Tensions au conseil municipal de Limoges après une enquête pour harcèlement moral visant le maire
Les élus d'opposition de Limoges ont quitté temporairement la séance du conseil municipal mercredi soir, après le retrait d'une délibération par le maire Emile Roger Lombertie (LR) liée à une enquête le visant.
Le maire et vice-président de la communauté urbaine de Limoges, ainsi que deux de ses adjoints sont visés par une enquête préliminaire après le dépôt d'une plainte pour harcèlement il y a plus d'un mois.
"Tribunal médiatique"
Pour son premier conseil municipal depuis l'ouverture de l'enquête, Emile Roger Lombertie a dénoncé "le tribunal médiatique" dont il se sent victime, et "la calomnie" dont "l'opposition en a fait trop souvent son étendard".
Il a ensuite, à la surprise des élus, retiré des débats une délibération portant sur sa protection fonctionnelle, privant ainsi l'opposition de la possibilité de prendre la parole sur un sujet liée à l'enquête le visant.
"Pourquoi retirer cette délibération au dernier moment" ? a lancé Thierry Miguel, leader de l'opposition de gauche.
Départ des élus d'opposition
Face au refus réitéré du maire de faire droit à leur demande, les élus d'opposition ont quitté la salle pendant plusieurs minutes et annoncé à la presse qu'ils saisiraient la commission éthique et transparence de la ville.
"Si les faits sont avérés, ce qu'il appartient à l'enquête de démontrer, je demanderai la démission du maire de Limoges", avait déclaré Thierry Miguel au lendemain de la révélation de l'affaire.
Dans la plainte pour harcèlement moral, deux agents de la collectivité dénonçaient "un harcèlement institutionnalisé", "des manoeuvres d'intimidation" et avaient joint le signalement d'une ancienne collaboratrice du maire assurant avoir été victime d'une agression sexuelle.
L'ouverture d'une enquête préliminaire avait été annoncée, sans en préciser les chefs, par le parquet de Tulle, où le dossier a été dépaysé.