour signaler que l'enseignante mise en cause avait donné une gifle à son fils en 2012.

Les faits remontent à l'année 2012. Au mois de mai de cette époque, une maman de trois garçons, tous passés par l'école des Frères-Voisins dans le 15e arrondissement de Paris, effectue un signalement auprès du directeur des services académiques de l'Éducation nationale.

Dans le courrier, elle accuse l'une des institutrices de l'école d'avoir porté une gifle au visage de l'un de ses trois garçons. L'enseignante visée par ce signalement est celle soupçonnée ces derniers jours d'avoir frappé une petite fille de 3 ans, le 4 septembre dernier, dans ce même établissement scolaire.

"Une grosse claque"

Selon le signalement, effectué le 5 mai 2012, la gifle remonte au 8 mars 2012. Invitée de BFMTV quelques heures après la médiatisation de la vidéo de l'enseignante frappant la jeune élève de 3 ans, la mère du petit garçon, Djankinba Bangoura, est revenue sur l'histoire.

"Le premier, lors de sa rentrée en maternelle, il était content car très éveillé", explique la mère de famille. "Mais au bout de six mois, après les vacances scolaires, je lui demande s'il est content de retourner à l'école", ajoute-t-elle.

"Il me dit 'oui pour retrouver les copains, mais pas la maîtresse", précise Djankinba Bangoura, qui demande des explications à son fils. "ll me dit 'elle m'a mis une grosse claque' et il a imité son geste", poursuit la maman.

Un courrier des services académiques

Surprise par cette confession, Djankinba Bangoura cherche à obtenir des explications. "J'ai été confronté la maîtresse et j'ai demandé à voir la directrice. On a été confrontés avec les deux, mon fils et moi", explique-t-elle. Dans le bureau selon elle, la directrice lui indique que son enfant a "peut-être vu cela dans un livre" et "qu'il invente".

Une rencontre que mentionne un courrier du 4 juillet 2012 des services académiques qui fait état du fait que le directeur des services académiques a demandé à un inspecteur de circonscription de diligenter une enquête.

Dans le courrier adressé à la mère de famille, il est indiqué que l'institutrice "très surprise" a "démenti" les accusations et que l'élève, à l'époque, a "fini par reconnaître que personne ne l'avait giflé". Une version aujourd’hui contestée par la mère de famille concernée.

De son côté, interrogé sur ce précédent signalement ce jeudi 12 septembre sur BFMTV, l'avocat de l'enseignante souligne que ce signalement "n'a donné suite à rien". "Il n'y a pas eu de plainte pénale, il n'y a pas eu d'enquête administrative interne, absolument rien", appuie-t-il.

Son fils, aujourd'hui âgé de 16 ans, lui a montré la vidéo

Lundi 9 septembre au soir, alors que la vidéo dans laquelle on voit la jeune fille de 3 ans se faire frapper devient virale, le fils de Djankinba Bangoura est tombé dessus.

"Ça m'a fait écho. C'est mon grand fils, celui qui a été frappé, qui m'a montré la vidéo le soir", précise la mère de famille. Elle assure que ce dernier, aujourd'hui âgé de 16 ans et demi, a "toujours ça en tête".

"C'est une amie qui lui a envoyé la vidéo en pensant que c'était lui en lui disant 'ah tu te rappelles de ce qu'il s'est passé, je pense que c'est toi'", explique Djankinba Bangoura.

Elle se rend finalement compte que ce n'est pas son fils, mais une petite fille. Cette dernière a été frappée par son enseignante le 4 septembre dernier. Une plainte a été déposée par la mère de la petite fille au commissariat d'Issy-les-Moulineaux.

Cette plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Nanterre, qui devrait se dessaisir au profit du parquet de Paris, où se sont produits les faits.

De son côté, l'enseignante a été suspendue à titre conservatoire pour quatre mois. Elle "regrette profondément son geste", a appris BFMTV de son avocat. Elle se trouve aussi "en état de choc", a ajouté son conseil. L'enseignante se tient "à disposition de la justice". Elle devrait être "auditionnée prochainement", a-t-il conclu.

Pauline Revenaz et Martin Regley